Justine Niogret

écrivaine et traductrice française

Justine Niogret est une écrivaine française, notamment de fantasy, science-fiction et roman noir ainsi qu'une traductrice. Elle a remporté plusieurs prix littéraires, dont un Grand prix de l'Imaginaire en 2010 pour son roman de fantasy Chien du heaume.

Justine Niogret au festival "Trolls et Légendes" à Mons en 2011.

Chien du heaume (2009) modifier

L'archer se nommait Manfred, et aujourd'hui il allait tuer une vieille femme. Une nourrice, plus exactement.
  • Premières lignes du roman.
  • Chien du heaume, Justine Niogret, éd. J'ai lu, 2010, Prologue, p. 9


C'était la fille d'un château qui lui avait fourré des pièces dans la main jusqu'à ce qu'il dise oui. Une petite femme grandie avant l'heure, qui lui avait ensuite ordonné : "Tue-la. Trouve-la et mets-lui une flèche dans le cœur." C'était la dernière mode chez les pucelles, de faire assassiner leurs gens ; une nourrice, comme ici, ou un lettré, une dame de toilette. Les parents n'en savaient rien en général, regardaient leurs filles d'un bon œil, sans comprendre que les rages et les haines brûlaient tout aussi fortement dans les tripes de ces gamines que dans celles des guerriers au visage mangé par la barbe.
  • Chien du heaume, Justine Niogret, éd. J'ai lu, 2010, Prologue, p. 9


Vous confier pourquoi je cherche mon nom... répondit Chien en la regardant dans les yeux. Vous pensez que l'importance n'y est pas, et je vous réponds que si. Vous avez des enfants, je le sais aux jouets qui sont devant votre cheminée. Imaginez que ces noms n'existent plus. Imaginez que votre garçon n'en puisse porter. Comment l'appelleriez-vous ? Claqueriez-vous des doigts pour le faire venir ? Le siffleriez-vous comme un chien ? Je commence à peine et je vous vois déjà grimacer, belle dame ; c'est pourtant ce que l'on fait de moi. On me fait accourir d'un sifflement et on me nomme Chien.
  • Chien du heaume, Justine Niogret, éd. J'ai lu, 2010, Prologue, p. 37


Interviews modifier

L'écriture me fascine, je l'avoue, je crois qu'il n'y a presque que ça pour pouvoir se parler entre êtres humains malgré le temps et l'espace. Je ne rencontrerai jamais Boris Vian, il nous est perdu, mais il suffit d'ouvrir un de ses livres pour qu'il nous parle. Ça être Grande Magie, je n'en démordrai pas. Et on oublie si facilement, on ne se souvient plus de ce qu'a dit l'autre, sauf en le mettant sur papier. Tous ces mots perdus, je trouve ça parfois angoissant, une sorte de cauchemar en moments d'insomnie.
  • « Interview de Justine Niogret », Justine Niogret (propos recueillis par Tony Sanchez), ActuSF, 31 octobre 2017 (lire en ligne)


J'aime l'histoire, la petite histoire, celle qui se passe de dates, celle qui ne parle que de la vie à une époque, des gens, des façons de penser, de l'impermanence et du temps qui passe sur les vies. Je ne crois pas aux dragons, aux boules de feu et aux sorciers très très méchants, mais je crois aux paradis, au désir, à la foi, à l'envie de connaitre du mieux. Que les paradis existent, je n'en sais rien et, pour tout dire, je m'en moque un peu, mais savoir que les habitants de toutes les époques ont pris les armes, risqué leur vie, vu mourir leur famille en se disant, en sachant qu'ils les retrouveraient dans un quelque part, ailleurs et plus loin, ça me touche, ça a une force qui me touche. Qu'on supporte des horreurs parce qu'on sait que demain sera meilleur, ça me touche. Et je ne parle bien que de ce qui me parle là, au fond du ventre. C'est simple de tuer un dragon avec une Vorpale, ça l'est beaucoup moins d'essayer d'être heureux.
  • L'épée Vorpale, créée par l'écrivain britannique Lewis Carroll dans son poème Jabberwocky, a été fréquemment reprise par la suite dans des univers de fantasy, en particulier dans le jeu de rôle sur table Donjons et Dragons.
  • « Interview de Justine Niogret », Justine Niogret (propos recueillis par Tony Sanchez), ActuSF, 31 octobre 2017 (lire en ligne)



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