Jeanne d'Arc

sainte catholique et héroïne de l'histoire de France (1412-1431)

Jeanne d'Arc est née vers 1412 à Domrémy, village du duché de Bar dont une partie relevait du royaume de France pour le temporel et de l'évêché de Toul pour le spirituel (actuellement dans le département des Vosges en Lorraine), et morte sur le bûcher le 30 mai 1431 à Rouen, capitale du duché de Normandie alors possession du royaume d'Angleterre. Héroïne de l'histoire de France, chef de guerre et sainte de l'Église catholique, elle est surnommée depuis le XVIe siècle « la Pucelle d'Orléans » et, depuis le XIXe siècle, « mère de la nation française ».

Seule représentation contemporaine de Jeanne d'Arc (1429).

Procès de condamnation de Jeanne d'Arc

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Troisième audience publique, samedi 24 février 1431

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(Interrogée si elle sait bien qu’elle soit en la grâce de Dieu, répond) :

Si je n'y suis, Dieu m'y veuille mettre, et si j'y suis, Dieu m'y veuille tenir.

  • (la) Interrogata an sciat quod ipsa sit in gracia Dei, respondit:
    Si ego non sim, Deus ponat me ; et si ego sim, Deus me teneat in illa.
  • (fro) (Interroguee sy elle sçait qu’elle soit en la grâce de Dieu, respond) :
    Se je ny y suis, Dieu m’y veuille mettre ; et se je y suis Dieu m’y veuille tenir.

      Ibid., p. 62.

Citations sur Jeanne d'Arc

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Et Jehanne la bonne Lorraine,
Qu’Englois brulerent à Rouan ;
Où sont-ilz, ou, Vierge souvraine?
Mais où sont les neiges d’antan?

  • Villon Œuvres. Texte et traduction, André Lanly, éd. Honoré Champion, 1992  (ISBN 2-85203-213-9), p. 106-108.


Jeanne d'Arc ne resta pas coincée à un carrefour, en écartant toutes les voies, comme Tolstoï, ou en les acceptant toutes, comme Nietzsche. Elle s'engagea dans une voie et la parcourut comme la foudre. Pourtant en pensant à Jeanne, je me suis dit qu'elle possédait tout ce qui était vrai aussi bien chez Tolstoï que chez Nietzsche, tout ce qui était même tolérable chez chacun d'eux. […]
Tolstoï se contentait de faire l'éloge du paysan ; elle était une paysanne. Nietzsche se contentait de faire l'éloge du guerrier ; elle était un guerrière. Elle les a battu tous deux sur le terrain de leurs idéaux antagonistes ; elle était plus noble que l'un, plus violente que l'autre. Et cette femme parfaitement pragmatique a accompli quelque chose, tandis que ces spéculateurs extravagants ne font rien. Il est impossible que ne viennent pas à l'esprit que Jeanne, avec sa foi, gardait peut-être un secret d'unité morale et d'utilité que l'on a perdu.


Ces visions [féministes ou queer] ne sont pas plus ‘vraies’ que celles qui font de Jeanne d’Arc la première patriote. Ce sont toujours des interprétations actuelles, qui répondent aux besoins d’incarnations de chacun. Il est intéressant de voir qu’en France depuis les années 80, le FN a ‘trusté’ cette figure en termes politiques, alors que dans d’autres pays c’est plutôt un personnage progressiste.
  • Au sujet de Jeanne d'Arc et des visions qu'on en a de nos jours.
  • « Du symbole d’extrême droite à l’héroïne queer : les métamorphoses politiques de Jeanne d’Arc », William Blanc (propos recueillis par Camille Tidjditi), Les Inrockuptibles, le 23 février 2018, mis à jour le 16 mars 2021 (lire en ligne)


En France aujourd’hui elle [Jeanne d'Arc] est fortement associée à la droite, mais ça n’a pas toujours été le cas. On peut faire remonter à Charles Maurras [théoricien du nationalisme intégral, ndlr] et à l’Action française cette récupération de la figure de Jeanne d’Arc par la droite. Mais auparavant elle était très utilisée par les républicains.
  • Au sujet de Jeanne d'Arc et de la vision qu'en donne l'extrême-droite française.
  • « Du symbole d’extrême droite à l’héroïne queer : les métamorphoses politiques de Jeanne d’Arc », William Blanc (propos recueillis par Camille Tidjditi), Les Inrockuptibles, le 23 février 2018, mis à jour le 16 mars 2021 (lire en ligne)


Dans tous les cas, faire de Jeanne d’Arc une figure du patriotisme est très problématique, rappelle William Blanc. Comme le montrent les travaux de l’historienne Colette Beaune, la notion d’identité nationale n’est pas centrale à l’époque médiévale, ni même celle de nation. De plus à l’époque, une grande partie des Français sont du côté du roi d’Angleterre, et des Bourguignons.
  • Au sujet de Jeanne d'Arc et de ses diverses tentatives de récupérations politiques après le Moyen Âge.
  • « Du symbole d’extrême droite à l’héroïne queer : les métamorphoses politiques de Jeanne d’Arc », William Blanc (propos recueillis par Camille Tidjditi), Les Inrockuptibles, le 23 février 2018, mis à jour le 16 mars 2021 (lire en ligne)


 
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