Besançon
Besançon est une ville française, capitale de la Franche-Comté. Ses habitants sont appelés les Bisontins.
La ville a vu naître et a accueilli en résidence de nombreux écrivains qui lui ont légué un héritage littéraire important.
Œuvres littéraires
modifierEn 58 avant J.-C., après avoir vaincu les Helvètes, Jules César est informé qu'Arioviste, chef du peuple germanique des Suèves, se dirige vers Vesontio (Besançon), la capitale des Séquanes. Il nous donne alors une brève description de l'oppidum:
- (la) Cum tridui viam processisset, nuntiatum est ei Ariovistum cum suis omnibus copiis ad occupandum Vesontionem, quod est oppidum maximum Sequanorum, contendere [triduique viam a suis finibus processisse]. Id ne accideret, magnopere sibi praecavendum Caesar existimabat. Namque omnium rerum quae ad bellum usui erant summa erat in eo oppido facultas, idque natura loci sic muniebatur ut magnam ad ducendum bellum daret facultatem, propterea quod flumen [alduas] Dubis ut circino circumductum paene totum oppidum cingit, reliquum spatium, quod est non amplius pedum MDC, qua flumen intermittit, mons continet magna altitudine, ita ut radices eius montis ex utraque parte ripae fluminis contingant, hunc murus circumdatus arcem efficit et cum oppido coniungit. Huc Caesar magnis nocturnis diurnisque itineribus contendit occupatoque oppido ibi praesidium conlocat.
- La Guerre des Gaules (-52), Jules César, éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1924, chap. 38, livre I, p. 54 (texte intégral sur Wikisource)
Dans le premier poème de ce recueil, qui n'a pas de titre mais qui est connu sous l'intitulé Ce siècle avait deux ans, Victor Hugo évoque sa naissance à Besançon, où il a vu le jour le 26 février 1802 (d'où la première strophe).
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte.
Et du consul déjà par maint endroit
Le front de l'empereur brisait le masque étroit.
Alors dans Besançon vieille ville espagnole
Jeté comme une graine au gré de l'air qui vole
Naquit d'un sang breton et lorrain à la fois
Un enfant sans couleur, sans regard et sans voix.
Si débile qu'il fut, ainsi qu'une chimère,
Abandonné de tous, excepté de sa mère,
Et que son cou ployé comme un frêle roseau
Fit faire en même temps sa bière et son berceau.
Cet enfant que la vie effaçait de son livre,
Et qui n'avait pas même un lendemain à vivre,
C'est moi.
- Il est à noter qu'en 1802, Besançon était française, n'ayant été espagnole que pendant les quatorze années précédant la conquête française de 1674. Cela était donc seulement pour Victor Hugo un moyen de trouver une rime en "ole".
- Les Feuilles d'automne (1831), Victor Hugo, éd. Flammarion, coll. « Poésie/Gallimard », 1981 (ISBN 2070322068), p. 150 (texte intégral sur Wikisource)
Une partie de l'action du roman se déroule à Besançon (les derniers chapitres de la première partie), où le caractère principal Julien Sorel entre au séminaire après avoir été chassé de Verrières par M. de Rénal et avant de partir pour Paris chez le Marquis de la Môle. L'extrait suivant relate son arrivée à Besançon.
Besançon n'est pas seulement une des plus jolies villes de France, elle abonde en gens de cœur et d'esprit. Mais Julien n'était qu'un petit paysan et n'eut aucun moyen d'approcher les hommes distingués. Il avait pris chez Fouqué un habit bourgeois, et c'est dans ce costume qu'il passa les ponts-levis. Plein de l'histoire de siège de 1674, il voulut voir, avant de s'enfermer au séminaire, les remparts et la citadelle. Deux ou trois fois il fut sur le point de se faire arrêter par les sentinelles ; il pénétrait dans des endroits que le génie militaire interdit au public, afin de vendre pour douze ou quinze francs de foin tous les ans.
La hauteur des murs, la profondeur des fossés, l'air terrible des canons, l'avaient occupé pendant plusieurs heures, lorsqu'il passa devant le grand café sur le boulevard. Il resta immobile d'admiration ; il avait beau lire le mot café, écrit en gros caractères au-dessus des deux immenses portes, il ne pouvait en croire ses yeux. Il fit effort sur sa timidité ; il osa entrer, et se trouva dans une salle longue de trente ou quarante pas, et dont le plafond est élevé de vingt pieds au moins. Ce jour-là, tout était enchantement pour lui.- Le Rouge et le Noir (1830), Stendhal, éd. Lévy Frères, 1854, chap. XXIV: Une capitale, livre premier, p. 159-160 (texte intégral sur Wikisource)
Gilbert Keith Chesterton, Tremendous Trifles
modifier- (en) For some time I had been wandering in quiet streets in the curious town of Besançon, which stands like a sort of peninsula in a horse-shoe of river. You may learn from the guide books that it was the birthplace of Victor Hugo, and that it is a military station with many forts, near the French frontier. But you will not learn from guide books that the very tiles on the roofs seem to be of some quainter and more delicate colour than the tiles of all the other towns of the world; that the tiles look like the little clouds of some strange sunset, or like the lustrous scales of some strange fish. They will not tell you that in this town the eye cannot rest on anything without finding it in some way attractive and even elvish, a carved face at a street corner, a gleam of green fields through a stunted arch, or some unexpected colour for the enamel of a spire or dome.
- Tremendous Trifles (1909), Gilbert Keith Chesterton (trad. Marie-Claire Hamard), éd. Paperbackshop.Co.UK Ltd - Echo Library, 2006 (ISBN 1406803197), chap. VIII: The End of the World, p. 44 (texte intégral sur Wikisource)
Guy des Cars, Le Château de la juive
modifier- Le Château de la juive (1958), Guy des Cars, éd. J'ai Lu, coll. « J'ai Lu n°97 », 1961 (ISBN 2277120979), p. 225
- Citation choisie pour le 21 novembre 2009.
Chansons
modifierAldebert
modifierQuand on voit s'éteindre les fêtes
Besançon se la joue sévère.
- Besac, Aldebert, Aldebert, album Plateau télé (2000 chez Warner).
La place St Pierre a l'air déçue
De sentir la fièvre descendre
Besançon hier a trop bu
- Besac, Aldebert, Aldebert, album Plateau télé (2000 chez Warner).
Michel Jonasz
modifierEn vacances à Besançon dans le Doubs (Chœurs : Ouap)
Je priai saint Antoine de Padoue (Ouap dou ouap)
- Minuit sonne, Michel Jonasz, Michel Jonasz, album Tristesse (1983 chez Atlantic).
Est-ce un virus qu'on attrape (Dou ouap)
Surtout à Besançon dans le Doubs.
- Minuit sonne, Michel Jonasz, Michel Jonasz, album Tristesse (1983 chez Atlantic).