Désir
Le désir est un effort de réduction d'une tension issue d'un sentiment de manque et en ce sens, comme le disait Platon dans Le Banquet, « on ne désire que ce dont on manque ». Quand on a trouvé des objets ou des buts considérés comme une source de satisfaction, on va tendre vers eux. Le désir est tantôt considéré positivement puisque l'on considère l'objet désiré comme source de plaisir ou de contentement, voire de bonheur et tantôt considéré négativement comme une source de souffrance, une forme d'insatisfaction.
D'un point de vue psychologique, le désir est une tendance devenue consciente d'elle-même, qui s'accompagne de la représentation du but à atteindre et souvent d'une volonté de mettre en œuvre des moyens d'atteindre ce but. Le désir est similaire au besoin, car ils sont censés combler un manque. Le besoin faisant quant à lui partie de la pyramide des besoins, alors que le désir n'est qu'inconscient.
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. I. L'épiphanie du feu, p. 28
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. II. L'empire du silence, p. 501
Ingrid Astier, Petit éloge de la nuit, 2014
modifier- Petit éloge de la nuit, Ingrid Astier, éd. Gallimard-Folio 2 €, 2014 (ISBN 978-2-07-045933-9), p. 54 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Le dit de Tianyi, 1998
modifierLa chair était triste et la parole grelottante. Et par ailleurs, comment ne pas se laisser entraîner à l’une de ces orgies collectives chez quelque peintre parvenu, où le déguisement et la nudité, obligatoires, s’ingéniaient à inventer des jeux cruels et vains, où le désir, lamentablement rétréci, s’empoisonnait et pourrissait à vue d’œil…
Quand reviennent les âmes errantes, 2012
modifierPeuvent-ils être comblés, les désirs humains ? Voici, en fin de compte, ma crainte. Quand parle le corps humain, le corps seul, y a-t-il jamais une limite ? De quoi est-il permis à l’homme de jouir ? Que lui est-il donné de supporter ? L’homme déchiré verra-t-il sa déchirure toujours plus béante ? L’amour passion n’est-il pas quelquefois plus violent que la mort ?
- Quand reviennent les âmes errantes (2012), François Cheng, éd. Albin Michel, 2020 (ISBN 978-2-226-45131-6), p. 69
- Au cœur de ce pays, J. M. Coetzee (trad. Sophie Mayoux), éd. Le Serpent à Plumes, coll. « Motifs », 1999 (ISBN 2-84261-116-0), p. 185-186
- Réflexions sur la vieillesse et la mort, Marcel Jouhandeau, éd. Bernard Grasset, 1956, p. 94 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
- Citation choisie pour le 26 août 2019.
– Ada, dit-elle, il ne faut pas désirer si fort.
– Madame, je ne peux pas faire autrement.
– Il faut avoir plus de détachement dans le cœur. Soyez envers la vie comme un créancier généreux et non comme un usurier avide.
- Les chiens et les loups (1940), Irène Némirovsky, éd. Albin Michel, 2004 (ISBN 978-2-226-15676-1), p. 119
Amélie reconnaissait bien là l'effet du charme irrésistible de Marie-Virginie. Ce qu'elle dégageait ne relevait pas du sexe mais en avait la force. Elle suscitait un désir puissant qui ne prenait pas la forme d'une union des corps mais qui se déployait dans l'ordre de l'esprit. Le plaisir que l'on recherchait avec elle, c'était celui que l'on pouvait lui procurer en comblant ses attentes, en répondant à ses espoirs, en calmant ses doutes.
- Le Flambeur de la Caspienne, Jean-Christophe Rufin, éd. Flammarion, 2020 (ISBN 978-2-0814-2847-8), p. 271
- La Dame à la Louve, Renée Vivien, éd. Alphonse Lemaire, 1904, Blanche comme l'Ecume, p. 206