Discussion:Martin Heidegger

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Paquet à trier/vérifier en provenance de w:Martin Heidegger --Irønie 16 octobre 2007 à 21:41 (CEST)Répondre

  • « Le national-socialisme est un principe barbare. » Schwarze Hefte, 1934
  • « Toute ontologie, si riche et cohérent que soit le système catégorial dont elle dispose, demeure au fond aveugle et pervertit son intention la plus propre si elle n’a pas commencé par clarifier suffisamment le sens de l’être et par reconnaître cette clarification comme sa tâche fondamentale. » (Être et temps)
  • « La philosophie ne peut jamais d'une façon immédiate apporter les forces, ni créer les formes d'action et les conditions, qui suscitent une situation historique, ceci déjà pour la simple raison qu'elle ne concerne jamais immédiatement qu'un petit nombre d'hommes. » (Introduction à la métaphysique)
  • « L'œuvre en tant qu'œuvre, nous demeurera hermétiquement close, aussi longtemps que pour la comprendre sous une forme quelconque, nous serons encore à loucher du côté de l'homme qui l'a créée, au lieu de nous interroger sur l'être et sur le monde qui en premier lieu fondent l'œuvre » (Nietzsche I)
  • « Avec l'interprétation platonicienne de l'Être en tant qu'idea, commence la philosophie en tant que métaphysique » (Nietzsche II)
  • « Le nouveau monde des Temps modernes a son propre fondement historial en cela et là même où toute histoire, tout événement, a son fondement essentiel : dans la métaphysique » (Nietzsche II)
  • « Nietzsche, dans son unique pensée de la Volonté de puissance, anticipe l'accomplissement de l'âge moderne » (Nietzsche I)
  • «  …le caractère métaphysique de l'époque historiale d'aujourd'hui. L'"aujourd'hui"… se détermine à partir du temps propre à l'histoire de la métaphysique : c'est la détermination métaphysique de l'humanité historiale à l'époque de la métaphysique de Nietzsche » (Nietzsche II)
  • « La puissance de la "conception du monde" s'est désormais emparée de la métaphysique » (Nietzsche II)
  • «  À partir du moment où l'achèvement de la métaphysique commence, la souveraineté intégrale et inconditionnelle sur l'étant peut enfin se développer sans plus rien qui vienne la déranger ou la confondre » (Nietzsche II)
  • « L'essence du nihilisme est l'histoire dans laquelle il n'en est rien, quant à l'Être » (Nietzsche II)
  • « La métaphysique en tant que métaphysique, est l'authentique nihilisme. […] Pense-t-elle l'Être même ? Jamais. Elle pense l'étant eu égard à l'Être » (Nietzsche II)
  • « Cette proximité de l'Être qui est en elle-même le "là" du Dasein, le discours sur l'élégie Heimkunft de Hölderlin (1943) qui est pensé à partir de Sein und Zeit l'appelle "la patrie", d'un mot emprunté au chant même du poète et en partant de l'expérience de l'oubli de l'Être. Le mot est ici pensé en un sens essentiel, non point patriotique, ni nationaliste, mais sur le plan de l'histoire de l'Être. » Lettre sur l'humanisme
  • « Tout nationalisme est, sur le plan métaphysique, un anthropologisme et comme tel un subjectivisme. » Lettre sur l'humanisme
  • « Nous pouvons utiliser les choses techniques, nous en servir normalement, mais en même temps nous en libérer, de sorte qu’à tout moment nous conservions nos distances à leur égard. Nous pouvons faire usage des objets techniques comme il faut qu’on en use. Mais nous pouvons en même temps les laisser à eux-mêmes comme ne nous atteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre. Nous pouvons dire « oui » à l’emploi inévitable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire « non », en ce sens que nous les empêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement vider notre être. (…) Un vieux mot s’offre à nous pour désigner cette attitude du oui et du non dits ensemble au monde technique : c’est le mot de Gelassenheit (sérénité)» Questions III et IV, tel, Gallimard, Paris, 1966, 1976, p. 145.
