Sionisme

idéologie politique fondée sur un sentiment national juif israélien

Le sionisme, qui doit son nom au mont Sion, colline sur laquelle fut bâtie Jérusalem, est une idéologie politique nationaliste prônant l'existence d'un centre spirituel, territorial ou étatique peuplé par les juifs, en général à l'intérieur des limites de la Palestine.

Critique positive

modifier

Theodor Herzl, The Israelis : Founders and Sons, 1971

modifier
Si vous le voulez, ce n'est pas un rêve.


Léon Blum, Lettre adressée à Guy de Rothschild, 1950

modifier
Juif français, né en France d'une longue suite d'aïeux français, ne parlant que la langue de mon pays, nourri principalement de sa culture, m'étant refusé à le quitter à l'heure où j'y courais le plus de dangers, je participe de toute mon âme à l'effort admirable miraculeusement transporté du plan du rêve au plan de la réalité historique qui assure désormais; une patrie digne, égale et libre à tous les juifs qui n'ont pas eu, comme moi, la bonne fortune de la trouver dans leur pays natal. J'ai suivi cet effort depuis que le président Weizmann me l'a fait comprendre. Je m'en suis toujours senti et je m'en sens plus que jamais solidaire.
  • Léon Blum, 1er février 1950, dans Lettre adressée à Guy de Rothschild pour la réunion inaugurale du Fonds National juif unifié.


Martin Luther King, Qu'est-ce-que l'antisionisme ?, 1967

modifier

L'attribution de cette citation à Martin Luther King est contestée. [1]

« L'antisémitisme, la haine envers le peuple juif, a été et reste une tache sur l'âme de l'humanité. Nous sommes pleinement d'accord sur ce point. Alors sache aussi cela : antisioniste signifie de manière inhérente antisémite, et il en sera toujours ainsi.

Pourquoi en est-il ainsi ? Tu sais que le Sionisme n'est rien de moins que le rêve et l'idéal du peuple juif de retourner vivre sur sa propre terre. Le peuple juif, nous disent les Écritures, vécut en union florissante sur la Terre Sainte, sa patrie. Ils en furent expulsés par le tyran de Rome, les mêmes Romains qui assassinèrent si cruellement Notre Seigneur. Chassé de sa patrie, sa nation en cendres, le peuple juif fut forcé d'errer sur le globe. Encore et encore, le peuple juif souffrit aux mains de chaque tyran qui vint à régner sur lui. Le peuple noir, sait, mon ami, ce que signifie souffrir les tourments de la tyrannie, sous un joug que l'on n'a pas choisi. Nos frères en Afrique ont supplié, plaidé, demandé, EXIGE la reconnaissance et la réalisation de leur droit naturel de vivre en paix sous leur propre souveraineté, dans leur propre pays.

Pour quiconque chérit ce droit inaliénable de toute l'humanité, il devrait être si facile de comprendre, de soutenir le droit du peuple juif à vivre sur l'antique Terre d'Israël. Tous les hommes de bonne volonté se réjouiront de la réalisation de la promesse de Dieu, que son peuple retourne dans la joie sur la terre qui lui a été volée. C'est cela le Sionisme, rien de plus, rien de moins.


Herbert Pagani, Plaidoyer pour ma terre, 1975

modifier
Aujourd'hui l'antisémitisme renait de ses cendres. Pardon, de nos cendres, et s'appelle l'antisionisme.
  • Plaidoyer pour ma terre, 11 novembre 1975, dans ORTF, Herbert Pagani.


Amos Oz, Philosophie magazine, 2010

modifier
Jusqu'à l'âge de 12-13 ans, j'étais fanatique et militariste, je croyais en la force militaire, j'aimais le slogan de Vladimir Jabotinsky, leader de la droite nationaliste : “Dans le sang et le feu, Israël est tombé. Dans le sang et le feu, Israël se relèvera.
  • Amos Oz, 13 mai 2010, dans Philosophie magazine, paru 17 mars 2010.


Critique négative

modifier

Joseph Staline, Nezavissimaïa Gazeta, 1952

modifier
Chaque nationaliste juif est un agent potentiel des renseignements américains. Les nationalistes juifs pensent que leur nation a été sauvée par les États-Unis.
  • Enregistré par le vice-président du Sovmin Vyacheslav Malyshev., 1er décembre 1952, 29 septembre 1999, dans Journal Nezavissimaïa Gazeta, Joseph Staline.


Jean-Claude Barreau, Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Israël, 2010

modifier
[L]a victoire éclatante de 1948 permit aux sionistes de chasser près de sept cent mille Palestiniens. Ils racontèrent ensuite que ceux-là étaient partis volontairement [..] par "antisémitisme" en quelque sorte !
  • Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Israël, Jean-Claude Barreau, éd. Toucan, 2010, p. 73


Les rescapés de la Shoah avaient [...] accumulé une lourde réserve de haine, mais cette haine se trouva détournée sur les Arabes. Cette haine forte et comprimée se trompa d'ennemi. Les paysans et les citadins palestiniens, et non pas les Allemands, faisaient obstacle au projet sioniste. Les Palestiniens vont en subir les conséquences. Haïr l'Allemand est devenu impossible. Il paye. Alors haïr l'arabe, absolument étranger à la Shoah mais tellement menaçant, est un bon substitut. D'ailleurs le Mufti El Hadj Hussein de Jérusalem n'avait-il pas pactisé avec Hitler !
  • Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Israël, Jean-Claude Barreau, éd. Toucan, 2010, p. 118


