Catherine Larrère
philosophe et épistémologue française
Catherine Larrère, née le à La Rochelle, est une philosophe et universitaire française. Elle étudie l'éthique de l'environnement, la protection de la nature et la justice environnementale.
Citations
modifierLe pire n'est pas certain, 2020
modifierLe capitalisme suppose le déni de la finitude: pour qu’il puisse se développer, il faut que les désirs des individus soient illimités afin qu’ils consomment les produits de l’industrie et des services. Les ressources indispensables à la production nécessaire pour satisfaire ces désirs doivent de même être illimités. La croissance est ce qui dope le système économique, en garantissant la paix sociale en dépit des inégalités.
- Le pire n'est pas certain, Catherine Larrère, éd. Premier parallèle, 2020 (ISBN 9782850610424), p. 68
Il n’est plus possible de tabler sur des ressources illimitées et sur la capacité de la planète à absorber une quantité croissante d’effluents, de déchets et d’artefacts. Depuis l’industrialisation, notre prospérité tient à l’extraction de ressources fossiles et a pour effet de dérégler le climat et d’éroder la biodiversité.
- Le pire n'est pas certain, Catherine Larrère, éd. Premier parallèle, 2020 (ISBN 9782850610424), p. 69
Aussi, le plus mauvais service que l'on puisse rendre aux collectifs en lutte pour la défense de leurs milieux de vie est-il de penser la rupture (celle de l'effondrement) plutôt que les continuités (celles que leurs mouvements tissent patiemment dans les ruptures en cours). D'où les dangers d'une trop grande focalisation sur l'urgence. Ouvrir les possibles, c'est admettre que le temps se prolonge.
- Le pire n'est pas certain, Catherine Larrère, éd. Premier parallèle, 2020 (ISBN 9782850610424), p. 162
Pour échapper à la sidération que peut provoquer la hantise de l’effondrement, il nous faut retrouver confiance dans notre capacité d’agir. Pour cela, nous devons nous déprendre du point de vue exclusivement global qui ne met en avant que notre impuissance. C’est d’autant plus difficile que l’histoire de l’environnement a été massivement construite comme une histoire globale.
- Le pire n'est pas certain, Catherine Larrère, éd. Premier parallèle, 2020 (ISBN 9782850610424), p. 173
Ce que [la connaissance de l’écologie] gagne en généralité, elle le perd en précision. Elle ne rend pas compte de la diversité des situations sociales et environnementales du monde. Elle ne nous livre pas les moyens qui nous permettent d’avoir prise sur elles et renvoie systématiquement le reflet de nos échecs, de notre impuissance.
- Le pire n'est pas certain, Catherine Larrère, éd. Premier parallèle, 2020 (ISBN 9782850610424), p. 173