Athéisme

absence de croyance en une quelconque divinité

L'athéisme est l'absence de croyance en une quelconque divinité.

Si Dieu est, [raisonne Bakounine] l'homme est esclave, or l'homme peut et doit être libre : donc Dieu n'existe pas.
  • Michel Bakounine ou La vie contre la science, Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine, Henri Arvon, éd. Seghers (à Paris), 1966, p. 95


Et si Dieu existait, il faudrait s'en débarrasser !
  • Dieu et l'État, Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine, éd. Labor Éditions, 2006 (réédition)  (ISBN 2-8040-2270-6), p. 139


On dira de plus en plus, à mesure que les hommes prendront conscience de leurs forces latentes, l'importance destructive et contre-révolutionnaire, dans tous les sens, de l'idée de Dieu. La théologie est le grand arsenal de guerre qui se dresse à l'autre bout du mouvement humain. Elle est un attentat permanent contre l'humanité. C'est la ruine et la négation de l'effort des foules ; elle leur arrache le réalisme des mains. Jamais les hommes ne seront tranquilles, jamais leur communauté ne sera solide, tant que l'au-delà, l'infini et l'éternité prendront une figure pour se jeter sur eux. Dieu est la contre-révolution en personne. La notion de Dieu ne saurait, comme on le prétend souvent à la légère, demeurer dans le pur domaine du rêve, ni rester un sentiment personnel ; elle secrète un dogme et fabrique un culte organisé partout où elle s'implante, comme le noyau fabrique la cellule. On ne peut pas atteindre la moindre religion si on n'atteint pas son noyau divin... Et ce qu'on doit dire des religions consacrées, on doit aussi le dire des religions soi-disant libérées et hérétiques, ces retours à l'Évangile, réformes superficielles, en habit civil, de la malfaisante superstition.


Enfin, ceux qui croient en Dieu croient aussi, par conséquence et par analogie, à bien d'autres fétiches ou fantômes. Une fois admise cette intrusion de l'inexplicable, on peut admettre toutes les hypothèses qui déracinent l'homme de l'humain..
  • L'opium du peuple, textes et documents choisis pour une lecture matérialiste du fait religieux, Collectif, éd. Athéisme international, 2008, p. Quatrième de couverture, citation de Henri Barbusse


L'avenir est la seule transcendance des hommes sans Dieu.
  • L'Homme révolté (1951), Albert Camus, éd. Gallimard, coll. « Folio essais », 1987  (ISBN 2-07-032302-1), chap. III. La révolte historique, p. 213


Ce qu'on a appelé "liberté de conscience", au long de l'Histoire, c'est la liberté, pour les insatisfaits du culte officiel massivement majoritaire dans un certain pays, de pratiquer une religion différente, généralement simple version légèrement déviante du culte officiel, à proprement parler : une hérésie. Il n'a jamais été question de liberté de conscience pour les non-croyants. Quand le protestantisme version Calvin se fut imposé à Genève comme religion dominante, le simple soupçon d'athéisme vous conduisait au bûcher plus sûrement que la persistance dans la religion catholique, devenue à son tour "hérésie". Aujourd'hui encore, surtout hors de France, ne pas croire en une version quelconque de Dieu est proprement impensable. L'athée est regardé avec une certaine répugnance, comme une espèce de monstruosité, d'ébauche humaine inachevée à qui il manque une faculté essentielle.


Imaginez, avec John Lennon, un monde sans religion... Pas de bombes suicides, pas de 11 Septembre, pas de Croisades, pas de chasses aux sorcières, pas de Conspiration des poudres, pas de partition de l'Inde, pas de guerres israélo-palestiniennes, pas de massacres de musulmans serbo-croates, pas de persécutions de juifs, pas de "troubles" en Irlande du Nord, pas de "crimes d'honneur", pas de télévangélistes au brushing avantageux et au costume tape-à-l'œil. Imaginez, pas de Talibans pour dynamiter les statues anciennes, pas de décapitations publiques des blasphémateurs, pas de femmes flagellées pour avoir montré une infime parcelle de peau...
  • Pour en finir avec Dieu (2006), Richard Dawkins (trad. Marie-France Desjeux-Lefort), éd. Robert Laffont, 2008, p. 12


L'ignorance et la peur, voilà les deux pivots de toute religion.
  • Le bon sens du curé Meslier suivi de son testament (1772), Paul Henri Thiry d'Holbach, éd. Palais des thermes de Julien, 1802, p. 37


L'homme politique qui a besoin du secours de la religion pour gouverner n'est qu'un lâche. Or, jamais un lâche ne devrait être investi des fonctions de chef de l'État.


