Andrea Dworkin

essayiste américaine théoricienne du féminisme radical (1946–2005)

Andrea Dworkin (26 septembre 19469 avril 2005) est une essayiste américaine, théoricienne du féminisme radical.

Andrea Dworkin en 1988.

Pouvoir et Violence sexiste

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Le message de la punition est très clair, qu’il s’agisse d’un acte sexuel imposé ou de coups ou de mots d’insulte ou de harcèlement dans la rue ou de harcèlement sexuel au travail : « Rentre à la maison. Ferme ta gueule. Fais ce que je te dis. » Ce qui se résume d’habitude à : « Nettoie la maison et écarte les jambes. » Beaucoup d’entre nous avons dit non. Nous le disons de différentes façons. Nous le disons à différents moments. Mais nous disons non, et nous l’avons dit suffisamment fort et de façon suffisamment collective pour que ce non ait commencé à résonner dans la sphère publique. Non, nous n’allons pas le faire. Non.
  • Pouvoir et Violence sexiste, Andrea Dworkin (trad. Martin Dufresne), éd. Sisyphe, coll. « Contrepoint », 2007  (ISBN 978-2-923456-07-2), chap. 2, p. 23 à 27


Nous les femmes, vous le savez, sommes habituellement tuées dans nos propres maisons, dans ce qu’on appelle la vie privée — parce qu’un homme et une femme ensemble ne sont pas considérés comme une unité sociale. L’unité, c’est lui : c’est lui qui est l’être humain. Elle est sa subalterne. La vie privée lui appartient à lui et il peut y faire ce qu’il veut à sa femme. Quand on nous blesse, c’est habituellement hors de vue des caméras et des annonces officielles. Nous sommes blessées d’habitude par des hommes que nous connaissons et particulièrement par des hommes avec qui nous avons eu des rapports intimes, je veux dire un rapport sexuel.
  • Pouvoir et Violence sexiste, Andrea Dworkin (trad. Martin Dufresne), éd. Sisyphe, coll. « Contrepoint », 2007  (ISBN 978-2-923456-07-2), chap. 2, p. 23 à 27
Nous les femmes. Nous n'avons pas l'éternité devant nous. Certaines d'entre nous n'ont pas une semaine de plus ni un jour de plus à perdre pendant que vous discutez de ce qui pourra bien vous permettre de sortir dans la rue et de faire quelque chose. Nous sommes tout près de la mort. Toutes les femmes le sont. Et nous sommes tout près du viol et nous sommes tout près des coups. Et nous sommes dans un système d'humiliation duquel il n'y a pour nous aucune échappatoire. Nous utilisons les statistiques non pour essayer de quantifier les blessures mais pour simplement convaincre le monde qu'elles existent bel et bien. Ces statistiques ne sont pas des abstractions.
  • Modèle:Anglais Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas (1983), Andrea Dowrkin (trad. Collectif TradFem), éd. Syllepses et Remue-ménages, 2017, p. 154