  • « Le plus périlleux des biens, la langue » (Hölderlin, que cite Heidegger, in les Hymnes de Hölderlin)
  • « La langue n'est pas quelque chose que l'homme posséderait parmi d'autres propriétés et outils, mais bien ce qui possède l'homme » (idem)
  • « Grâce à la langue, l'homme est le témoin de l'Être […] le monde ne règne que là où il y a langue. Et là seulement où il y a monde, c'est-à-dire langue, il y a suprême péril, le péril par excellence, c'est-à-dire la menace que fait peser le non-être sur l'être en tant que tel. » (Hymnes de Hölderlin)
  • « "est" circule dans le langage comme le mot le plus usé qui soit. » (Nietzsche II)
  • « L'Être est ce qu'il y a de plus compréhensible …[et] dans le même temps ce qu'il y a de moins conçu et apparemment de non-concevable. » (Nietzsche II)
  • « L'Être est ce qu'il y a de plus oublié […]. Tous nous courons sans cesse après l'étant ; à peine en est-il un qui médite jamais l'Être. » (Nietzsche II)
  • « Pour l’homme essentiel, le combat est la grande épreuve de tout être : dans lequel se décide si nous sommes nous-mêmes des esclaves ou des maîtres […] Notre race -nous dans notre camaraderie pleine de mystère avec les camarades morts- est le pont vers la conquête historico spirituelle de la Grande Guerre. » (GA tome 16, "25 Jahre nach unserem Abiturium", 26./27. Mai 1934, p.283-284)
  • « La pensée de la race, cela veut dire que le fait de compter avec la race jaillit de l’expérience de l’être en tant que subjectivité et n’est pas quelque chose de "politique". Le dressage-de-la-race [Rasse-züchtung] est une voie de l’affirmation de soi [Selbstbehauptung] en vue de la domination. Cette pensée vient à la rencontre de l’explication de l’être comme "vie", c’est-à-dire comme "dynamique". »(GA tome 69 [1938-1940], "Das Wesen der Macht", p. 70)
  • « Le "communisme" est la constitution métaphysique des peuples dans la dernière phase de l'achèvement des temps modernes (…). La forme chrétienne et bourgeoise du "bolchevisme" anglais est la plus dangeureuse. Sans l’anéantissement [Vernichtung] de celle-ci, l’époque moderne se maintient. La destruction définitive ne peut avoir toutefois que la forme de l'autodestruction (Selbstvernichtung). » GA tome 69 [1939-1940], "Entwurf zu Koinon. Zur Geschichte des Seyns", p.208-209)
    • Explications : Le terme "communisme" ("Kommunismus"), ne doit pas s'entendre en son acception courante (Heidegger prend soin de le placer entre guillemets), mais au sens ontologico-historial comme constitution métaphysique de l'humanité en la phase ultime des temps modernes. Cette notion caractérise la domination de l'étant propre à la puissance de machination ou de manipulation (Machenschaft, terme par lequel Heidegger désigne ce qu'il appellera plus tard Gestell, ou "essence de la technique"). L'essence du "communisme" est l'hégénomie de la puissance inconditionnée de manipulation de l'étant. Il ne s'agit donc ni d'une forme d'État, ni d'une vision politique du monde, mais de la configuration métaphysique de la modernité parvenue à son terme, dans l'âge de la perte de sens (Sinnlosigkeit). Les idéologies totalitaires, mais aussi les démocraties libérales, sont des conséquences du "communisme", qui existe à l'état latent dès le début des temps moderne, notamment dans la théorie politique anglaise fondant, sur la base du christianisme, la théorie moderne de l'État. Heidegger va jusqu’à dire que la forme christo-bourgeoise est la plus dangereuse afin de renvoyer dos-à-dos le totalitarisme et le libéralisme, en montrant qu'un certain type de démocratie reposant sur le seul principe du libéralisme économique porte en lui la possibilité du totalitarisme. Cette forme de "communisme" court à son propre anéantissement (Selbstvernichtung) dans la guerre totale où guerre et paix deviennent indistincts, où ce n'est plus la guerre qui est une forme de la politique (cf. Clausewitz "La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens"), mais où c'est la politique qui devient une modalité de la guerre. La guerre devient l'essence du politique comme processus d'hégémonie planétaire aboutissante à une servitude généralisée. Heidegger considère que la première guerre mondiale en constitue une flagrante attestation. (cf. article "communisme" in Jean-Marie Vaysse, Le vocabulaire de Heidegger, Ellipses, 2000.)
  • « L’Allemagne n’a produit qu’un poète à part Goethe : c’est Heinrich Heine — et en outre un Juif… » [citation de Nietzsche] Ce mot jette une lumière étrange sur le poète Goethe. Goethe-Heine, "le" poète de l’Allemagne. Où se trouve Hölderlin ?" (GA tome 50 [1944-1945], "Denken und Dichten", p. 150-151)
  • « L’agriculture est aujourd’hui une industrie d’alimentation motorisée, dans son essence (Wesen) le Même (das Selbe) que la fabrication de cadavres dans les chambres à gaz et les camps d’anéantissement, le Même (das Selbe) que le blocus et la réduction de pays à la famine, le Même (das Selbe) que la fabrication de bombes à hydrogène. » (GA tome 79, [1949], "Bremer Vorträge. Einblick in was das ist", "Das Ge-Stell", p. 27)
    • Explications : il ne s'agit pas ici de dasselbe (la même chose), mais das Selbe (le Même, au regard de l'histoire de l'Être). Wesen, essence, ne doit pas être compris en son sens traditionnel, comme la nature d'une chose, mais en son sens actif, verbal (das Wesen west), comme déploiement appartenant à l'histoire de l'Être. Heidegger ne dit donc pas que l'agriculture comme industrialisation motorisée est d'un point de vue moral, la même chose que la fabrication de cadavres dans les chambres à gaz. Il dit que ces phénomènes contemporains relèvent du même déploiement au regard de l'histoire de l'Être, le deploiement comme Gestell à l'époque de la domination planétaire de la technique.
