Gregory Bateson

anthropologue britannique

Gregory Bateson (1904-1980) est un anthropologue britannique.

Vers une écologie de l'esprit 1, 1977

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Il est dans la nature des choses qu'un explorateur ne puisse pas savoir ce qu'il est en train d'explorer, avant qu'il ne l'ait exploré.
  • Vers une écologie de l'esprit 1, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot et Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 14


En effet, chaque fois que nous nous vantons d'avoir trouvé un mode de penser (ou de discourir) nouveau et plus rigoureux, chaque fois que nous nous mettons à insister fortement sur une certaine procédure opérationnelle, sur une certaine logique symbolique, ou sur quelque autre réseau essentiel de rails conceptuels, nous perdons un peu de notre aptitude à avoir derechef des pensées nouvelles. Tel que je le vois, le progrès en science provient toujours d'une combinaison de pensées décousues et de pensées rigoureuses ; et, à mon sens, cette combinaison est notre outil le plus précieux.
  • Vers une écologie de l'esprit 1, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot et Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 107


La première chose à faire pour échapper au péché est de multiplier les fautes. Il y a beaucoup à dire en faveur de cette méthode : après tout le vice physique ou intellectuel est déprimant et une cure effective peut être fondée justement sur l'indulgence à l'égard de la réalisation du vice.
  • Vers une écologie de l'esprit 1, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot et Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 116


La rivière modèle les berges et les berges guident la rivière. De même, l'ethos modèle la structure culturelle et se laisse guider par elle.
  • Vers une écologie de l'esprit 1, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot et Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 116


L'une des hypothèses de base de la sociologie est que l'on peut décrire la dynamique de l'organisme social en supposant que les individus qui le constituent sont motivés à en maximiser certaines variables.
  • Vers une écologie de l'esprit, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot et Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 158


Chaque individu humain est une source d'énergie ou un "relais", si bien que l'énergie de ses réponses ne provient pas de stimuli, mais bien de ses processus métaboliques.
  • Vers une écologie de l'esprit 1, Gregory Bateson (trad. Ferial DRoss. Laurencine Lot et Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 163


Pour des raisons de fonctionnement évidentes, la conscience doit toujours être limitée à une fraction relativement restreinte du processus mental : parce qu'extrêmement utile, elle doit être épargnée.
  • Vers une écologie de l'esprit 1, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot et Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 176


L'inconscient "accueille" non seulement les affaires pénibles, que la conscience préfère occulter, mais également maintes choses qui nous sont si familières que nous n'avons nul besoin de les examiner. L'habitude apporte donc économie de pensée consciente : nous pouvons faire des choses sans y penser.
  • Vers une écologie de l'esprit 1, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot et Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 182


Aucun organisme ne peut se permettre d'être conscient de choses qu'il peut résoudre à des niveaux inconscients.
  • Vers une écologie de l'esprit, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot et Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 183


Nous connaissons tous l'étrange aspect de l'écriture des fous, qui se sentent obligés de remplir complètement la page.
  • Vers une écologie de l'esprit 1, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot et Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 192


Lorsque l'épistémologie de base est pleine d'erreurs, ce qui en découle ne peut fatalement qu'être marqué par des contradictions internes ou avoir une portée très limitée. Autrement dit. d'un ensemble inconsistant d'axiomes, on ne peut pas déduire un corpus consistant de théorèmes.
  • Vers une écologie de l'esprit 1, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot et Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 278


Le changement implique un processus. Mais les processus eux-mêmes sont exposés aux changements. Un processus peut s'accélérer, se ralentir ou peut subir encore d'autres types de changement qui nous ferons dire qu'il s'agit dès lors d'un processus différent.
  • Vers une écologie de l'esprit 1, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot, Eugène Simion), éd. du Seuil, 1995, p. 303


Vers une écologie de l'esprit 2, 1980

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Un "comportement d'amour" n'implique pas nécessairement l'affection ; il peut, par exemple, être encadré dans le devoir, les "bons principes", etc.
  • Vers une écologie de l'esprit 2, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot, Eugène Simion), éd. du Seuil, 2008, p. 21


Là où l'influence de l'environnement est importante, le terrain génétique ne pourra être exploré que lorsque les effets du milieu seront connus et reconnus.
  • vers une écologie de l'esprit 2, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot, Eugène Simion), éd. du Seuil, 2008, p. 50


Nous sommes tellement abusés par le langage, que nous ne pouvons plus penser correctement. Il ne serait donc pas inutile que, de temps à autre, nous nous souvenions que nous sommes réellement des mammifères ; et que c'est l'épistémologie du "cœur" qui caractérise tous les mammifères non humains.
  • Vers une écologie de l'esprit 2, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot, Eugène Simion), éd. du Seuil, 2008, p. 52


Dans le présent, ne subsistent que des messages relatifs au passé, c'est cela que nous nommons souvenirs, et cela, nous pouvons à chaque instant le recadrer et le moduler.
  • Vers une écologie de l'esprit 2, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot, Eugène Simion), éd. du Seuil, 2008, p. 63


Car "on ne doit pas dire la vérité seulement pour qu'elle soit comprise, mais pour qu'elle soit crue" ; mais, corollairement, elle ne peut pas être crue si elle n'est pas dites pour être comprise.
  • Vers une écologie de l'esprit 2, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot, Eugène Simion), éd. du Seuil, 2008, p. 82


Il suffit d'observer les échanges qui ont lieu dans la famille d'un individu identifié comme schizophrène, pour se rendre immédiatement compte que le comportement symptomatique du patient est parfaitement adapté à son environnement et qu'il stimule, chez les autres, un type de comportement qui s'apparente au comportement schizophrénique.
  • Vers une écologie de l'esprit 2, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot. Eugène Simion), éd. du Seuil, 2008, p. 93


Quelle que soit sa complexité, le langage humain s'appuie à tout instant sur son origine analogique.
  • Vers une écologie de l'esprit 2, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot, Eugène Simion), éd. du Seuil, 2008, p. 153


Après tout, l'homme a agi selon ce qu'il croyait être le "bon sens" et le voilà aujourd'hui dans le pétrin. Il ne voit pas exactement où chercher l'origine de ses déboires, et il se sent lui-même plus ou moins victime d'une injustice. Il ne se considère toujours pas comme faisant partie du système qui ne tourne pas rond, et il s'obstine à accuser le reste du système, ou bien à se blâmer lui-même.
  • Vers une écologie de l'esprit 2, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot, Eugène Simion), éd. du Seuil, 2008, p. 229


Les limites doivent inclure, et non couper, les voies pertinentes
  • Vers une écologie de l'esprit 2, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot, Eugène Simion), éd. du Seuil, 2008, p. 258


En d'autres termes, la fréquence d'utilisation d'une idée devient un facteur déterminant pour sa survie au sein de cette écologie des idées que nous appelons Italique ; en outre, la survie d'une idée fréquemment utilisée est encore accentuée, du fait que le processus de formation d'habitudes tend à la soustraire du champ de l'examen critique.
  • Vers une écologie de l'esprit 2, Gregory Bateson (trad. Ferial Drosso, Laurencine Lot, Eugène Simion), éd. du Seuil, 2008, p. 308