L'athéisme est une négation de Dieu et par cette négation, il pose l'existence de l'homme.
  • Manuscrits de 1844, Karl Marx, éd. Éditions sociales, 1844, p. 99


La cause de l'athéisme réside dans cette notion de corps doté d'une réalité en soi, complète, absolue et indépendante.
  • (la) Quinimo circumspicienti nulla alia fere occurrit Atheorum causa quam haec notio corporum quasi habentium realitatem in se completam absolutam et independentem.
  • (la) De gravitatione (traduit sous le titre De la gravitation ou les fondements de la mécanique classique), Isaac Newton (trad. Marie-Françoise Biarnais), éd. Société d'édition "Les belles lettres", coll. « Science et humanisme », 1985  (ISBN 2-251-34-502-7), p. 58


Voir le recueil de citations : Traité d'athéologie
Le silence de Dieu permet le bavardage de ses ministres qui usent et abusent de l'épithète : quiconque ne croit pas à Dieu, donc à eux, devient immédiatement un athée. Donc le pire des hommes : l'immoraliste, le détestable, l'immonde, l'incarnation du mal. Difficile dès lors de se dire athée. [...] On est dit tel, et toujours dans la perspective insultante d'une autorité soucieuse de bannir, mettre à l'écart et condamner.
  • Traité d'athéologie, Michel Onfray, éd. Livre de Poche, 2006  (ISBN 2-253-11557-6), p. 44


Quand la croyance fâche avec l’immanence, donc soi, l’athéisme réconcilie avec la terre, l’autre nom de la vie.
  • Traité d'athéologie, Michel Onfray, éd. Grasset, 2005  (ISBN 2-246-64801-7), p. 23


L'athéisme n'est pas une thérapie mais une santé mentale recouvrée.
  • Traité d'athéologie, Michel Onfray, éd. Livre de Poche, 2006  (ISBN 2-253-11557-6), p. 30


Athéisme, force de l'esprit, mais jusqu’à un certain degré seulement
  • « Pensées », Blaise Pascal, dans Blaise Pascal : conversion et apologétique (1670), Henri Gaston Gouhier, éd. Librairie Philosophique J. Vrin, 1986  (ISBN 2-7116-0902-2), p. 119


Je ne suis pas libre penseur dit le veilleur
je suis athée
Hein quoi dit le Saint-Père
et l'autre dans le tuyau de son oreille
l'autre se met à gueuler
Allô allô Saint-Père vous m'entendez
athée
A comme absolument athée
T comme totalement athée
H comme hermétiquement athée
É accent aigu comme étonnamment athée
E comme entièrement athée
pas libre penseur
athée
il y a une nuance

  • « La Crosse en l'air » (1936), dans Paroles (1949), Jacques Prévert, éd. Le Livre de poche, 1960, p. 130-131


Il est évident que l'athéisme est encore moins logique que la foi.
  • Œuvres complètes de P.-J. Proudhon, Volume 9 (1849), Pierre-Joseph Proudhon, éd. Librairie Internationale A. Lacroix & Cie., 1876, p. 2


...Celui qui avance un fait affirmatif ou positif, doit en faire la démonstration et non celui qui soutient un fait négatif. Autrement on ne résoudrait aucune question, car toutes les discussions s'arrêteraient à se demander réciproquement : Prouvez que ce que vous affirmez est vrai; et, puis: Prouvez que ce que j'avance n'est pas vrai
  • De la Spontanéité de la Matière dans les Manifestations Physiques et Vitales, Gaëtan-Pierre Stanski, éd. Baillère, 1872, p. 27


