Frank Buchman

pasteur luthérien américain

Franklin Nathaniel Daniel Buchman (4 juin 1878-7 août 1961), d'abord pasteur luthérien, fonda en 1921 un mouvement œcuménique connu sous le nom de "Groupe d’Oxford", ouvert à partir de 1938 à toutes les religions sous le nom de Réarmement moral. En raison de sa contribution importante à la réconciliation franco-allemande, il fut décoré par les deux pays[1]. Il fut aussi décoré par l’empereur du Japon Hirohito pour sa contribution à la régénération du Japon après la guerre et à sa réintroduction dans le concert des nations[2]. Il fut proposé deux fois pour le Prix Nobel de la paix, en 1952 et 1953[3].

Frank Buchman

Les pensées et aphorismes de Frank Buchman traitent fréquemment de deux thèmes qui lui sont chers :

  • l'attitude morale de chacun, qui est selon lui une condition d’un changement global à la fois rapide et durable ;
  • la guerre des idées ou idéologies, qui sous-tend de nombreux conflits[4] et oppose deux conceptions du monde : l’une humaniste, ancrée dans les traditions religieuses de l’humanité, qui place l’Homme au centre - et le cas échéant sa relation à Dieu, l’autre utilitariste et/ou athée, qui met l'Homme à la merci des puissances économiques ou politiques qui entendent l’utiliser et qu'il nomme "matérialisme"[5].

Attitude morale modifier

La paix dans le monde ne peut que jaillir de la paix dans le cœur des hommes.
  • (fr) Refaire le monde (discours de 1934 à 1961), Frank Buchman, éd. Éditions de Caux, 1958, p. 23


Des vies transformées, c’est l’assurance d’une reconstruction durable.
  • (fr) Refaire le monde (discours de 1934 à 1961), Frank Buchman, éd. Éditions de Caux, 1958, p. 25


Tout le monde voudrait voir son voisin changer ; chaque pays voudrait voir le pays voisin changer, mais chacun attend que l’autre commence. Je suis persuadé que la clé, c’est de commencer par soi-même. C’est la condition première et fondamentale.
  • (fr) Refaire le monde (discours de 1934 à 1961), Frank Buchman, éd. Éditions de Caux, 1958, p. 45


Quand les hommes changent, les nations changent.
  • (fr) Refaire le monde (discours de 1934 à 1961), Frank Buchman, éd. Éditions de Caux, 1958, p. 216


Ça ne m’intéresse pas de recruter des gens. La clé, c’est de faire entrer une idée dans la tête des gens, quelle que soit leur origine, pour les aider à commencer par eux-mêmes.
  • Frank Buchman, cité par Clara Jaeger (trad. Wikiquote), 11 septembre 1924, dans Never To Lose My Vision: The Story of Bill Jaeger, paru Grosvenor Books 1995, 187 pages, ISBN : 9781852390228, p. 176, Clara Jaeger.


Il n’y pas de neutralité possible dans la lutte entre le bien et le mal. Une nation ne peut être sauvée à l’économie. Sauver l’humanité va nous coûter le meilleur de nos vies et la fine fleur de nos nations.
  • (fr) Refaire le monde (discours de 1934 à 1961), Frank Buchman, éd. Éditions de Caux, 1958, p. 332


Quand l’homme change, les structures sociales changent, et quand les structures sociales changent, l’homme change. Les deux vont de pair et les deux sont nécessaires.
  • (en) The Revolutionary Path, Frank Buchman (trad. Wikiquote), éd. Grosvenor Books, 1975  (ISBN 9780901269140), p. 332


Il y a assez dans le monde pour couvrir les besoins de chacun, mais pas pour satisfaire la cupidité de tous. Si chacun aimait assez et partageait assez, tout le monde aurait ce qu’il lui faut.[6]
  • (en) Frank Buchman, A Life, Garth Lean (trad. Wikiquote), éd. Constable, Londres, 1985  (ISBN 9780094666504), p. 429


Citations sur la guerre des idées modifier

Le matérialisme est notre grand ennemi[5]. Il est la mère de tous les "ismes". Sans une victoire contre le matérialisme, nos nations vont pourrir de l’intérieur au moment où nous nous préparons à nous défendre contre des attaques de l’extérieur.
  • (fr) Refaire le monde (discours de 1934 à 1961), Frank Buchman, éd. Éditions de Caux, 1958, p. 152


La division est la marque de notre époque. C’est un problème idéologique. Des idéologies qui sèment la division luttent pour conquérir les esprits. Les hommes suivent leurs bannières par milliers simplement parce qu’ils ne voient aucune autre solution convaincante. Or il existe une bonne route que l’humanité doit trouver et suivre. C’est la route construite par Dieu, la grande et large route d’une idéologie inspirée, valable pour toutes les nations, indispensable à la paix du monde.
  • (fr) Refaire le monde (discours de 1934 à 1961), Frank Buchman, éd. Éditions de Caux, 1958, p. 178


La division est l’œuvre de l’orgueil, de la haine, de la peur et des convoitises humaines. La division est la marque de fabrique du matérialisme[5].
  • (fr) Refaire le monde (discours de 1934 à 1961), Frank Buchman, éd. Éditions de Caux, 1958, p. 194


Soit nous sacrifions notre égoïsme national pour le bien de l’humanité, soit nous sacrifions le bien de l’humanité pour notre égoïsme national.
  • (en) The Revolutionary Path, Frank Buchman (trad. Wikiquote), éd. Grosvenor Books, 1975  (ISBN 9780901269140), p. 23


Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. Edward Luttwak, "Franco-German Reconciliation: The Overlooked Role of the Moral Re-Armament Movement", in Religion, the Missing Dimension of Statecraft, éd. Douglas Johnston & Cynthia Sampson, OUP 1994, page 52
  2. Philip Boobbyer, The Spiritual Vision of Frank Buchman, Penn State Press, 2013, 232 pages, Fig.9
  3. Garth Lean, Frank Buchman - a life, Constable, Londres, 1985, p. 392-303
  4. "Non moins important pour le présent comme pour l’avenir était la victoire dans la guerre des idées, toujours si mal comprise. C’étaient les idées qui, à l’échelle du monde, allaient décider du sort des nations." (Bunny Austin, Frank Buchman As I Knew Him, Éditeur: Grosvenor Books, Londres, 1975, (ISBN 9780901269157), 197 pages, p. 96)
  5. 5,0 5,1 et 5,2 Frank Buchman utilise fréquemment – et improprement - le terme de "matérialisme" pour désigner l'ensemble des philosophies utilitaristes et/ou athées qui ont marqué le XXe siècle, ce qui regroupe le capitalisme débridé et son sacro-saint égoïsme, les différentes espèces de fascisme et le communisme, ensemble qu'il appelle aussi "tous les '-ismes'". Voir à ce propos Philip Boobbyer, The Spiritual Vision of Frank Buchman, Penn State Press, 2013, 232 pages, ISBN : 9780271062945, p.134
  6. Le mot aimer traduit ici l'anglais "to care".