Callimaque de Cyrène
poète, érudit et bibliothécaire grec
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Callimaque (en grec ancien Καλλίμαχος ὁ Κυρηναῖος / Kallímakhos ho Kurênaîos) est un poète grec, né à Cyrène vers 305 av. J.-C. et mort vers 240 av. J.-C. à Alexandrie. Il enseigna les belles-lettres à la bibliothèque d'Alexandrie où il compta entre autres le poète Apollonios de Rhodes parmi ses élèves. Il composa de très nombreuses oeuvres, mais les seuls textes conservés sont quelques Hymnes composés pour les fêtes des dieux, des épigrammes et quelques fragments.
Citations
modifierLes Origines
modifier... Sans tuniques, sans vêtements, comme vous êtes sorties du sein de votre mère Ilithye, mais à Paros portant aigrettes et robes de couleur, de votre chevelure, sans cesse, épanchant l'huile grasse... (Fragment perdu.) Soyez-moi propices, et sur mes vers posez vos mains onctueuses, afin qu'ils vivent beaucoup d'années, pour ma gloire...
- Fragment d'une invocation aux Charites (les Grâces).
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Les Origines, I., p. 54-55
Épigrammes
modifierTimon, tu n'es plus ; et donc, de l'ombre ou de la lumière, qui t'est le plus ennemi ? — "L'ombre ; car de vous, il y en a encore plus chez Hadès."
- Épigramme IV : épitaphe fictive de Timon, fameux misanthrope grec.
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Épigrammes, p. 112-113
Saôn fils d'Acanthos, fils de Dicôn, dort un religieux sommeil ; ne dis pas qu'ils meurent, les gens de bien.
- Épigramme IX : épitaphe.
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Épigrammes, IX, p. 116-117
Le chasseur, Epicydès, sur la montagne, se plaît dans le gel et la neige, il cherche à la trace lièvres et chevreuils. Et qu'on lui dise : "Tiens, là, une bête de tuée !" il ne la ramasse même pas. Ainsi va mon amour ; qui fuit, il court après ; qui est là, à sa prise, il passe à côté.
- Épigramme XXXI.
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Épigrammes, XXXI, p. 126-127
Qui t'a donné l'hospitalité, naufragé ? Léontichos a trouvé ton corps ici, sur la grève, et t'a bâti cette tombe, en pleurant sur sa vie hasardeuse. Car il n'a pas de repos, lui non plus : et, comme la mouette, il vogue sur les mers.
- Épigramme LVIII.
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Épigrammes, LVIII, p. 140-141
Iambes et pièces lyriques
modifierAllons, les mains du filou ne sont plus en chasse ; déjà la lampe du matin s'éclaire ; le porteur d'eau chante son refrain ; qui a sa maison sur la rue s'éveille au grincement de l'essieu sous le chariot ; et les gars de la forge, pour le supplice des gens, à coups pressés, assourdissent les oreilles...
- Fin d'un fragment du poème Hécalé.
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Hécalé. Fragment de Vienne sur tablette de bois. Colonne IV, vers 10-15., p. 198-199
Apollon est ici dans son choeur ; j'entends le chant de la lyre ; j'aperçois les Amours, et Aphrodite aussi est là... (fragment perdu) Venez ici, pour la nuit d'orgie, de plein coeur... (fragment perdu) Qui fera la veille continue, jusqu'à l'heure extrême, il touchera le gâteau de sésame et le prix du cottabe ; et qui des filles lui plaira, il embrassera — et celui qu'il voudra.
- (grc) Poème "La Nuitée". Le cottabe est un jeu de banquet consistant à lancer des gouttes de vin sur de petits sujets qu'on a mis à flotter à la surface d'un récipient rempli de vin et d'eau.
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), IV La Nuitée, p. 176-177
Hymnes
modifierZeus ! quand c'est l'instant des libations, que chanter d'autre, que chanter plutôt que lui-même, le dieu toujours grand, le dieu toujours Roi, le vainqueur des Fils de la Terre, maître et juge des Ouraniens ?
- (grc)
- Premiers vers de l'Hymne I "À Zeus".
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Hymne I, 1-3, p. 212
Histoires mensongères que celles des vieux aèdes ! C'est au sort, disent-ils, que les trois Cronides firent partage de leurs domaines. Mais qui donc irait tirer les sorts entre l'Olympe et l'Hadès ? qui donc, à moins d'être insensé ? Pour tirer au sort, il faut des lots égaux ; ici, de l'un à l'autre, quelle distance ! À mentir, que nos mensonges au moins soient pour trouver créance. Non, ce ne sont pas les sorts qui t'ont fait roi des Dieux, mais les œuvres de tes bras, mais ta Vigueur et ta Force, et tu les assis près de ton trône.
- (grc)
- Réponse au récit du partage du monde entre Zeus, Poséidon et Hadès qui se trouvait chez Homère. Vigueur (Kratos) et Force (Biè) sont deux divinités au service de Zeus.
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Hymne I, 60-67, p. 214
D'or est son manteau, et l'agrafe aussi ; d'or la lyre et l'arc Lycien, et le carquois ; d'or aussi les sandales. Apollon est tout or, et toute richesse ; on le voit bien par Pythô. Dieu toujours beau, Dieu toujours jeune ; jamais aucun duvet ne recouvrit ses joues tendres. Sa chevelure épanche à terre l'huile parfumée qu'elle distille ; mais les gouttes n'en sont point humeur grasse ; non, c'est la panacée même ; là, dans la ville où la rosée en glisse au sol, là tout est salut.
- (grc)
- Hymne II "À Apollon".
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Hymne II, 32-42, p. 225
Personne qu'Apollon n'a tant d'arts en sa main. Il a dans son lot et l'archer et l'aède—car l'arc est son bien, et le chant aussi. À lui prophétesses et devins ; et de Phoibos aussi les médecins tiennent la science de retarder la mort.
- (grc)
- Hymne II "À Apollon".
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Hymne II, 42-46, p. 225
Nous chantons Artémis — malheur à qui, chantant, l'oublie — Artémis, qui aime l'arc et les chasses, et les chœurs nombreux, et les jeux sur la montagne.
- (grc)
- Hymne III "À Artémis".
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Hymne III, 1-3, p. 238
Allons, Cyclopes, pour moi aussi forgez l'arc crétois et les flèches, et le carquois, abri des traits ; moi aussi je suis de Létô, comme Apollon. Et quand de mes traits j'aurai tué solitaire ou grosse bête, ce sera le repas des Cyclopes.
- (grc)
- Hymne III "À Artémis". Artémis est la fille de Létô et la sœur d'Apollon.
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Hymne III, 81-85, p. 243
En quel temps, ô mon âme, et quand donc chanteras-tu la sainte Délos, nourrice d'Apollon ? Oui, les Cyclades, les plus sacrées des îles qui sont sur la mer, toutes les Cyclades veulent nos hymnes ; mais Délos réclame la primauté de tels présents des Muses, pour avoir d'abord baigné, mis dans ses langes et loué comme un Dieu le maître des chants, Phoibos. Comme les Muses haïssent le poète qui ne chante Pimpléia, ainsi fait Phoibos pour qui oublie Délos. À Délos je consacre mon chant d'aujourd'hui, pour qu'Apollon, Dieu du Cynthe, loue mon zèle pour sa chère nourrice.
- (grc)
- Hymne III "À Délos". Délos est l'île où la nymphe Létô mit au monde le dieu Apollon et la déesse Artémis. Pimpléia est une localité au sud du mont Olympe qui abritait un lieu de culte des Muses.
- (grc) Les Origines. Réponses aux Telchines. Élégies. Épigrammes. Iambes et pièces lyriques. Hécalé. Hymnes, Callimaque (trad. Émile Cahen), éd. Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France », 1922 (réédition consultée : 2002), Hymne IV, 1-10, p. 260-261