Le hip hop est un mouvement culturel (culture du hip-hop) qui émerge dans les années 1970 dans le Bronx, à New York. Il se compose de plusieurs pratiques artistiques : le rap, le graffiti, le breakdance, les DJs (scratch, breakbeat) et le beatboxing. Ainsi, le hip-hop est, à l’origine, une (ou l’ensemble) de ses pratiques, bien que principalement réduit au rap grâce au succès populaire rencontré par celui-ci. Le rap (ou musique hip hop) s’est imposé comme genre musical majeur à la fin du XXe siècle. Le hip-hop désigne donc à la fois un mouvement culturel et artistique et un genre musical (le rap).
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Le rap ne naît pas seul. Dès l’origine, son émergence se fait au sein d’un mouvement plus large, issue de la rue et qui s’inscrit en opposition à la culture blanche américaine : le hip hop.
Le rap ou l'artisanat de la Rime, Julien Barret, éd. L’Harmattan, 2008, p. en ligne
Il existe plusieurs généalogies concurrentes du hip-hop. La plus commune la présente comme le prolongement de la great black music. [...] Ayant marié la spoken poetry engagée des Last Poets, des Watts Prohets et de Gil Scott-Heron aux rythmes débridés inventés par les musiciens de James Brown, le rap serait le prolongement naturel, l’ultime pallier, de cette très longue histoire.
Rap, Hip-hop, trente années en 150 albums de Kurtis Blow à Odd Future, Sylvain Bertot, éd. Le Mot et le Reste, 2012, p. 11-12
L’influence prépondérante dont s’est nourrie la génération hip-hop des années 1970-1980 est certainement celle des Last Poets. Inspirée par les discours subversifs des Black Panthers, la musique de ce groupe repose sur des textes aux propos engagés et volontiers provocateurs, déclamés sur fond de percussions. Un des exemples les plus fameux en est le titre « Niggers Are Scared of Revolution ». Le musicien et poète Gil Scott-Heron a également popularisé cette technique du spokenword, notamment avec son titre « The Revolution Will Not Be Televised ».
« RAP, musique, Les origines du hip-hop », Olivier Cachin, Encyclopædia Universalis, ? (lire en ligne)
Le 11 août 1973, va se monter une soirée qui est considérée dans l’historiographie, dans la mythologie du rap et du hip-hop comme la première soirée, la soirée fondatrice du hip-hop.
Sylvain Bertot
« L'histoire oubliée de "la mère du hip-hop", Cindy Campbell », Yann Lagarde, France Culture, 2020-03-10 (lire en ligne)
Pour fêter la fin des vacances, Cindy prépare une soirée pour les habitants du quartier. Elle demande à son frère Clive, alias DJ Kool Herc d’être aux platines. Elle espère gagner un peu d’argent de poche pour s’acheter des vêtements.
« L'histoire oubliée de "la mère du hip-hop", Cindy Campbell », Yann Lagarde, France Culture, 2020-03-10 (lire en ligne)
11 août 73, date de ma naissance
C'est par une chaude nuit d'été que je m'élance
Ce soir les habitants du Bronx dansent dans tous les sens
15-20, avenue Sedgwick, c'est l'effervescence
Mon pater derrière ses platines gère la scène
Enchaîne les hits soul funk à te faire perdre haleine Afro-Américain d'origine jamaïcaine
DJ Kool Herc a dix-huit piges, à peine.
Depuis cette date, le rap n’a cessé de prendre de l’importance, jusqu’à devenir une des tendances musicales dominantes de la fin du XXe siècle et du début du XXIe. Une de ses images emblématiques est la photo de Jay-Z en compagnie de Barack Obama dans le
bureau ovale de la Maison-Blanche, qui témoigne du chemin parcouru depuis les années 1970.
Mais au fait, devons-nous donc parler de « rap », ou de « hip-hop »? Les deux mots sont, on l’a dit, plus ou moins synonymes.
Rap, hip-hop, trente années en 150 albums, Sylvain Bertot, éd. Le mot et le reste, 2015, p. 10
« Hip-hop », pour commencer, est un terme nettement plus large, plus englobant. Il regroupe l’ensemble des disciplines d’une sous-culture apparue dans les rues de New York, dans les années soixante-dix, et qui ne s’arrête pas à la musique. Il y a aussi la danse hip-hop, et le graffiti, ou graff. En fonction du contexte, le même mot peut désigner, alternativement, l’une ou l’autre de ces pratiques, ou bien l'ensemble d’entre elles.
L’auteur ne cite pas ici les Beatmakers ou encore les DJs, ils font partie intégrante de la pratique musicale, comme les rappeurs.
Rap, hip-hop, trente années en 150 albums, Sylvain Bertot, éd. Le mot et le reste, 2015, p. 10
Le rap, au contraire, n’est à l’origine qu’une composante de la culture hip-hop. Il est ce chanté-parlé caractéristique, cette façon particulière de saccader et de marteler les mots. Cependant, quand le genre deviendra viable commercialement, les rappeurs occuperont le devant de la scène, ils éclipseront les DJs, ils deviendront les stars, et le nom de leur discipline, par glissement sémantique, en viendra à designer l’ensemble de la musique hip-hop.
Rap, hip-hop, trente années en 150 albums, Sylvain Bertot, éd. Le mot et le reste, 2015, p. 11
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Selon moi, le message du hip-hop, "c’est viens tel que tu es". Nous formons une famille. Ce qui compte, ce n’est pas la sécurité. Ce n’est pas la frime et les chaînes en or. Ce n’est pas la puissance de feu de ton flingue. Ce n’est pas les baskets à 200 dollars. La question ce n’est de savoir qui de nous deux est le plus fort. Ce qui compte c’est toi et moi, établissant une rapport d’homme à homme. C’est pour ça que l’attrait du hip-hop est universel. Il a fourni aux jeunes une grille de lecture sur leur monde, qu’ils soient des banlieues, des centres villes ou d’ailleurs.
Can't stop, won't stop : une histoire de la génération hip-hop, Jeff Chang et DJ Kool Herc (introduction) (trad. Héloïse Esquié), éd. Éditions Allia, 2006 (ISBN978-2-84485-229-8), p. 7
Tel un Moloch bienveillant ou un Pac-Man goulu, le hip hop avale tout et le recrache, enrobé de sa sauce spéciale. Détournement de marques, récupération de symboles iconiques, baskets devenues signes de reconnaissance d’une Nouvelle Nation du Son, casquettes sous la visière desquelles on trouve les artisans d’une culture qui va se répandre sur la terre entière.
Hip hop : du Bronx aux rues arabes, Olivier Cachin, éd. Snoeck, 2015 (ISBN978-94-6161-225-0), chap. Éditorial, p. 7
Le hip hop est toujours jeune et fiers, quarante-deux ans après sa naissance symbolique au cœur du Bronx. [...] "Peace, love, unity (& having fun)". Le refrain n’a pas changé, même en période de guérilla urbaine. Bienvenue dans un monde de mots, d’images, de gestes. Le monde hip hop.
Hip hop : du Bronx aux rues arabes, Olivier Cachin, éd. Snoeck, 2015 (ISBN978-94-6161-225-0), chap. Éditorial, p. 7
Cela fait dix-sept ans que, avec toute l’équipe de Skyrock, on se bat pour populariser cette culture et faire découvrir les artistes qui la font vivre. Dix-sept ans ! Quand je pense au nombre de projets, d’albums, d’émissions, de concerts, de rencontres... j’ai le vertige ! Le milieu du rap est tellement créatif, tellement foisonnant, tellement intense ! Et le rap offre tant de visages différents. Et voilà qu’aujourd’hui, dix-sept ans plus tard, le rap a gagné. Le rap est partout. Ce n’est pas une provocation mais un simple constat, la vérité toute nue : c’est aujourd’hui la musique préfère des Français.
Le rap est la musique préférée des français, Laurent Bouneau, Fif Tobossi et Tonie Behar, éd. Don Quichote, 2014 (ISBN978-2-35949-196-8), introduction, p. 9-10
Sais-tu vraiment ce qu’est le rap français? Pas une machine à sous mais une machine à penser.
Lecture aléatoire, Médine, Médine, album Table d'écoute (Novembre 2006 chez Din Records).
Et puis j’ai écouté la K7. Sacré Marseillais : ils avaient raison. Alors que le suprême NTM, qui allait devenir leur némésis dans la compétition rapologique, agitait la capitale avec un unique titre gravé sur une compilation, IAM proposait un album entier, enregistré en indépendant, et inventait un nouvel univers. Les planètes s'alignaient pour les natifs de Mars. Akhenaton et Shurik'n taillaient les mots, Kheops les découpait à la MK2, Imhotep construisait des pyramides sonores. Les morceaux s'insultaient « Vietnam », « Total Kheops », « The Real B-Side », « Soumis à l'État », « Red, Black, Green », « Il n'y a pas d'autre alternative ». Marseille était sur la carte du rap français.
M.A.R.S, Julient Valnet et Olivier Cachin (préface), éd. Wildproject, 2013 (ISBN978-2-918490-258), préface, p. 7
Je découvre la première cassette de IAM, Concept, à Nice. Nous sommes en 1989 [1990 en fait]. Je ramène la cassette, fais plein de copies pour des potes, je trouve ça terrible. [...] je fais écouter la cassette à plein de gens, notamment Laurence Touitou de Delabel-Virgin, diverses personnes de chez Sony [Epic.]. J’avais même pratiquement trouvé une maison de disques aux IAM.
Quand IAM a appelé en 1996, j’avais déjà fusionné ma compréhension du funk et ma compétence d’ingénieur du son dans le hip-hop, et je pouvais entendre cette ligne de division sonore qui persiste à ce jour [...] il est toujours très clair pour moi qu’il existe deux langages sonores distincts [Rock et country/western d’un côté et hip-hop, dance, R’n’B de l’autre]. Donc tout ce que j’avais besoin de savoir d’IAM était : « de quel côté du spectre sonore voulez-vous être ? » Une fois qu’ils ont répondu à cette question, il n’y avait plus qu’à appliquer le langage sonore adéquat. Je pense que vous avez deviné quel côté ils ont choisi.
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Le rap qui a vraiment imposé sa marque, celui qui a triomphé, le gansta rap, a pris un malin plaisir à abattre l’édifice patiemment construit par la génération de la lutte pour les Droits Civiques, remplaçant l’engagement politique par le nihilisme, l’élévation spirituelle par un matérialisme éhonté, le respect des femmes par la misogynie.
Rap, Hip-hop, trente années en 150 albums de Kurtis Blow à Odd Future, Sylvain Bertot, éd. Le Mot et le Reste, 2012, p. 13
Je dois me rappeler que dans la musique rap il est souvent question de bling-bling, de femmes, d'argent. Beaucoup de vidéos de rap utilisent les mêmes standards que Donald Trump pour définir la réussite. Tout est plaqué or. Cela s'infiltre dans la culture.
(en)I have to remind myself that if you listen to rap music, it’s all about the bling, the women, the money. A lot of rap videos are using the same measures of what it means to be successful as Donald Trump is. Everything is gold-plated. That insinuates itself and seeps into the culture.
« Obama s'exprime sur les rappeurs qui ont supporté Trump », Team mouv’, mouv.fr, 18 novembre 2020 (lire en ligne)
« Why Obama Fears for Our Democracy », Jeffrey Goldberg, The Atlantic, 16 novembre 2020 (lire en ligne)