Cadet Rousselle

chanson

Cadet Rousselle est une chanson populaire écrite en 1792 par Gaspard de Chenu d'après le personnage réel de Cadet Rousselle. Elle se chante sur l'air de la Chanson de Jean de Nivelle.

Paroles de la chanson

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Cadet Rousselle a trois maisons, (bis)
Qui n’ont ni poutres, ni chevrons, (bis)
C’est pour loger les hirondelles


Cadet Rousselle a trois habits, (bis)
Deux jaunes, l’autre en papier gris, (bis)
Il met celui-ci quand il gèle,
Ou quand il pleut, ou quand il grêle...


Cadet Rousselle a trois beaux yeux, (bis)
L’un r’garde à Caen, l’autre à Bayeux, (bis)
Comme il n’a pas la vu’ bien nette,
Le troisième, c’est sa lorgnette.


Cadet Rousselle a trois souliers, (bis)
Il en met deux dans ses deux pieds ; (bis)
Le troisième n’a pas de semelle,
Il s’en sert pour chausser sa belle...


Cadet Rousselle a trois cheveux, (bis)
Deux pour la face, un pour la queue, (bis)
Et quand il va voir sa maîtresse,
Il les met tous les trois en tresse.


Cadet Rousselle a trois gros chiens, (bis)
L’un court au lièvre, l’autre au lapin ; (bis)
Le troisième fuit quand on l’appelle,
Tout comme le chien d’Jean de Nivelle.


Cadet Rousselle a trois deniers, (bis)
C’est pour payer ses créanciers ; (bis)
Quand il a montré ses ressources,
Il les resserre dans sa bourse.


Cadet Rousselle ne mourra pas, (bis)
Car, avant de sauter le pas, (bis)
On dit qu’il apprend l’orthographe
Pour fair’ lui-mêm’ son épitaphe.
Ah ! Ah ! Ah ! Oui, vraiment,
Cadet Rousselle est bon enfant !


À propos de Cadet Rousselle

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Un jour, cette séance [de la Convention] a eu pour témoin le vieux Buonarotti, Robespierre prend la parole et parle deux heures, regardant Danton, tantôt fixement, ce qui était grave, tantôt obliquement, ce qui était pire. Il foudroie à bout portant. Il termine par une explosion indignée, pleine de mots funèbres [...] Et quand Robespierre a fini, Danton, la face au plafond, les yeux à demi fermés, un bras pendant par-dessus le dossier de son banc, se renverse en arrière, et on l’entend fredonner :

Cadet Roussel fait des discours
Qui ne sont pas longs quand ils sont courts.

  • Quatrevingt-treize (1874), Victor Hugo, éd. Seuil, coll. « L'Intégrale », 1963, partie II (« À Paris »), chap. I (« La Convention »), livre troisième (« La Convention »), p. 472 (texte intégral sur Wikisource)