Orphée aux Enfers

œuvre de Jacques Offenbach

Orphée aux Enfers est un opéra bouffe en deux actes et quatre tableaux d’Hector Crémieux et Ludovic Halévy, sur une musique de Jacques Offenbach, créé le 21 octobre 1858 au théâtre des Bouffes-Parisiens, puis dans une seconde version en quatre actes et douze tableaux le 7 février 1874 au théâtre de la Gaîté. Il s'agit d'une parodie du mythe grec d'Orphée et d'Eurydice.

Affiche pour la représentation d’Orphée aux Enfers d'Offenbach au théâtre de la Gaîté, à Paris, en 1874.

Citations

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Eurydice : Ah ! mais, c’est qu’il est temps de s’expliquer, à la fin ! Et il faut qu’une bonne fois je vous dise votre fait, maître Orphée, mon chaste époux, qui rougissez ! Apprenez que je vous déteste ! Que j’ai cru épouser un artiste et que je me suis unie à l’homme le plus ennuyeux de la création. Vous vous croyez un aigle, parce que vous avez inventé les vers hexamètres !… mais c’est votre plus grand crime à mes yeux !… Est-ce que vous croyez que je passerai ma jeunesse à vous entendre réciter des songes classiques et racler (Montrant le violon d’Orphée.) l’exécrable instrument que voilà ?…
Orphée : Mon violon !… Ne touchez pas cette corde, madame !
Eurydice : Il m’ennuie, comme vos vers, votre violon !… Allez charmer de ses sons les bergères de troisième ordre dont vous raffolez. Quant à moi, qui suis fille d’une nymphe et d’un demi-dieu, il me faut la liberté et la fantaisie !…

  • Orphée aux Enfers (1858), Jacques Offenbach. Livret d'Hector Crémieux, éd. Calmann-Lévy, 1936, Acte I, scène 2, p. 8


Pluton, redeviens toi-même ! une ! deux ! trois ! (Son costume de berger disparaît. – Il est vêtu en dieu des enfers.) Et maintenant, désorganisons les éléments. (Il fait un signe de son bident. Tonnerre. La nuit arrive subitement. – Après l’orage.) Chez moi, voilà comme on désorganise les éléments.
  • Orphée aux Enfers (1858), Jacques Offenbach. Livret d'Hector Crémieux, éd. Calmann-Lévy, 1936, Acte I, scène 4, p. 18


 
Dessin d'Yves Marevéry représentant Paul Bourillon (1877-1942), chanteur d'opéra et cycliste français, dans le rôle du poète mythique Orphée. Date inconnue, avant 1914.

Les dieux (dormant) :
Dormons, que notre somme
Ne vienne jamais à finir,
Puisque le seul bonheur, en somme,
Dans notre Olympe, est de dormir.
Ron, ron.

  • Orphée aux Enfers (1858), Jacques Offenbach. Livret d'Hector Crémieux, éd. Calmann-Lévy, 1936, Acte II, scène 1, p. 25-26


Diane : Pauvre Actéon ! Qu’est-il devenu ? Lui qui était là tous les jours, caché sous un buisson, pendant que… Ah ! je le voyais très-bien !
Jupiter : Ce qu’il est devenu ? Je vais te le dire ! Tout ça était immoral dans la forme ! Tu te compromettais avec ce jeune homme ! Je me suis débarrassé de lui !
Diane : Et comment ?
Jupiter : Je l’ai changé en cerf ! Et pour sauver ta réputation, ô ma chaste Diane, j’ai répandu le bruit, parmi les faibles mortels, que c’était à ta demande que j’avais ainsi désorganisé Actéon ; j’ai dit que tu avais trouvé sa curiosité indiscrète…
Diane (vivement) : Mais non !
Jupiter : Je l’ai dit pour l’honneur de la mythologie ! Corbleu ! mes enfants, les faibles mortels ont l’œil sur nous ! Sauvons les apparences au moins ! Sauvons les apparences ! Tout est là !

  • Orphée aux Enfers (1858), Jacques Offenbach. Livret d'Hector Crémieux, éd. Calmann-Lévy, 1936, Acte II, scène 1, p. 28-29


Eurydice : J’ai vu le dieu Bacchus, sur sa roche fertile,
Donnant à ses sujets ses joyeuses leçons :
Le faune au pied de chèvre et la nymphe docile
Répétaient ses chansons.
Évohé ! Bacchus m’inspire,
Je sens en moi
Son saint délire,
Évohé ! Bacchus est roi !

  • Orphée aux Enfers (1858), Jacques Offenbach. Livret d'Hector Crémieux, éd. Calmann-Lévy, 1936, Acte II, quatrième tableau, scène 1, p. 28-29


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