Jean Venturini
poète français
Jean Venturini, poète et marin français (Nabeul, 17 septembre 1919 — Au large de Sfax, 17 juin 1940), écrivain précoce, n'a eu le temps de publier qu'un seul recueil de poèmes, Outlines, avant de périr en mer, au large de la Tunisie, dans un sous-marin, avec tout l'équipage. Il est cité au Panthéon.
Outlines, 1939
modifierDans mes veines ce n’est pas du sang qui coule, c’est l’eau, l’eau amère des océans houleux…
- Outlines (1939), Jean Venturini, éd. Vaillant, 2009, p. 44
J’ai des ressacs mugissants dans mes mains aux heures d’amour…
Et trop souvent j’étreins d’irréelles écumes blanches qui fuient sous mon désir de chair…
Et trop souvent j’étreins d’irréelles écumes blanches qui fuient sous mon désir de chair…
- Outlines (1939), Jean Venturini, éd. Vaillant, 2009, p. 44
J'ai brisé ces chaînes que l'on croit éternelles
Et j'ai durci mon âme et tué les souvenirs
Famille, amour, amitié, haine, j'ai tout vendu,
J'ai tout renié. J'ai étranglé les joies tranquilles
Et les bonheurs monotones...
Et j'ai durci mon âme et tué les souvenirs
Famille, amour, amitié, haine, j'ai tout vendu,
J'ai tout renié. J'ai étranglé les joies tranquilles
Et les bonheurs monotones...
- Outlines (1939), Jean Venturini, éd. Vaillant, 2009, p. 57
Regarde-moi, regarde-moi... Je veux
...Je n'ose te prendre dans mes bras...
Que mon visage reste au fond de tes yeux
Aussi longtemps que tu vivras......Je n'ose te prendre dans mes bras...
- Outlines (1939), Jean Venturini, éd. Vaillant, 2009, p. 87
Dans des îles onduleuses de palmes bleues — réflexions
D'arbres tordus sur les eaux des lagons irisés —
Je sais qu'il est des havanes en révolution
Où des soldats masqués de haine fouaillent leurs officiers.
D'arbres tordus sur les eaux des lagons irisés —
Je sais qu'il est des havanes en révolution
Où des soldats masqués de haine fouaillent leurs officiers.
- Outlines (1939), Jean Venturini, éd. Vaillant, 2009, p. 54
D'autres auteurs le concernant
modifier Il est l'un des morts de cette guerre: le submersible où il servait disparut de la surface. Peu de jours avant, il nous écrivait : « En route pour la poésie des fonds marins. » Prescience. Singulière prescience [...]. Nous qui nous épuisons en plongées au plus obscur du monde et de la vie, et qui en revenons si souvent désappointés et les mains vides, comment oublierions-nous Jean Venturini, ce camarade demeuré, avec son secret, dans un silence plus vrai que nos paroles ? À cet enfant du silence, gardons, pour ne pas trahir, le meilleur du nôtre.
- Hommage à Jean Venturini (1940), Max-Pol Fouchet, éd. Revue « Fontaine », 1940, p. 12