Gérard Chaliand

géopolitologue et historien français

Gérard Chaliand (né en 1934 à Bruxelles) est un spécialiste de l'étude des conflits armés et des relations internationales et stratégiques. Ses axes de recherche concernent essentiellement les conflits irréguliers (guérilla, terrorisme) dont il est devenu l'un des plus éminents connaisseurs.

Gérard Chaliand, 2010

Sur la propagande politique

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L'avènement de la démocratie et du nationalisme moderne porte en germe la massification de la propagande politique et la guerre totale.
  • La Persuasion de masse, Gérard Chaliand (dir.), éd. Robert Laffont, 1992, p. 11


De l'esprit d'aventure

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On dit souvent que ce qui définit l'espèce humaine, c'est la sexualité, le goût du pouvoir ou le désir d'être fortuné. Je crois que c'est avant tout, et depuis l'aube des temps, le besoin éperdu de sécurité. Et, justement, l'esprit d'aventure c'est consentir à restreindre ce besoin, c'est à dire se contenter du minimum. Beaucoup plus que l'action d'éclat, ce que l'on appelle l’héroïsme, c'est pour moi, la capacité d'endurer l'insécurité sur le long terme. Endurer l'insécurité sur le long terme, c'est la définition même de ce qui est nécessaire pour affronter le risque, l'aventure et, d'une façon générale, toute innovation qui dérange un ordre.
  • De l'esprit d'aventure, Gérard Chaliand, Patrice Franceschi et Jean-Claude Guilbert, éd. Arthaud, 2003  (ISBN 9782700395761), p. 22


D'ailleurs, comment inspirer confiance en soi? C'est le cas de Colomb, qui d'abord cherche à intéresser à son projet le roi du Portugal, puis ensuite celui d'Espagne. Il a suffisamment confiance en lui même pour en inspirer. Cela me paraît une vertu capitale, contrairement à ce qui est enseigné par le christianisme, qui prône l'humilité, etc. Il y a, au contraire, chez tous ces entreprenants et entrepreneurs, une confiance en eux même qui est grande.
  • De l'esprit d'aventure, Gérard Chaliand, Patrice Franceschi et Jean-Claude Guilbert, éd. Arthaud, 2003  (ISBN 9782700395761), p. 62


Si on veut assumer davantage d'humanité, il faut se fatiguer. Il faut travailler, accroître ses connaissances. Prendre plaisir à découvrir l'Autre.
  • De l'esprit d'aventure, Gérard Chaliand, Patrice Franceschi et Jean-Claude Guilbert, éd. Arthaud, 2003  (ISBN 9782700395761), p. 129


L'équilibre entre l'esprit et le corps est, dans ce domaine, mon seul souci. Ce qui m'intéresse, c'est de pouvoir courir, sauter, nager, escalader, et veiller à ce que, dans la durée, je puisse continuer à remplir ces fonctions. J'admire davantage un type de soixante ans en forme, qu'un de trente.
  • De l'esprit d'aventure, Gérard Chaliand, Patrice Franceschi et Jean-Claude Guilbert, éd. Arthaud, 2003  (ISBN 9782700395761), p. 156


Ce qui m'intéresse, à travers la participation physique à l'histoire du monde, c'est de transformer l'action en savoir. Un savoir global, en assumant le plus possible d'humanité. En fin de compte, c'est le poids de savoir de l'espèce que je trouve émouvant. C'est pourquoi je ne méprise pas l'universitaire qui n'a pas bougé.
  • De l'esprit d'aventure, Gérard Chaliand, Patrice Franceschi et Jean-Claude Guilbert, éd. Arthaud, 2003  (ISBN 9782700395761), p. 169


La tendance naturelle de l'espèce n'est pas l'héroïsme. Mais si les hommes ne sont pas des héros, est-ce que les femmes, en Afrique ou en Asie, où elles doivent enfanter régulièrement et tenir la maison, ne sont pas, en matière de résistance physique et psychologique, souvent plus remarquables? Pour serrer les dents longtemps et réussir dans la durée, les femmes me paraissent meilleures, d'une façon générale. Ce qui m'intéresse dans l'héroïsme, je l'ai déjà dit, c'est la capacité d'endurer l'insécurité sur le long terme mais pas du tout l'action d'éclat.
  • De l'esprit d'aventure, Gérard Chaliand, Patrice Franceschi et Jean-Claude Guilbert, éd. Arthaud, 2003  (ISBN 9782700395761), p. 267


Pour moi, le dépouillement est essentiel. J'habite une petite pièce que vous connaissez bien, et elle me convient parfaitement. Je n'ai pas de voiture, pas de résidence secondaire, je n'ai pas cherché à acquérir de biens. Si j'avais voulu devenir riche, je le serais devenu. Sauf quand on a la chance d'être très fortuné, si on veut être libre, il faut choisir le dépouillement. Je jouis de mon dépouillement, il me procure du plaisir, j'y suis non seulement à l'aise, j'y suis luxueusement. J'aime posséder peu, même les livres, et je trouve que cette légèreté me procure un plaisir infiniment plus grand que la possession. De toute façon, il faudra tout quitter, je ne suis que le locataire de mes biens, y compris de mon propre corps dans la mesure où, le jour où le souffle va me quitter, ce ne sera même plus moi.
  • De l'esprit d'aventure, Gérard Chaliand, Patrice Franceschi et Jean-Claude Guilbert, éd. Arthaud, 2003  (ISBN 9782700395761), p. 297


La guerre, c'est le désordre, un désordre que les dirigeants, quand ils sont intelligents, cherchent à organiser. D'ailleurs, ce que les deux parties cherchent, c'est à casser l'ordre de l'autre. On est donc dans une sorte de liberté considérable, avec les armes, la présence de la mort, et une participation physique.
  • De l'esprit d'aventure, Gérard Chaliand, Patrice Franceschi et Jean-Claude Guilbert, éd. Arthaud, 2003  (ISBN 9782700395761), p. 388


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