L’athée flaire une menace de tyrannie dans l’existence d’un Dieu personnel. C’est qu’il conçoit le « moi » de Dieu sur le modèle du moi de l’homme. La tyrannie présuppose un être fini, extérieur à nous et qui veut nous imposer sa puissance du dehors. Mais Dieu, qui est intérieur à tout et qui comprend tout dans son unité, ne peut pas être tyrannique. Ce qui est « haïssable » dans le moi, c’est son enflure et son appétit de conquête. Or, Dieu n’a pas à s’enfler ni à s’imposer, puisqu’il lui suffit d’exister pour tout contenir. Aussi rien n’est plus pudique et moins encombrant que le « moi » de Dieu : être partout est encore le plus sûr moyen de s’effacer…
Dieu se cache dans son rayonnement universel : l’invisible lumière est plus chaste que l’ombre.


Je connais des hommes qui sont athées de toute leur foi. C’est leur soif de pureté et de transcendance, leur sens du mystère, leur désir du vrai Dieu dont personne ne leur a parlé qui leur fait repousser toutes les caricatures de Dieu qu’on leur présente : le Dieu bouche-trou, le Dieu fourre-tout, le Dieu gendarme ou grand-père. J’en connais d’autres qui sont croyants de toute leur impiété : c’est leur besoin de préserver et d’éterniser leur misérable moi qui les fait s’ouvrir aux « consolations » de la foi.


Le grand fléau au cœur de notre culture, un fléau dont on n'ose pas parler, est le monothéisme. A partir d'un texte barbare de l'âge de bronze connu sous le nom d'Ancien Testament, ont évolué trois religions antihumaines : le judaïsme, le christianisme et l'islam. Ces religions vénèrent un dieu du ciel. Elles sont littéralement patriarcales - Dieu est le Père Tout-Puissant, ce qui explique le mépris dont souffrent les femmes depuis deux mille ans dans les pays soumis à la férule de ce dieu du ciel et de ses délégués masculins sur la terre.Le Dieu du ciel est jaloux. Il exige une obéisance aveugle. Ceux qui Le rejettent doivent être convertis ou éliminés. Le totalitarisme est la seule politique qui peut véritablement servir les desseins du Dieu du ciel. Toute velléité de liberté met en péril Son autorité. Un Dieu, un roi, un pape, un maître au travail, un père chef de famille au foyer.
  • (en) The great unmentionable evil at the center of our culture is monotheism. From a barbaric Bronze Age text known as the Old Testament, three anti-human religions have evolved--Judaism, Christianity, and Islam. These are sky-god religions. They are, literally, patriarchal--God is the Omnipotent Father--hence the loathing of women for 2,000 years in those countries afflicted by the sky-god and his earthly male delegates. The sky-god is a jealous god, of course. He requires total obedience from everyone on earth, as he is not just in place for one tribe, but for all creation. Those who would reject him must be converted or killed for their own good. Ultimately, totalitarianism is the only sort of politics that can truly serve the sky-god's purpose. Any movement of a liberal nature endangers his authority and those of his delegates on earth. One God, one King, one Pope, one master in the factory, one father-leader in the family at home.


Les athées sont pour la plupart des savants hardis et égarés qui raisonnent mal, et qui, ne pouvant comprendre la création, l'origine du mal, et d'autres difficultés, ont recours à l'hypothèse de l'éternité des choses et de la nécessité.
  • Dictionnaire Philosophique (1764), Voltaire (François Marie Arouet), éd. Éditions Flammarion (Paris), 2010, p. 42


La religion est une insulte à la dignité humaine. Que ce soit avec ou sans elle, il y aura toujours des gens bien qui font de bonnes choses, et des mauvais qui font de mauvaises choses. Mais pour que des gens bien agissent mal, il faut la religion.
  • « Dream of a final theory », Steven Weinberg (1993), dans Pour en finir avec Dieu, Richard Dawkins (trad. Marie-France Desjeux-Lefort), éd. Robert Laffont, 2006, p. 259


Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :