Georges Cadoudal
Georges Cadoudal, né à Brec'h le 1er janvier 1771 et mort guillotiné le 25 juin 1804 à Paris, est un général chouan, commandant de l'Armée catholique et royale de Bretagne.
Citations rapportées de Cadoudal
modifierThuriot le tracasse, l'accable de demandes pour l'ahurir sans y parvenir jamais ; mais non sans y recueillir des coups de boutoir.
– Qu'avez-vous fait du portrait du ci-devant Louis XVI, qui se trouvait en votre possession ?
– Et toi, Tue-Roi [au lieu de Thuriot] qu'as-tu fait de l'original ?
- Cadoudal, Jean de La Varende, éd. Nouvelles Editions Latines, 1970, p. 260
Quand vous ne vous sentirez pas assez forts en vous-mêmes, leur disait-il, tournez les yeux vers moi ; pensez que je suis à vos côtés et que je ne puis avoir un sort différent du vôtre. Oui, mes chers enfants, nous sommes destinés à avoir le même sort et c'est le beau côté de nos affaires !… Montrez à tout le monde dans votre contenance, dans vos discours, et sur votre visage, que vous avez beaucoup de courage, de cette résolution qui m'a tant donné de confiance en vous, et qui auraient triomphé des ennemis de notre foi et de notre Roi, si nous n'avions pas été indignement trahis !
- Cadoudal, Jean de La Varende, éd. Nouvelles Editions Latines, 1970, p. 270, 271
Le dimanche 10 juin seulement, à quatre heures du matin, les chouans apprirent leur sort. Georges refusa de signer son recours en grâce : «Me promettez-vous, — répondit-il —, une plus belle occasion de mourir ?»
- Cadoudal, Jean de La Varende, éd. Nouvelles Editions Latines, 1970, p. 283
Citations rapportées sur Cadoudal
modifierEn définitive, Napoléon fut très sensible à la puissance intime qui émanait de Cadoudal. Au moment de son exécution, il aurait dit à Bourienne :
Celui-là est bien trempé ; entre mes mains un pareil homme eût fait de grandes choses. Je lui ai fait dire par Réal que s'il voulait s'attacher à moi, je lui aurais donné un régiment. Il a tout refusé : c'est une lame de fer !
- Cadoudal, Jean de La Varende, éd. Nouvelles Editions Latines, 1970, p. 163
Madame Récamier, cette mondaine étrange que Brillat-Savarin, le dégustateur amoureux, avait pu mener à l'audience, écrivait :
Cet intrépide Georges [...] on le contemplait avec la pensée que cette tête si librement, si énergiquement dévouée, allait tomber sur l'échafaud ; que seul peut-être, il ne serait pas sauvé car il ne faisait rien pour l'être. J'entendais ses réponses toutes empreintes de cette foi antique pour laquelle, depuis si longtemps, il avait le sacrifice de sa vie…
- Cadoudal, Jean de La Varende, éd. Nouvelles Editions Latines, 1970, p. 277
Personnage de contrastes et d'antinomies, cet homme aux activités surhumaines a été soutenu par une âme d'une telle candeur, un esprit d'une clarté telle, que, semble-t-il, seule la méditation intense aurait pu le former. En lui, le rêve et l'action vont de pair. Impossible d'ignorer la délicatesse intime de l'énorme athlète ; impossible de ne pas affiner cette brutalité qu'on lui attribue ; de ne pas évoquer sa pureté, sa tendresse, sa dévotion. Une foi vivante accompagne ses cruautés et ses indulgences. Le chapelet des Chouans n'est pas pour lui un signe de ralliement, mais bien un ustensile vital ; ses doigts le malaxent. Quand tout est perdu, Georges accepte avec ce qui dépasse le courage : avec de l'indifférence. Son fatalisme est à base d'esprit chrétien, d'espoir en Dieu, d'attentisme céleste. La Mort, voici le Grand Repos, la Récompense, pour une vie qui, dans sa brièveté, fut plus remplie que trois autres.
- Cadoudal, Jean de La Varende, éd. Nouvelles Editions Latines, 1970, p. 13
Oui, avec Georges, mouraient les dernières puissances rurales, les suprêmes et sublimes mouvements populaires : l'âme loyale, fervente et paysanne ; l'âme des longues rêveries, des ténacités que rien n'abat. L'âme d'acceptation chrétienne et de candide révolte ; l'âme des pâtres, des forestiers, des laboureurs ; l'âme des mains jointes ou rivées sur l'outil ; les âmes que nous avions, mon dieu, et faites pour votre gloire ; ces âmes hélas, que nous avons lentement perdues, seigneur, devant votre inexorable, votre incompréhensible sévérité…
- Cadoudal, Jean de La Varende, éd. Nouvelles Editions Latines, 1970, p. 293