Henry de Monfreid

écrivain, aventurier et commerçant français

Henry de Monfreid — né à La Franqui, commune de Leucate (Aude) le 14 novembre 1879, et mort le 13 décembre 1974 à Ingrandes (Indre), est un aventurier et écrivain français. Il est le fils de George-Daniel de Monfreid, peintre, graveur et collectionneur d'art, et d'Amélie dite Marie-Émilie Bertrand.

Henry de Monfreid.

Le Roi des abeilles, 1937

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« Le soleil doit être couché maintenant sur les plateaux, car le ravin s'emplit de nuit; tout se tait; les dernières abeilles retardataires rentrent, toutes chargées de pollen. Le bruit de leurs essaims a changé, il semble autrement modulé, plus assourdi, plus mat, mais il faut le profond silence de cette gorge sauvage et son acoustique particulière, pour saisir de telles nuances dans la voix mystérieuse de ce monde. »
  • Le Roi des abeilles, Henry de Monfreid, éd. Gallimard, 1937, p. 65


« Ce mulet, me remplit d'admiration, et tout en lui battant machinalement le ventre à coup de talons, je lui fais toutes mes excuses de l'avoir si mal jugé! On dirait qu'il comprend et se plait à me railler quand à coup de reins nerveux, il gravit ces pentes rocheuses. Où serais-je allé, livré à mes deux pauvres jambes européennes, dans ce pays sans autos, sans avions, sans chemins de fer, où les distances ont gardé leur réelle valeur! Toutes ses machines, toutes ces organisations nous font oublier notre faiblesse de pauvre être désadapté. »
  • Le Roi des abeilles, Henry de Monfreid, éd. Gallimard, 1937, p. 82


« Là, du moins, il était assuré d'un refuge car rien ne développe mieux le sentiment de solidarité que la persécution et l'état de minorité. Le contraire a lieu dans la situation inverse; la majorité victorieuse se dévore elle-même, aussitôt qu'elle n'a plus à se défendre. Loi éternelle du grand équilibre de la nature, et les évolutions sociales n'échappent pas, en dépit de tous les discours de nos chevalier de l'industrie politique. »
  • Le Roi des abeilles, Henry de Monfreid, éd. Gallimard, 1937, p. 157


« Dans la ruche, le corps de la reine ne diffère pas beaucoup, en apparence, de celui des autres abeilles. Cependant il en émane une force qui enveloppe l'essaim tout entier et lui donne cette âme collective où l'individu se confond et perd conscience de lui même. Mais peut être, tout en étant relatif, est-ce exactement le contraire et ce point de vue semble être celui du problème social humain qui a besoin, pour être résolu, de l'existence d'un maître, auquel selon le goût du peuple naïf on donnera des noms divers: Rois, Empereur, République, Soviet etc... »
  • Le Roi des abeilles, Henry de Monfreid, éd. Gallimard, 1937, p. 234


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