Dépression

états habituellement d'intensité plus modérée, que la dépression stricto-sensu

Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :

A ranger

modifier

René Crevel, La Période des sommeils, 1932

modifier
Sur les pavés trop quotidiens, mes pieds traînaient des distances pesantes, bordées d’une ombre qui se trouvait pourtant dépourvue d’épaisseur. Tous les arbres étaient en bois de potence, et ils étaient innombrables dans la forêt de la répression, avec leur feuillage de plomb si épais que, de l’aube au crépuscule et du crépuscule à l’aube, on n’osait imaginer qu’un jour, au-delà de l’horizon et au-delà de l’habitude, brillerait un Soleil tout de soufre et d’amour.
  • « La Période des sommeils », René Crevel, This Quarter vol. 5, nº 1, Septembre 1932, p. 1


Michel Houellebecq

modifier
La traditionnelle lucidité des dépressifs, souvent décrite comme un désinvestissement radical à l'égard des préoccupations humaines, se manifeste en tout premier lieu par un manque d'intérêt pour les questions effectivement peu intéressantes. Ainsi peut-on, à la rigueur, imaginer un dépressif amoureux, tandis qu'un dépressif patriote paraît franchement inconcevable.
  • Les Particules élémentaires (1998), Michel Houellebecq, éd. J'ai lu, coll. « Nouvelle génération », 2006  (ISBN 2-290-35171-7), p. 226


Littérature

modifier

Prose poétique

modifier

Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927

modifier
Corsaire Sanglot sentait croître une estime nouvelle pour lui-même et en lui-même. Depuis qu’il avait compris et accepté la monotonie de l’Éternité, il avançait droit comme un bâton à travers les aventures, lianes glissantes, qui ne l’arrêtaient pas dans sa marche. Une exaltation nouvelle avait succédé à la dépression. Une espèce d’enthousiasme à rebours qui lui faisait considérer sans intérêt l’échec de ses plus chères tentatives. La liberté du temps l’avait enfin conquis.


Psychanalyse

modifier

Alberto Eiguer, Le Pervers narcissique et son complice, 1989

modifier

Le Champ de la perversion narcissique

L'impérialisme du moi est vraisemblablement le sceau structurel et dynamique faisant du caractère narcissique la parodie parfois tragique du retour vers soi des investissements. Il n'est pas inutile, toutefois, de remarquer que le narcissique peut, devant une crise, développer des thèmes déficitaires ou tomber même dans un « état dépressif » franc, mais il manifeste rarement de la souffrance : ce sont généralement des plaintes, de la honte ou des préoccupations hypocondriaques. En fait, les mécanismes pervers narcissiques toujours disponibles desserviront le mieux sa structure et lui éviteront l'expression symptomatique.
  • Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989  (ISBN 2 10 002843 X), partie I. Le Champ de la perversion narcissique, chap. Définition et description générale, Sur le narcissisme pathologique, p. 7


Applications à la psychopathologie

Abraham pense [...] qu'un des signes évolutifs et inévitables de la cure est l'apparition de symptômes nouveaux. Le patient présente alors des réactions névrotiques sans perte de contact avec l'entourage. L'auteur confirme une espèce de double fatalité à toute thérapie de la psychose maniaco-dépressive, à la fois l'inévitable progression du patient, et la consternation de celui-ci devant le fait de ne plus pouvoir régresser : il ne peut plus « produire une dépression authentique » ou une vraie manie.
  • Le pervers narcissique et son complice, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 1989  (ISBN 2 10 002843 X), partie II. Applications à la psychopathologie, chap. Psychose et perversion narcissique, Empire dans la thérapie des états maniaco-dépressifs, p. 95