  • « Des centaines de milliers < de gens > meurent en masses. Meurent-ils ? Ils périssent < perdent la vie >. Ils sont abattus < descendus >. Meurent-ils ? Ils font partie intégrante d’un stock pour la fabrication de cadavres. Meurent-ils ? Ils sont liquidés sans qu’il y paraisse dans des camps d’extermination. Et sans cela - des millions périssent aujourd'hui de faim en Chine. Mourir cependant signifie porter à bout la mort dans son essence. Pouvoir mourir signifie avoir la possibilité de cette démarche. Nous le pouvons seulement si notre essence aime l'essence de la mort. Mais au milieu des morts innombrables l'essence de la mort demeure méconnaissable. […] La mort est l'abri le plus haut de la vérité de l'être, l'abri qui abrite en lui le caracère caché de l'essence de l'être et rassemble le sauvetage de son essence. C'est pourquoi l'homme peut mourir si et seulement si l'être lui-même approprie l'essence de l'homme dans l'essence de l'être à partir de la vérité de son essence. La mort est l'abri de l'être dans le poème du monde. Pouvoir la mort dans son essence signifie: pouvoir mourir. Seuls ceux qui peuvent mourir sont les mortels au sens porteur de ce mot. Ce ne sont partout que détresses en masse d’innombrables morts atrocement privées de < leur propre > mort < littéralement : atrocement non mortes > —, et pour autant l’être de la mort est dissimulé < refusé > à l’homme. L’homme n’est pas < même > encore le mortel.» (« Die Gefahr », in : Bremer und Freiburger Vorträge, Gesamtausgabe, Bd.79, Vittorio Klostermann, Frankfurt am Main 1994, p.56.)
    • Cf. Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme. Le système totalitaire, p. 258 : « Les camps de concentration, en rendant la mort elle-même anonyme (en faisant qu'il soit impossible de savoir si un prisonnier était mort ou vivant) dépouillaient la mort de sa signification : le terme d'une vie accomplie. En un sens ils dépossédaient l'individu de sa propre mort, prouvant que désormais rien ne lui appartenait et qu'il n'appartenait à personne. Sa mort ne faisait qu'entériner le fait qu'il n'avait jamais vraiment existé. »
  • « On pourrait objecter d’un côté qu’il y a des hommes et des groupes d'hommes (les nègres, dont par exemple les cafres), qui n’ont pas d’histoire […] Mais comment peut-on en venir à dire à ce sujet, que les cafres seraient sans histoire ? Il ont tout aussi bien une histoire, comme les singes ou les oiseaux. » (GA tome 38 [1934], "Die Frage nach dem Wesen der Sprache als Grund- und Leitfrage aller Logik", drittes Kapitel, § 17a, pp. 81 et 83)
Certaines citations sont sourcées, d'autres pas, d'autres mal. Le principal problème est que les citations sourcées à partir des GA (Gesamtausgabe, œuvres complètes) ne précisent généralement pas quelles éditions des GA sont prises — or ça n'est pas évident, puisque le tome 79 est donné dans l'édition de 1994 mais qu'il y a eu une édition du tome 16 en 2000 par exemple.
Problème aussi : les GA sont à ma connaissance publiées qu'en allemand — d'où sortent alors les traductions ?
J'essayerai de démêler ça, mais j'aurai besoin d'aide. Manuel Menal 17 octobre 2007 à 00:11 (CEST)Répondre
{grimace} Poubelle alors. --Irønie 17 octobre 2007 à 00:38 (CEST)Répondre
Boah non. Il suffit que je trouve une bibli avec ces dites GA et je devrais retrouver les citations… Pour le reste, y en a 5-6 que je devrais pouvoir transférer vers l'article demain. J'ai qques Heidegger chez moi, je regarderai aussi… Le sourçage, c'est tout un boulot. Manuel Menal 17 octobre 2007 à 00:46 (CEST)Répondre

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