Critique (philosophie)

méthode d'analyse systématique et organisée d'un discours ou d'un texte en philosophie
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La critique est un jugement, si possible étayé par des analyses, porté sur une œuvre de l'esprit, une œuvre d'art.

Citations XVIIIe siècle

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Lisette
Mais on dit qu'aux Auteurs la critique est utile.
Philinthe
La critique est aisée, et l'art est difficile
C'est là ce qui produit ce peuple de censeurs,
Et ce qui rétrécit les talents des auteurs.

  • Le Glorieux (1732), Philippe Néricault Destouches, éd. Duchesne, 1763, acte 2, scène V, p. 52


La critique est une chose bien commode ; on attaque avec un mot, il faut des pages pour se défendre.
  • Nouveau dictionnaire universel de la langue française, Prosper Poitevin, éd. C. Reinwald, 1856, vol. 1, p. 219


XIXe siècle

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La critique sans bonté trouble le goût et empoisonne les saveurs.


La critique est un exercice méthodique du discernement.


La connaissance des esprits est le charme de la critique ; le maintien des bonnes règles n’en est que le métier et la dernière utilité.


Les critiques de profession ne sauraient distinguer et apprécier ni les diamants bruts, ni l’or en barres. Ils sont marchands, et ne connaissent, en littérature, que les monnaies qui ont cours.


Il faut se faire un lointain, se créer une perspective, se choisir un point de vue, quand on veut juger d’un ouvrage, même d’un ouvrage d’esprit, d’un mot, d’un livre, d’un discours.


Bien des gens prétendent qu'en art il ne faut pas raisonner ses impressions. C'est très possible, mais alors il faut se borner à prendre son plaisir où on le trouve et renoncer à juger quoi que ce soit. Un critique doit procéder autrement, faire la part du fort et du faible, ne pas exiger de Raphaël la palette de Rembrandt, des anciens peintres qui peignaient à l'œuf et à la détrempe les effets de la peinture à l'huile.
  • Regards sur mes contemporains, Camille Saint-Saëns, éd. Ed. Bernard Coutaz, 1990, p. 103-104


[Je ne blâme pas] les génies qui prennent l'art à pleines mains, emploient à profusion toutes ses ressources. Je ne suis pas de ceux qui, admirant Ingres, croient devoir mépriser Delacroix, et réciproquement. Prendre les grands artistes tels qu'ils sont, les étudier dans leur tempérament et dans leur nature, me paraît être en critique le seul moyen équitable.
  • Regards sur mes contemporains, Camille Saint-Saëns, éd. Ed. Bernard Coutaz, 1990, p. 139


XXe et XXIe siècles

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Étant appelé à parler de musique dans cette revue, que l'on m'accorde de m'expliquer en quelques mots sur la façon dont j'entends le faire. On trouvera donc à cette place des impressions sincères et loyalement ressenties, beaucoup plus que de la critique ; celle-ci ressemblant trop souvent à des variations brillantes sur l'air de « Vous vous êtes trompé parce que vous ne faites pas comme moi », ou bien : « Vous avez du talent, moi je n'en ai aucun, ça ne peut pas continuer plus longtemps... »
  • (1901)
  • Monsieur Croche et autres écrits (1901-1914), Claude Debussy, éd. Gallimard, 1987, p. 23


La critique est une chose sublime. Elle est digne seulement des génies.
  • Journal d’un génie adolescent, Salvador Dalí, éd. La Table ronde, 1964, p. 161


L'expérience de la louange et de la critique, du doux et de l'amer, donne les résultats suivants. La louange exerce et trouble la sensibilité bien plus que ne fait la critique. La critique engendre une sorte d'action, illumine des armes dans l'âme.
  • Variété III, Paul Valéry, éd. Pleiade, 1960, t. 2, p. 72


Une œuvre d'art n'est jamais belle, par décret, objectivement, pour tous. La critique est donc inutile, elle n'existe que subjectivement, pour chacun, et sans le moindre caractère de généralité.


Seules, presque toujours, en matière d’analyse littéraire, me convainquent par leur justesse immédiate les remarques qui naissent d’une observation presque ponctuelle (les remarques de Proust sur l’emploi de l’imparfait chez Flaubert, précises quant à leur objet, limitées quant à leur portée, en seraient un bon exemple). Tout ce qui théorise, tout ce qui généralise par trop dans la « science de la littérature », et même dans la simple critique, me paraît sujet à caution. Un impressionnisme à multiples facettes, analogue à ces fragments de cartes à très grande échelle, impossibles à assembler exactement entre eux, mais aussi, pris un à un, presque rigoureusement fidèles, c’est peut-être la meilleure carte qu’on puisse dresser des voies et des moyens, des provinces et des chemins de la littérature.
  • En lisant en écrivant, Julien Gracq, éd. José Corti, 1981, p. 179-180


Quand il n’aime pas un de ses trucs consiste à dire qu’on n’en parlera bientôt plus. Autres trucs de critiques : « Il écrit trop » (dit par des gens qui écrivent chaque semaine dans les journaux) ; « telle phrase est nulle et telle autre est ridicule », la première étant extraite des premières pages, la seconde des dernières, pour faire croire qu’on a tout lu ; écrire en « on », autorité supposée objective.
  • À propos de Barbey d’Aurevilly.
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 72


Le projet doit avoir une force structurale mais aussi morale pour pouvoir résister aux critiques continuelles.
  • Mario Botta (architecte de la « nouvelle Scala »)
  • Beat Kurt, La nouvelle Scala, Arte, 20 décembre 2010


En général, les critiques font plus de bruit que le consensus.
  • Mario Botta (architecte de la « nouvelle Scala »)
  • Beat Kurt, La nouvelle Scala, Arte, 20 décembre 2010


Tous, ils promettaient, par la maestria et la précision de leurs commentaires, par la virtuosité de leurs tirades maîtrisées, qui transperçaient le sorbet d’éclairs de syntaxe, de fulgurations poétiques, de devenir un jour ces maîtres du verbe culinaire.
  • À propos de critiques gastronomiques.


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