L'Homme-Dieu ou le sens de la vie

L’Homme-Dieu ou le sens de la vie est un essai publié par l'homme politique et philosophe Luc Ferry en 1996.

Citations modifier

…nos réussites ou nos échecs professionnels dépendent de notre héritage social et culturel avant de passer par nos talents personnels.
  • L'Homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry, éd. Grasset, 1996  (ISBN 2-246-43631-1), p. 17


…comme si nous pouvions en quelque façon maîtriser notre destin, accéder, pour ainsi dire, à l’autonomie, nous ne cessons de nous situer par rapport à des fins. De toute nature : professionnelles, culturelles, éducatives, ludiques, esthétiques, politiques, morales, affectives, touristiques…
  • L'Homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry, éd. Grasset, 1996  (ISBN 2-246-43631-1), p. 18


On peut vivre dans nos sociétés modernes, et malgré tout pas si mal, sans se poser jamais les questions fondamentales.
  • L'Homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry, éd. Grasset, 1996  (ISBN 2-246-43631-1), p. 20


…comment recommander la réconciliation avec ce qui est, l’adhésion totale au destin, l’amor fati, quand le monde nous offre le visage d’Auschwitz ou du Rwanda ?
  • L'Homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry, éd. Grasset, 1996  (ISBN 2-246-43631-1), p. 32


Le sacrifice de soi, et l’essentiel est là, n’est plus aujourd’hui imposé du dehors, mais librement consenti et ressenti comme une nécessité intérieure. Telle est la conséquence, sans cesse de plus en plus visible, de l’autonomisation des individus.
  • L'Homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry, éd. Grasset, 1996  (ISBN 2-246-43631-1), p. 122


Émancipés des liens sacrés qu’imposaient les traditions religieuses et communautaires, les individus doivent affronter une figure inédite des relations humaines : celle du face-à-face, de la dualité, si l’on ose dire solitaire, d’un couple désormais livré à lui-même, affranchi du poids mais aussi privé du secours du monde vertical de la tradition. Couple humain, trop humain peut-être, qui va faire bientôt l’expérience de l’étroite relation unissant la liberté absolue et la fragilisation du bonheur.
  • L'Homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry, éd. Grasset, 1996  (ISBN 2-246-43631-1), p. 148


L’émotion ne vaut pas démonstration et, une fois passé le choc des photos, que reste-t-il dans les têtes ? Quelle compréhension un tant soit peu sérieuse des causes réelles, culturelles, historiques ou politiques du « malheur des autres » ?
  • L'Homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry, éd. Grasset, 1996  (ISBN 2-246-43631-1), p. 194


Lutter contre le mal, combattre le malheur des autres et, pour cela, partir au risque de sa vie dans des contrées lointaines où la folie des hommes offre au moins le mérite de suspendre la banalité de la vie quotidienne ? N’est-ce pas là le fin mot de cette fascination qu’exerce encore, malgré les critiques dont elle fait l’objet, l’utopie humanitaire ?
  • L'Homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry, éd. Grasset, 1996  (ISBN 2-246-43631-1), p. 203


Progrès de la civilisation par ceux de la raison : voilà l’espoir qui animait toute la philosophie des Lumières. Mais avec cette croyance, nous étions loin, encore, du « monde de la technique » proprement dit, de cet univers d’où la considération des fins s’évanouit au profit exclusif de celle des moyens.
  • L'Homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry, éd. Grasset, 1996  (ISBN 2-246-43631-1), p. 216


Voici, je crois, le plus grand paradoxe de notre rapport, laïque, au christianisme : la naissance de la vie sentimentale moderne, la fondation affective des relations humaines les plus précieuses, fut liée à la sortie d’une religion qui prétendait délivrer un message d’amour.
  • L'Homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry, éd. Grasset, 1996  (ISBN 2-246-43631-1), p. 243


De même qu’il se ressource dans l’idéal de l’amour chrétien, l’humanisme moderne s’accorde avec lui sur la définition de l’enfer : la solitude d’un univers à jamais dépourvu de signification.
  • L'Homme-Dieu ou le sens de la vie, Luc Ferry, éd. Grasset, 1996  (ISBN 2-246-43631-1), p. 246