Averroès

philosophe, théologien islamique, juriste, mathématicien et médecin arabe (1126-1198)
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Ibn Rochd de Cordoue (en arabe : ابن رشد, Ibn Rushd), plus connu en Occident sous son nom latinisé d’Averroès, est un philosophe, théologien, juriste et médecin musulman andalou de langue arabe du XIIe siècle, né le 14 avril 1126 à Cordoue en Andalousie et mort le 10 décembre 1198 à Marrakech au Maroc. Il exerce les fonctions de grand cadi (juge suprême) à Séville et à Cordoue, et de médecin privé des sultans almohades, à Marrakech à une époque charnière où le pouvoir passe des Almoravides aux Almohades.

Statue d'Averroès à Cordoue. Sculpture par Pablo Yusti Conejo, 1967.

Citations

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Citations au sujet d'Averroès

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La médecine sur-tout fut cultivée par les Maures avec le plus grand succès; elle passa de l'Espagne en France et de là dans le reste de l'Europe; elle y fit oublier la médecine des Grecs; les noms des Maures de l'Andalousie célèbres dans cette science sont extrêmement multipliés: un Averroes, un Avicenne, un Aben Zoar, un Almanzar, répandirent leurs lumières dans toute l'Europe : leurs écrits devinrent les guides de toutes les écoles.
  • Itinéraire descriptif de l'Espagne (1809), Alexandre de Laborde, éd. H. Nicolle, 1809, t. 2, p. 138-139


Je suis un Européen du Sud, pour moitié andalou, autant dire à demi-musulman. Je sais trop ce que notre vieux continent doit à l'islam espagnol, et d'abord le retour à la raison grecque. […] Non seulement les musulmans d'Espagne ouvrirent à la raison un espace où Averroès, Avicenne et Maïmonide s'aventurèrent hardiment, ils furent également médecins, géographes, astronomes, historiens, mathématiciens, alchimistes et physiciens, architectes miraculeux, musiciens raffinés, jardiniers délicats, horticulteurs et artisans subtils. Durant près de cinq siècles, les califes et les émirs ont tenu école de tolérance, défendant les juifs, accueillant les chrétiens, cohabitation sans exemple en ces temps de fanatisme. Cet héritage, je fais plus que l'accepter, j'en tire fierté.


Il est bon aussi de rappeler d'ou l'Europe a tiré les sucs nourriciers dont elle s'est engraissée. La réponse est simple : elle les a pris en dehors d'elle. Elle les a empruntés au monde gréco-romain qui l'a précédée, puis au monde de culture arabe qui s'est développé en parallèle avec elle, enfin au monde byzantin. C'est du monde arabe, en particulier, que sont venus les textes arabes d'Aristote, de Galien, et de bien d'autres, qui, traduits en latin, ont nourri la Renaissance du XIIe siècle. C'est du monde byzantin que vinrent les originaux de ces mêmes textes, qui en permirent une étude plus précise et alimentèrent la floraison scholastique du XIIIe siècle. Que serait Thomas d'Aquin s'il n'avait trouvé en Averroès un adversaire à sa mesure ? Que serait Duns Scott s'il n'avait trouvé en Avicenne, pour reprendre la formule de Gilson, un "point de départ" ? Et bien des textes dont l'Europe s'est nourrie lui sont venues par l'intermédiaire des traducteurs juifs. L'Europe doit ainsi prendre conscience de l'immensité de la dette culturelle qu'elle a envers ces truchements (c'est d'ailleurs un mot arabe...) : envers les Juifs, en dehors d'elle comme en son intérieur, ainsi qu'envers le monde de culture arabe, chrétiens comme musulmans.
  • Au moyen du Moyen Age : Philosophies médiévales en chrétienté, judaïsme et islam, Rémi Brague, éd. Transparence, 2006, Les leçons du Moyen Age, p. 52


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