Plutarque

philosophe, biographe et moraliste grec de la Rome antique

Plutarque (en grec ancien Πλούταρχος / Ploútarkhos), né à Chéronée en Béotie vers 46 ap. J.-C., mort au même endroit en 125, est un biographe et moraliste de la Grèce antique. Il est principalement connu pour ses Vies parallèles, qui relatent les vies de personnalités grecques et romaines historiques ou plus rarement mythologiques en les comparant entre elles. On a également conservé de lui de très nombreux traités sur des sujets très variés, regroupés après l'Antiquité sous le titre Œuvres morales.

Buste imaginant l'apparence de Plutarque. Chéronée (Grèce).

Citations modifier

Vies parallèles modifier

Voir le recueil de citations : Vies parallèles des hommes illustres

Œuvres morales modifier

 
Exemplaire imprimé des Moralia (Œuvres morales), 1531.

Dialogue sur l'amour (Erotikos) modifier

La syrienne Sémiramis était la servante et la concubine d'un esclave né dans le palais du roi Ninos. Ce prince si puissant, l'ayant un jour aperçue, en devint amoureux et elle prit sur lui assez d'empire et d'ascendant pour lui demander de la laisser diriger les affaires du royaume, assise sur le trône et ceinte du diadème, pendant une journée. Ninos y consentit ; il commanda à tous ses sujets de la servir et de lui obéir comme à lui-même. Elle usa de modération dans les premiers ordres qu'elle donna, afin d'éprouver la docilité des gardes ; puis, voyant qu'ils ne manifestaient aucune résistance, aucune hésitation, elle leur ordonna de se saisir de Ninos, puis de l'enchaîner, et finalement de le tuer ; cela fait, elle régna longtemps sur l'Asie avec éclat.
  • (grc) ἡ δὲ Σύρα Σεμίραμις οἰκότριβος μὲν ἦν βασιλικοῦ θεράπαινα παλλακευομένη· Νίνου δὲ τοῦ μεγάλου βασιλέως ἐντυχόντος αὐτῇ καὶ στέρξαντος οὕτως ἐκράτησε καὶ κατεφρόνησεν, ὥστ´ ἀξιῶσαι καὶ μίαν ἡμέραν αὐτὴν περιιδεῖν ἐν τῷ θρόνῳ καθεζομένην ἔχουσαν τὸ διάδημα καὶ χρηματίζουσαν. δόντος δ´ ἐκείνου καὶ κελεύσαντος πάντας ὑπηρετεῖν ὥσπερ αὐτῷ καὶ πείθεσθαι, μετρίως ἐχρῆτο τοῖς πρώτοις ἐπιτάγμασι, πειρωμένη τῶν δορυφόρων· ἐπεὶ δ´ ἑώρα μηδὲν ἀντιλέγοντας μηδ´ ὀκνοῦντας, ἐκέλευσε συλλαβεῖν τὸν Νίνον εἶτα δῆσαι, τέλος δ´ ἀποκτεῖναι· πραχθέντων δὲ πάντων, ἐβασίλευσε τῆς Ἀσίας ἐπιφανῶς πολὺν χρόνον.
  • Erotikos, Plutarque (trad. Robert Flacelière, revu par Françoise Frazier), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 2008, 9, p. 32-33


Certes, priser dans une femme la richesse plus que la vertu ou la naissance, cela est vil et bas, mais fuir la richesse unie à la vertu et à la naissance, cela est stupide !
  • (grc) πλοῦτον δὲ γυναικὸς αἱρεῖσθαι μὲν πρὸ ἀρετῆς ἢ γένους ἀφιλότιμον καὶ ἀνελεύθερον, ἀρετῇ δὲ καὶ γένει προσόντα φεύγειν ἀβέλτερον.
  • Erotikos, Plutarque (trad. Robert Flacelière, revu par Françoise Frazier), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 2008, 9, p. 35


J'aimerais apprendre de vous quelle a bien pu être la pensée de ceux qui, les premiers, ont fait de l'Amour un dieu.
  • (grc) ἡδέως ἂν ὑμῶν ἀκούσαιμι πρὸς τί βλέψαντες ἀπεφήναντο τὸν Ἔρωτα θεὸν οἱ πρῶτοι τοῦτο λέξαντες.
  • Question soulevée par Pemptidès.
  • Erotikos, Plutarque (trad. Robert Flacelière, revu par Françoise Frazier), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 2008, 12, p. 45


S'il est impie d'identifier des dieux à nos passions, il l'est tout autant de considérer nos passions comme des dieux.
  • (grc) ἀλλ´ οὔτε πάθη τοὺς θεοὺς ποιεῖν ὅσιον οὔτ´ αὖ πάλιν τὰ πάθη θεοὺς νομίζειν.
  • Argument de Pemptidès.
  • Erotikos, Plutarque (trad. Robert Flacelière, revu par Françoise Frazier), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 2008, 14, p. 55


Sur l'éducation des enfants modifier

Il faut amener les enfants à la pratique du bien par des exhortations, des paroles, et non pas, grands dieux ! par des coups et des mauvais traitements.
  • (grc) δεῖν τοὺς παῖδας ἐπὶ τὰ καλὰ τῶν ἐπιτηδευμάτων ἄγειν παραινέσεσι καὶ λόγοις, μὴ μὰ Δία πληγαῖς μηδ´ αἰκισμοῖς.
  • « Sur l'éducation des enfants », dans Œuvres complètes — œuvres morales, Plutarque (trad. Victor Bétolaud), éd. Hachette, 1870, t. premier, p. 18 (texte intégral sur Wikisource)


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