Andreï Kourkov

écrivain ukrainien de langue maternelle russe
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Andreï Kourkov, né à Saint-Pétersbourg en 1961 est un écrivain vivant à Kiev et à Londres. Il commence sa carrière littéraire pendant son service militaire comme gardien de prison à Odessa. Son premier roman paraît en 1991.

Andreïk Kurkov à Vinnitsya en 2012.

Le Pingouin, 2000

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Victor Zolotarev a été obnubilé par l'idée de "nettoyer" notre société. [.] de gens que l'on pourrait désigner, à l'occidentale, comme de "très importantes personnalités", députés, directeurs d'usines et autres ministres. Tous avaient un passé douteux. [.] C'est probablement l'impossibilité de faire comparaître ces hommes devant les tribunaux, à cause de leur immunité parlementaire ou de la corruption de l'appareil judiciaire, qui a amené [cela].
  • Le Pingouin, Andreï Kourkov (trad. Nathalie Amargier), éd. Liana Levi, 2000  (ISBN 9782020789356), p. 263


Les Pingouins n'ont jamais froid, 2004

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[.] tous les mots essentiels ne comptent qu'une syllabe : vie, eau, pain. Ensuite viennent les choses moins cruciales, à deux syllabes : amour, chaleur, argent, bonheur. Plus on va vers le futile, plus les mots s'allongent.
  • Les Pingouins n'ont jamais froid, Andreï Kourkov (trad. Nathalie Amargier), éd. Liana Levi, 2004  (ISBN 9782020789356), p. 231


Chaque pays est une sorte d'immense corps composé de milliers d'organes et de millions de petites cellules qui s'agitent en tout sens, les humains. Plus le corps est grand, moins il est sain. Il faut en permanence le traiter, l'opérer, anesthésier certaines parties en espérant ne jamais avoir besoin de recourir à une anesthésie générale. Cette crainte contribue à multiplier les anesthésies locales.
  • Les Pingouins n'ont jamais froid, Andreï Kourkov (trad. Nathalie Amargier), éd. Liana Levi, 2004  (ISBN 9782020789356), p. 266


Ces gens qui se dissimulaient derrière leur routine ne remarquaient pas ou ne voulaient pas voir ce qui ne leur plaisait pas. Pourtant ils lisaient les journaux, ils regardaient la télé ! Où plutôt, ils lisaient, regardaient, et se félicitaient que cela ne les touche pas, [.].
  • Les Pingouins n'ont jamais froid, Andreï Kourkov (trad. Nathalie Amargier), éd. Liana Levi, 2004  (ISBN 9782020789356), p. 348


Le dernier Amour du président, 2005

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L'aide de camp fait un bond. Son livre tombe au sol et je vois enfin qu'il lit Les Âmes mortes de Gogol. C'est bon qu'il fasse son auto-éducation.
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 24


Nous vivons dans une société feuilletée. Comme un mille-feuilles. Il y a une couche de pauvres, mais toutes sortes de couches de riches et des couches intermédiaires de demi-riches qui croient qu'on se crée une fortune personnelle par la politique et non par l'économie.
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 42


[.] tu es un technocrate dépourvu de sentiment et qui ne connaît rien à la technique. Même à la technique de l'amour ! Et tu ne fais toujours que foncer, sans savoir toi-même où.
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 44


Le mariage est une chose, l'amour en est une autre. Ils coïncident rarement. [.] C'est un dur labeur que d'être une belle femme. Pas seulement de l'être, mais de vivre en tant que femme belle. [.] Ce genre de vie débouche souvent sur la solitude, comme une route qui s'interrompt brusquement
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 45


Les 10 jours de balayage au poste de police m'ont été profitables. [.] Avant tout parce que cela m'a fourni l'occasion et donné le temps de réfléchir aux valeurs morales et humaines. Ça, c'est pour parler avec des grands mots. Mais, dans un langage plus personnel, je dirais que j'ai eu le temps, là-bas, non seulement de pleurer sur mon destin, mais de penser à l'avenir. [.] et maintenant, cela dépendait de moi [.]
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 52


L'idée de l'échelon supérieur ne me plaît guère. Je suis à présent vice-ministre. Un vice-ministre, ça vit généralement plus longtemps qu'un ministre. et puis, je ne suis pas grand amateur des feux de la rampe et de la gloire d’État. Ma petite chandelle me suffit.
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 70


Les femmes, en fait, aiment rarement, le plus souvent, elles choisissent un de ceux qui les aiment. [.] Je suis marié. J'ai deux enfants, mais il s'agit seulement de ma "situation familiale"...
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 127 et 128


La politique, c'est les vers de terre qui en parlent [.]. Nous, on va discuter de la vie. Parce que la vie c'est l'amour !
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 139


[Les raisons des 2 semaines de prison ?] Quand on a trouvé chez lui une Kalachnikov et de la drogue. D'abord il a comparu comme accusé, puis comme témoin, et puis, vous comprenez bien le procureur général a ordonné sa mise en liberté afin de ne pas rompre les équilibres dans l'économie illégale. Disons que personne ne voulait que soit remise en cause la répartition des privatisations.
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 177


[.] tout ceux qui font carrière dans les hautes sphères de l’État, s'écartent de plus en plus de la norme, [.] Du fait que je suis président, je ne suis plus normal depuis longtemps. Chez nous un président ne peut pas être normal. C'est notre particularité nationale. On ne peut pas élire quelqu'un de normal. Il serait trop bêta, trop naïf, trop bon...
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 195


Les conversations intimes permettent d'éviter la dépression !
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 196


Offrir à une belle femme aimée un billet d'avion pour Bruxelles ou Paris, y partir la veille pour l'accueillir à l'aéroport, l'en arracher, et voir ensemble danser le nouveau pays au rythme de notre passion secrète.
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 204


Tu te retires parfois la peau, autour des ongles ? [.] Moi, quand je m'occupe de mes mains, je gratte la peau à la base des ongles jusqu'au moment où je ressens une douleur spéciale, qui lance. et c'est comme un signal ! Une clochette ! Quand elle tinte, elle me rappelle que je suis vivante, que toutes mes terminaisons nerveuses sont là, prêtes à ressentir la vie environnante. Et à y réagir.
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 222


Ensuite ? Ensuite, je serai Personne, avec un grand "p". C'est ce qui arrive à tous les anciens présidents. Certains se retrouvent dans deux endroits différents à la fois : en prison et dans les livres d'histoire contemporaine. Certains que dans les livres.
  • Le dernier amour du président, Andreï Kourkov (trad. Annie Epelboin), éd. Liana Levi, 2005  (ISBN 9782757801451), p. 251


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