Catherine Bernard

romancière et dramaturge française

Catherine Bernard, dite Mademoiselle Bernard, née à Rouen le 24 août 1663 et morte à Paris le 6 septembre 1712, est une poétesse, romancière et dramaturge française. Elle est la première femme à composer une tragédie jouée à la Comédie-Française, Laodamie en 1689. Sa seconde tragédie, Brutus (1691), est inspirée par les légendes entourant la chute de la monarchie à Rome et son remplacement par une République après le règne du tyran Tarquin le Superbe.

Laodamie, tragédie, 1688 modifier

Laodamie (à la princesse) : Votre cœur jusqu'ici n'a que l'expérience
D'un amour mutuel heureux dès sa naissance,
Que rien n'a traversé, qui ne peut à vos voeux
Offrir qu'un avenir encore plus heureux.
D'un bonheur si charmant remplie et possédée,
Comment de mes malheurs prendriez-vous l'idée ?

  • Laodamie (1688), Catherine Bernard, éd. Paris, Théâtre classique (en ligne), 2019, acte I, scène 1, p. 6, vers 57-60 (lire en ligne)


Laodamie : Par l'interêt d'un trône où je suis enchaînée
Il faut que je subisse un cruel hyménée ;
Mais mon cœur se révolte, et sans cesse combat,
Et les ordres d'un père, et la raison d'État.

  • Laodamie (1688), Catherine Bernard, éd. Paris, Théâtre classique (en ligne), 2019, acte I, scène 2, p. 7, vers 101-104 (lire en ligne)


Brutus, tragédie, 1691 modifier

 
Page de titre de Brutus (Paris, 1691).

Valerius : La liberté naissante occupe tous mes soins.

  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte I, scène 1, p. 2 (lire en ligne)


Brutus : Un roi qui le premier règne contre la loi,
D'un peuple vertueux sera le dernier roi.

  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte I, scène 2, p. 4 (lire en ligne)


Valerius : Cependant les Romains vainement gémissants
De toutes parts encore étaient obéissants.
Mais quand la tyrannie impunément maîtresse
Crut pouvoir sans péril attenter sur Lucrèce,
Ces Romains jusqu'à lors esclaves si soumis
Pour venger la pudeur se crurent tout permis.
Ainsi quand nous avons détruit cette puissance,
L'amour des nouveautés, une injuste licence,
À l'exil de Tarquin n'eurent aucune part ;
Rome s'est seulement affranchie un peu tard.

  • Valerius évoque les derniers temps du règne de Tarquin le Superbe, jusqu'à la révolte provoquée par le viol de Lucrèce.
  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte I, scène 2, p. 5 (lire en ligne)


Brutus : Tarquin sous ses drapeaux ne peut avoir rangé
Qu'un peuple à l'appuyer faiblement engagé ;
Mais à tous ses efforts, sachez que Rome oppose
Des bras fortifiés par l'horreur qu'il nous cause.
La crainte de rentrer dans de si rudes fers
Rendra toujours vainqueurs ceux qui les ont soufferts.

  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte I, scène 2, p. 6 (lire en ligne)


Valérie : Il versait dans mon cœur le dangereux poison
Que prêtent à l'amour l'estime et la raison.

  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte I, scène 6, p. 13 (lire en ligne)


Aquilius : Les grands desseins toujours courent quelque hasard.

  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte II, scène 1, p. 18 (lire en ligne)


Tiberinus : Je vous aime, voilà ma raison et mes lois.

  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte II, scène 5, p. 28 (lire en ligne)


Aquilie : Un amant ne désire en son ardeur extrême
Qu'un bonheur qu'il partage avec l'objet qu'il aime.
Et croyez-moi, Seigneur, pour les cœurs délicats,
L'hymen n'est point heureux, quand l'amour ne l'est pas.

  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte II, scène 5, p. 28 (lire en ligne)


Titus : Vous sacrifiant Rome, il saura vous charmer.

  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte III, scène 1, p. 35 (lire en ligne)


Plautine : Vous avez de haïr un sujet assez grand ;
Mais, je vous l'avouerai, ce transport me surprend.
Je vois que vos souhaits attentent à leur vie.
Vous étiez autrefois moins cruelle ennemie,
Et par les malheureux facile à désarmer,
Jamais en haïssant vous n'étiez loin d'aimer.
Mais, Madame, aujourd'hui...
Valérie : Quand l'amour fait la haine,
Plautine, elle est affreuse, implacable, inhumaine.

  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte IV, scène 1, p. 44-45 (lire en ligne)


Brutus : Quoi donc ? Vous voulez voir Tarquin dans nos murailles
Célébrer son retour par mille funérailles ?

  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte IV, scène 5, p. 50 (lire en ligne)


Titus : Je dois ma tête à Rome et je viens l'apporter.

  • Brutus, Catherine Bernard, éd. Paris, chez la veuve de Louis Gontier, 1691, acte IV, scène 6, p. 55 (lire en ligne)


Inès de Cordoue, roman, 1696 modifier

Les amants malheureux ne le seraient pas assez, s’ils n’avaient que des maux véritables.
  • Inès de Cordoue, Catherine Bernard, éd. Paris, M. et G. Jouvenel, 1697, p. 131 (lire en ligne)


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