Jean Bruller
Jean Bruller, né le 26 février 1902 à Paris XVe et mort le 10 juin 1991 à Paris Ier, est un illustrateur et écrivain français. Il adopte le pseudonyme littéraire Vercors en 1941 pendant la Résistance. Par la suite, il garde son nom pour son travail d'artiste et le nom de Vercors comme nom d'écrivain.
Le Silence de la mer, 1942
modifier- Le Silence de la mer, Jean Bruller, dit Vercors, éd. Omnibus, 2002 (ISBN 9782258058521), p. 107, 108
- Le Silence de la mer, Jean Bruller, dit Vercors, éd. Omnibus, 2002 (ISBN 9782258058521), p. 112
Propos d'officiers nazis relatés par l'officier allemand hébergé par le grand-père et sa nièce :
[.] [L'officier allemand poursuit] « Ils flattent vos écrivains, mais en même temps, en Belgique, en Hollande, dans tous les pays qu'occupent nos troupes, ils font le barrage. Aucun livre français ne peut plus passer. [.] les ouvrages de culture générale, aucun. Rien ! »
- Le Silence de la mer, Jean Bruller, dit Vercors, éd. Omnibus, 2002 (ISBN 9782258058521), p. 123
« Ils éteindront la flamme tout à fait ! » cria-t-il. « L'Europe ne sera plus éclairée par cette lumière. »
- Le Silence de la mer, Jean Bruller, dit Vercors, éd. Omnibus, 2002 (ISBN 9782258058521), p. 123
Il a dit : « Attendez-vous que cela nous intimide ? Notre lucidité est d'une autre trempe ! » J'ai dit : « Alors vous scellerez ce tombeau ? à jamais ? » Il a dit : « C'est à la vie ou la mort. Pour conquérir suffit la force : pas pour dominer. Nous savons très bien qu'une armée n'est rien pour dominer ». « Mais au prix de l'Esprit ! » criai-je. « Pas à ce prix ! » « L'Esprit ne meurt jamais », dit-il. « Il en a vu d'autres. Il renaît de ses cendres. Nous devons bâtir pour dans mille ans : d'abord il faut détruire ». Je le regardais. Je regardais le fond de ses yeux clairs. Il était sincère, oui. C'est ça le plus terrible.
- Le Silence de la mer, Jean Bruller, dit Vercors, éd. Omnibus, 2002 (ISBN 9782258058521), p. 124
Il dit - il cria presque : « C'est le Combat,- le Grand Bataille du Temporel contre le Spirituel ! » [.] « J'ai fait valoir mes droits », dit-il avec naturel. « J'ai demandé à rejoindre une division de campagne. Cette faveur m'a été enfin accordée : demain je suis autorisé à me mettre en route. » Je crus voir flotter sur ses lèvres un fantôme de sourire quand il précisa : « Pour l'Enfer. » Son bras se leva vers l'orient - vers ces plaines immenses où le blé futur sera nourri de cadavres. Je pensai : « Ainsi il se soumet. Voilà donc tout ce qu'ils savent faire. Ils se soumettent tous. Même cet homme-là. »
- Le Silence de la mer, Jean Bruller, dit Vercors, éd. Omnibus, 2002 (ISBN 9782258058521), p. 125
Les Animaux dénaturés, 1952
modifier- Les Animaux dénaturés, Jean Bruller, dit Vercors, éd. Omnibus, 2002 (ISBN 9782258058521), p. 664