Félicité Robert de Lamennais

écrivain, philosophe et prêtre français

Félicité Robert de Lamennais (né le 19 juin 1782 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) - mort le 27 février 1854 à Paris) était un écrivain et un prêtre français. Son nom de famille est Robert et c'est en s'inspirant du lieu-dit « la Mennais », où son grand-père possédait une métairie, qu'il se nomma ainsi.

Félicité Robert de Lamennais (1827)
Félicité Robert de Lamennais (1841)

La Divine comédie (1863)

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De ce qui vient d’être dit il résulte que Dante n’eut point de philosophie propre ; il adopta, sans innover, celle alors admise dans l’école, impuissante à créer la science de l’univers, qui ne pouvait naître et se développer qu’à l’aide d’une méthode directement inverse de la sienne. L’une, fondée sur l’observation, remonte des faits aux causes qu’ils impliquent ; l’autre, partant d’hypothèses logiques, descend des causes supposées aux faits qui s’en déduisent et doivent s’y plier : d’où, au lieu d’un système de connaissances réelles, un système fantastique d’abstractions.
Il s’en faut beaucoup que ces doctrines, d’une absurdité si funeste, aient cessé de régner ; elles sont, au contraire, encore aujourd’hui le fondement et la règle de la société chez les nations chrétiennes, et y produisent les mêmes effets qu’elles ont produits dans tous les temps. Cependant les peuples s’en sont lassés. Partout ils s’agitent pour sortir du cercle infernal de la double servitude où ils gémissent depuis tant de siècles, pour briser les portes de l’enceinte où rois et prêtres les ont, comme un vil bétail, tenus jusqu’ici parqués. Un secret instinct, puissant, irrésistible, les attire vers un monde nouveau, une société nouvelle.
Le pauvre sauvage, au séjour des ombres, continue de poursuivre sur le bord des lacs, à travers les hautes herbes, le daim agile, le bison, l’élan : moins éloigné de la vérité, dans ses songes naïfs, que l’inspiré dont le cerveau ardent crée ce qui, en aucune manière, ne peut être. C’est ce qu’ont fait plus ou moins, et toujours avec des conséquences funestes, les religions sacerdotales. Étendant un voile noir sur les destinées humaines, elles ont obscurci les vraies notions des choses, environné une frêle créature encore au berceau de terreurs chimériques, faussé sa raison.

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