Louis Pergaud

écrivain et instituteur français (1882-1915)

Louis Pergaud est un écrivain français né le 22 janvier 1882 à Belmont (Doubs) et mort pour la France le 8 avril 1915 à Fresnes-en-Woëvre (Meuse). Il est notamment l'auteur du recueil de nouvelles animalières De Goupil à Margot, prix Goncourt 1910, et du roman La Guerre des boutons, paru en 1912.

Photographie de Louis Pergaud, date inconnue (avant 1915).

Citations

modifier

La Guerre des boutons, 1912

modifier
Tel qui s’esjouit à lire Rabelais, ce grand et vrai génie français, accueillera, je crois, avec plaisir, ce livre qui, malgré son titre, ne s’adresse ni aux petits enfants, ni aux jeunes pucelles.


J’ai voulu restituer un instant de ma vie d’enfant, de notre vie enthousiaste et brutale de vigoureux sauvageons dans ce qu’elle eut de franc et d’héroïque, c’est-à-dire libérée des hypocrisies de la famille et de l’école.
On conçoit qu’il eût été impossible, pour un tel sujet, de s’en tenir au seul vocabulaire de Racine.


Il y avait là Lebrac, le chef, qu’on appelait encore le grand Braque ; son premier lieutenant Camu, ou Camus, le fin grimpeur ainsi nommé parce qu’il n’avait pas son pareil pour dénicher les bouvreuils et que, là-bas, les bouvreuils s’appellent des camus ; il y avait Gambette de sur la Côte dont le père, républicain de vieille souche, fils lui-même de quarante-huitard, avait défendu Gambetta aux heures pénibles ; il y avait La Crique, qui savait tout, et Tintin, et Guignard le bigle, qui se tournait de côté pour vous voir de face, et Tétas ou Tétard, au crâne massif, bref les plus forts du village, qui discutaient une affaire sérieuse.
  • La Guerre des boutons, Louis Pergaud, éd. Mercure de France, 1912, Livre I, chapitre 1 : la déclaration de guerre, p. 12 (texte intégral sur Wikisource)


Voilà, reprit Grangibus, je vous dis maintenant, moi, que si nous ne sommes pas des andouilles, des jeanfoutres et des lâches, on leur z’y fera voir si on en est des couilles molles.
– D’abord, qu’est-ce que c’est t’y que ça, des couilles molles ? fit Tintin.
La Crique réfléchissait.
– Couille molle !… Des couilles, on sait bien ce que c’est, pardine, puisque tout le monde en a, même le Miraut de Lisée, et qu’elles ressemblent à des marrons sans bogue, mais couille molle !… couille molle !…
– Sûrement que ça veut dire qu’on est des pas grand-chose, coupa Tigibus, puisque hier soir, en rigolant avec Narcisse, not’meunier, je l’ai appelé couille molle comme ça, pour voir, et mon père, que j’avais pas vu et qui passait justement, sans rien me dire, m’a foutu aussitôt une bonne paire de claques. Alors…

  • La Guerre des boutons, Louis Pergaud, éd. Mercure de France, 1912, Livre I, chapitre 1 : la déclaration de guerre, p. 14 (texte intégral sur Wikisource)


Comme tous ses camarades d’ailleurs, Lebrac était convaincu d’avoir copié : évidemment, ça ne faisait de doute pour personne, inutile de répliquer ; mais on voulait savoir au moins s’il avait su tirer quelque fruit de cet exercice banni en principe des méthodes de la pédagogie moderne.
  • La Guerre des boutons, Louis Pergaud, éd. Mercure de France, 1912, Livre I, chapitre 3 : une grande journée, p. 39 (texte intégral sur Wikisource)


Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier

Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :