Camille Flammarion
écrivain et astronome français
Nicolas Camille Flammarion, né le 26 février 1842 à Montigny-le-Roi et mort le 3 juin 1925 à Juvisy-sur-Orge, est un astronome français.
Citations de ses œuvres
modifierArticle La Planète Mars d’après les dernières observations astronomiques, 1873
modifierJe suis persuadé que si l’on comptait rigoureusement les heures pendant lesquelles l’observation de cette planète a été parfaite, quoique sa période d’opposition arrive tous les deux ans et que les lunettes soient inventées depuis plus de deux siècles et demi, on formerait peut-être à peine, une semaine d’observation constante.
- Au sujet de la difficulté à observer Mars dans de bonnes conditions.
- « La Planète Mars d’après les dernières observations astronomiques (1/2) », Camille Flammarion, La Nature - Revue des sciences, nº 10, 9 août 1873, p. 145 (texte intégral sur Wikisource)
Quant aux terres, pourquoi sont-elles rouges ? On avait d’abord supposé que cette teinte pourrait être due à l’atmosphère de ce monde. De ce que notre air est bleu, rien ne prouve en effet que celui des autres planètes doive avoir la même coloration. Il serait donc possible de supposer celui de Mars rouge. Les poëtes de ce pays célébreraient cette nuance ardente au lieu de chanter le tendre azur de nos cieux ; au lieu de diamants allumés à la voûte azurée, les étoiles y seraient des feux d’or, flamboyant dans l’écarlate ; les nuages blancs suspendus dans ce ciel rouge, les splendeurs des couchers de soleil centuplées, ne laisseraient pas de produire des effets non moins remarquables que ceux que nous admirons sur notre globe sublunaire.
- Au sujet de l'origine de la couleur rouge de la planète Mars.
- « La Planète Mars d’après les dernières observations astronomiques (1/2) », Camille Flammarion, La Nature - Revue des sciences, nº 10, 9 août 1873, p. 146 (texte intégral sur Wikisource)
Cette couleur caractéristique de Mars, visible à l’œil nu, et qui sans doute est cause de la personnification guerrière dont les anciens ont gratifié cette planète, serait-elle due à la couleur de l’herbe et des végétaux qui doivent couvrir ses campagnes ? Aurait-on là-bas des prairies rouges, des forêts rouges, des champs rouges ? Nos bois aux douces ombres silencieuses y seraient-ils remplacés par des arbres au feuillage rubicond, et nos coquelicots écarlates seraient-ils l’emblème de la botanique martiale ?
- Au sujet de l'origine de la couleur rouge de la planète Mars.
- « La Planète Mars d’après les dernières observations astronomiques (1/2) », Camille Flammarion, La Nature - Revue des sciences, nº 10, 9 août 1873, p. 146-147 (texte intégral sur Wikisource)
Il est donc probable que les choses sont établies sur une plus grande échelle à la surface de Mars et que les plantes et les animaux y sont beaucoup plus élevés qu’ici. (...) Ce sont là, sans contredit, des hypothèses bien conjecturales ; mais elles sont appuyées toutefois sur une argumentation judicieusement fondée.
- Spéculations sur l'apparence des êtres vivants sur Mars en fonction de ce qu'on pouvait savoir à l'époque de leurs probables conditions de vie.
- « La Planète Mars d’après les dernières observations astronomiques (2/2) », Camille Flammarion, La Nature - Revue des sciences, nº 11, 16 août 1873, p. 172 (texte intégral sur Wikisource)
Quoi qu’il en soit, nous devons savoir que notre organisation humaine terrestre, a été fabriquée, agencée, déterminée par la planète que nous habitons. Nous sommes la résultante mathématique des forces en action à la surface de ce globe. C’est cette vérité nouvelle de l’analyse scientifique moderne, qui nous autorise à essayer des recherches telles que les précédentes, lesquelles eussent été purement romanesques à une autre époque. En résumé, le problème se pose en ces termes : l’homme est la résultante des forces planétaires ; étant données ces forces, poser l’équation, et calculer cette résultante, inconnue jusqu’ici pour tous les mondes différents du nôtre.
- Spéculations sur l'apparence des êtres vivants sur Mars en fonction de ce qu'on pouvait savoir à l'époque de leurs probables conditions de vie.
- « La Planète Mars d’après les dernières observations astronomiques (2/2) », Camille Flammarion, La Nature - Revue des sciences, nº 11, 16 août 1873, p. 173 (texte intégral sur Wikisource)
Ainsi le globe de Mars ne doit plus se présenter à nous désormais comme un bloc de pierre tournant au sein de l’immensité dans la fronde de l’attraction solaire, comme une masse inerte, stérile et inanimée, mais nous devons voir en lui un monde vivant, peuplé d’êtres sans nombre voltigeant dans son atmosphère, orné de paysages où le bruit du vent se fait entendre, où l’eau reflète la lumière du ciel. Nouveau monde que nul Colomb n’atteindra, mais sur lequel cependant toute une race humaine habite actuellement, travaille, pense, et médite comme nous sans doute, sur les grands et mystérieux problèmes de la nature.
- « La Planète Mars d’après les dernières observations astronomiques (2/2) », Camille Flammarion, La Nature - Revue des sciences, nº 11, 16 août 1873, p. 174 (texte intégral sur Wikisource)