Beowulf
Beowulf est un poème épique majeur de la littérature anglo-saxonne, probablement composé entre la première moitié du VIIe siècle et la fin du premier millénaire. Composé en vers et en vieil anglais, inspiré de la tradition orale anglo-saxonne, il retranscrit une épopée germanique, contant les exploits du héros Beowulf (qui donne son nom au poème), et sur lesquels viennent se greffer des ajouts chrétiens.
Citations
modifier[d'autrefois,
Donc — nous dirons des Danois-à-la-lance aux jours
de rois souverains la gloire telle que nous l'avons reçue,
comment alors les princes firent prouesse.
- (ang)
Hwæt! wē Gār-Dena in geār-dagum
þēod-cyninga þrym gefrūnon,
hū þā æðelingas ellen fremedon.
- Premiers vers de l'épopée.
- Beowulf, Inconnu (trad. André Crépin), éd. Le Livre de poche, 2007, 1, p. 32-33, vers 1-3
Ce terrible démon avait pour nom Grendel,
notoire coureur des confins, maître de landes stériles,
de marais - son repaire ; le pays de la race des monstres
fut pour un temps le royaume du misérable
après que le Créateur l'eut proscrit
comme la race de Caïn, sur qui le Seigneur éternel
vengea le meurtre d'Abel assassiné.
Caïn ne tira nulle joie de cette hostilité : il fut banni au loin
par la Providence pour ce crime, loin de la race des hommes.
De là les engeances monstrueuses ont toutes surgi,
les ogres et les elfes et les revenants
ainsi que les géants qui menèrent contre Dieu
une longue et pénible lutte : il leur paya salaire mérité.
- (ang)
Wæs se grimma gæst Grendel hāten,
mǣre mearc-stapa, sē þe mōras hēold,
fen ond fæsten fīfel-cynnes eard
won-sǣli wer weardode hwīle
siþđan him Scyppend forscrifen hæfde
in Caines cynne þone cwealm gewræc,
ēce drihten, þæs þe hē Ābel slōg;
ne gefeah hē þære fæhðe, ac hē hine feor forwræc,
metod for þy māne man-cynne fram.
Þanon untydras ealle onwōcon,
eotenas and ylfe and orcnēas,
swylce gīgantas, þā wið gode wunnon
lange þrāge; hē him þæs lēan forgeald.
- Un aède, en s'accompagnant de sa lyre, chante les origines du monde dans la grand-salle du roi Hrothgar. Le récit est en partie inspiré de la Genèse biblique[1]. Grendel, dérangé par le bruit des festivités, attaque la grand-salle.
- Beowulf, Inconnu (trad. André Crépin), éd. Le Livre de poche, 2007, 2, p. 40-41, vers 102-114
Garde-toi des pensées d'orgueil,
illustre champion ! Tu te sens aujourd'hui en pleine vigueur,
pour un temps seulement car bientôt, au contraire,
la maladie ou l'épée brisera ton allant,
l'étreinte du feu ou le tourbillon de la vague,
la morsure du glaive ou le vol du javelot,
l'effroyable vieillesse ; ou bien encore la lumière de tes yeux
faiblira puis s'éteindra. Viendra le moment
où toi, noble vainqueur, par la mort tu seras vaincu.
- (ang)
Oferhyda ne gym,
mære cempa! Nū is þīnes mægnes blæd
āne hwīle; eft sōna bið,
þæt þec ādl oððe ecg eafoðes getwæfeð,
oððe fyres feng oððe flōdes wylm,
oððe gripe mēces oððe gāres fliht,
oððe atol yldo, oððe ēagena bearhtm
forsiteð and forsworceð; semninga bið,
þæt þec, dryht-guma, dēað oferswyðeð.
- Conseils de Hrothgar dans son discours moral et politique adressé à Beowulf.
- Beowulf, Inconnu (trad. André Crépin), éd. Le Livre de poche, 2007, 1, p. 150-151, vers 1761-1768
Notes et références
modifier- ↑ Notes de bas de page de la p.41 dans l'édition citée.