Francis Scott Fitzgerald

écrivain américain (1896–1940)

Francis Scott Key Fitzgerald (24 septembre 1896 - 21 décembre 1940) est un écrivain américain, né à Saint Paul (Minnesota).

Francis Scott Key Fitzgerald en 1937

Citations modifier

Gatsby le magnifique (The Great Gatsby), 1925 modifier

   Gatsby avait foi en cette lumière verte, en l'avenir orgastique qui, d'année en année recule devant nous. Il nous a echappé cette fois ? Qu'importe. Demain, nous courrons plus vite, nous tendrons les bras plus loin, et un beau matin... C'est ainsi que nous avançons, barque à contre-courant, sans cesse, ramenés vers le passé.
  • (en)    Gatsby believed in the green light, the orgastic future that year by year recedes before us. It eluded us then, but that's not matter – tomorrow we will run faster, strech out our arms farther... And one fine morning –
       So we beat on, boats against the current, borne back ceaselessly into the past.


C'était un don prodigieux d'espérance, une aptitude au romanesque que je n'avais encore rencontré chez personne, et que je ne pense pas rencontrer de nouveau. Non - Gatsby s'est montré parfait jusqu'à la fin. C'est ce dont il était la proie, les remous dégradants qu'entrainait le sillage des rêves, qui m'ont rendu sourd pour un temps aux chagrins mort-nés des humains et à leurs transports si vite essouflés.
  • Gatsby Le Magnifique, Francis Scott Fitzgerald (trad. Jacques Tournier), éd. Grasset, coll. « Les cahiers rouges », 2007, p. 18


Elle poursuivit, sur un ton pénétré: « De toute façon, je pense que tout est horrible. Tout le monde le pense - les gens les plus évolués. Et je le sais. j'ai été partout, j'ai tout fait, j'ai tout vu ». Elle regarda autour d'elle avec une insolence hautaine, assez voisine de celle de Tom, et se mit à rire - un rire de mépris inquiétant. « Sophistiquée!... Dieu que je suis sophistiquée!… »
  • Gatsby Le Magnifique, Francis Scott Fitzgerald (trad. Jacques Tournier), éd. Grasset, coll. « Les cahiers rouges », 2007, p. 35


A cinquante yards de moi environ, un personnage était sorti de l'ombre que dessinait la demeure de mon voisin, et debout, les mains dans les poches, il regardait la grenaille argentée du ciel. Quelque chose, dans la nonchalance de son attitude et l'assurance avec laquelle il foulait sa pelouse, m'a conduit à penser que c'était Mr Gatsby en personne, venu évaluer quelle superficie de notre ciel commun lui appartenait en propre. J'ai eu envie de l'appeler. Miss Baker avait parlé de lui au cours de la soirée, ce qui m'offrait une entrée en matière. Mais je m'en suis gardé, car il m'a soudain fait comprendre qu'il souhaitait être seul. D'un geste surprenant, il a tendu les deux bras vers l'eau noire, et malgré la distance qui nous séparait, j'aurais pu jurer qu'il tremblait. J'ai regardé l'autre rive à mon tour, et je n'ai rien remarqué d'autre qu'une petite lumière verte, solitaire et lointaine, qui indiquait peut-être la pointe d'une jetée. Quand je suis revenu vers Gatsby, il avait disparu et j'étais seul de nouveau dans l'obscurité impatiente.
  • Gatsby Le Magnifique, Francis Scott Fitzgerald (trad. Jacques Tournier), éd. Grasset, coll. « Les cahiers rouges », 2007, p. 39


Ils étaient assis face à face, aux deux extrémités du divan, et ils se regardaient, comme si une question venait d'être posée, ou sur le point de l'être, et toute trace d'embarras avait disparu. Le visage de Daisy était couvert de larmes. Elle s'est levée très vite en me voyant, et s'est approchée d'une glace, pour les essuyer avec son mouchoir. Quant à Gatsby, sa métamorphose était sidérante. Il éclatait littéralement de bonheur. Sans un mot, sans un geste, la béatitude nouvelle qui émanait de lui iradiait toute la pièce.
  • Gatsby Le Magnifique, Francis Scott Fitzgerald (trad. Jacques Tournier), éd. Grasset, coll. « Les cahiers rouges », 2007, p. 114


Cela tenait à la colossale vigueur de son aptitude à rêver. Il l'avait projetée au-delà de Daisy, au delà de tout. il s'y était voué lui même avec une passion d'inventeur, modifiant, amplifiant, décorant ses chimères de chaque parure éclatante qui passait à sa portée. Ni le feu ni la glace ne sauraient atteindre en intensité ce qu'enferme un homme dans la nuit spectrale de son cœur.
  • Gatsby Le Magnifique, Francis Scott Fitzgerald (trad. Jacques Tournier), éd. Grasset, coll. « Les cahiers rouges », 2007, p. 122


Le visage blanc de Daisy se levait lentement vers lui, et il sentait son cœur battre de plus en plus vite. Il savait qu'au moment où il embrasserait cette jeune fille, au moment où ses rêves sublimes épouseraient ce souffle fragile, son esprit perdrait à jamais la vivacité de l'esprit de Dieu. Il avait alors attendu, écouté un moment la vibration du diapason qui venait de heurter une étoile, puis il l'avait embrassée, et à l'instant précis où ses lèvres touchaient les siennes, il avait senti qu'elle s'épanouissait comme une fleur à son contact, et il s'était définitivement incarné.
  • Gatsby Le Magnifique, Francis Scott Fitzgerald (trad. Jacques Tournier), éd. Grasset, coll. « Les cahiers rouges », 2007, p. 139


La fêlure modifier

   Avant de commencer cette brève histoire, je voudrais faire une observation d'ordre général — la marque d'une intelligence de premier plan est qu'elle est capable de se fixer sur deux idées contradictoires sans pour autant perdre la possibilité de fonctionner. On devrait par exemple pouvoir comprendre que les choses sont sans espoir, et cependant être décidé à les changer.
  • (fr) La fêlure (1936), Francis Scott Fitzgerald (trad. Dominique Aury), éd. Gallimard, coll. « Folio », 2011  (ISBN 9782070373055), p. 475-476


 
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