Le sionisme a fini par occuper cette terre. Mais il lui est difficile d'admettre que cette occupation, violente elle aussi, ne fut pas faite, pour l'essentiel, par les descendants de ceux qui en avaient été chassés. Nous l'avons dit : la plupart des juifs d'Israel, à l'exception des Yéménites, des Irakiens et des Syriens, ne sont pas des sémites. [...] Quelle malchance que les Allemands aient convaincu les pères fondateurs qu'ils étaient une "race" et non plus une "religion" ! De cette conviction originelle renforcée, ad nauseam par la Shoah, vient tout le drame.
  • Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Israël, Jean-Claude Barreau, éd. Toucan, 2010, p. 169


Avraham Burg, Yediot Aharonot, 2005

modifier
La fin de l'entreprise sioniste est déjà à notre porte (...) deux mille ans de lutte du peuple juif pour sa survie se réduisent à un État de colonies, dirigé par une clique sans morale de hors-la-loi corrompus


Ilan Halevi, Du sionisme et de l'antisémitisme, 2003

modifier
... il y a, il n'en faut pas douter, le terrorisme idéologique exercé par les sionistes eux-mêmes, dans leur volonté d'amalgamer à l'antisémitisme toute critique de la politique, des pratiques ou des discours israéliens. Je dis bien terrorisme, dans la mesure où ces vociférations s'accompagnent de menaces, de pressions, d'intimidations, d'appels au boycott, voire au meurtre contre des intellectuels, des artistes, des universitaires, des juristes, et bien sûr des militants.


Maurice Rajsfus, Palestine: chronique des événements courants, 1988-1989

modifier
[U]n projet présenté comme « généreux » par ses initiateurs - le sionisme - et qui avait pour finalité les Juifs persécutés, pourchassés par les racistes pogromistes, a rapidement dérivé en une entreprise également raciste. Bien avant la création de l'État juif, en 1948, la dérive colonialiste annonçait irrémédiablement le rejet des Arabes palestiniens dont les sionistes « socialistes » expliquaient qu'ils n'existaient pas en tant que peuple.
  • Palestine: chronique des événements courants, 1988-1989, Maurice Rajsfus, éd. L'Harmattan, 1990, p. 21


Abraham Serfaty, Écrits de prison sur la Palestine, 1992

modifier
Le sionisme est avant tout une idéologie raciste. Elle est l'envers juif de l'hitlérisme [...] Elle proclame l'État d'Israël "État juif avant tout", tout comme Hitler proclamait une Allemagne aryenne.
  • Écrits de prison sur la Palestine, Abraham Serfaty, éd. Arcantère, 1992, p. 35


Hani Ramadan, Lutter contre la violence sioniste et condamner l'antisémitisme, 2011

modifier
(...) l'idéologie sioniste, qui n'est qu'une perversion du judaïsme, traduisant dans les faits et par la violence l'idée de la suprématie du peuple élu, et des privilèges qui seraient les siens. Le sionisme génère l'antisémitisme.


Dieudonné, Tout le monde en parle , 2004

modifier
Edgar Morin qui est juif et qui s'est fait condamné ; Sharon qui est traité d'antisémite parce qu'il libère la bande de Gaza ; sur ce sujet là, il y a une sorte de folie.
  • À propos de ses propos.
  • (fr) Dieudonné, Tout le monde en parle, Québec, 2004


Shlomo Sand, Il était plus logique de créer un État juif en Europe, 2010

modifier
[L]a majorité des Israéliens croient que, génétiquement, ils sont de la même origine. C’est une victoire de Hitler, qui a insufflé la croyance que tous les Juifs sont de la même race. Mais c’est faux. Ils n’ont pas tous la même origine, ni la même souche. Ce sont des Berbères, des Arabes, des Français, des Gaulois, etc


En tant que citoyen israélien, je trouve absurde que quelqu’un qui était sur une terre il y a deux mille ans puisse prétendre avoir des droits historiques sur cette même terre. Ou alors il faudrait faire sortir tous les Blancs des États-Unis, faire rentrer les Arabes en Espagne. [...] non, il n’y a pas de droit historique des Juifs sur la terre de Palestine, qu’ils soient de Jérusalem ou d’ailleurs.


Il était plus logique de créer un État juif en Europe. Les Palestiniens n’étaient pas coupables de ce que les Européens ont fait. Si quelqu’un avait dû payer le prix de la tragédie, ça aurait dû être les Européens, et évidemment les Allemands. Mais pas les Palestiniens.

Par ailleurs, le partage n’était pas équitable. Les Arabes étaient 1,3 million et les Juifs 630.000, or, la terre a été divisée moitié-moitié.

Aujourd’hui, les Palestiniens ont moins de 22% du territoire.


La plupart des juifs maghrébins - d'origine berbère à mon avis - veulent être sépharades car ça fait plus chic de venir d'Espagne que d'un bled près d'Oran.
  • Israël, parlons-en !, Shlomo Sand, ouvrage collectif, éd. Couleur livres, 2010, p. 41


Voir aussi

modifier

Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :

  1. [1], Letter to an Anti-Zionist Friend