Le Président (film, 1961)

film d'Henri Verneuil, sorti en 1961

Le Président est un film d'Henri Verneuil avec des dialogues de Michel Audiard, d'après un roman éponyme de Georges Simenon. Il est sorti à Paris, le .

Citations

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François, le chauffeur : C'est toujours les mêmes qu'on cite, pas étonnant qu'ils soient connus.
  • Alfred Adam, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Je suis un mélange d'anarchiste et de conservateur, dans des proportions qui restent à déterminer.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Si ma cuisinière vous donne des nouvelles de ma santé, pourquoi ne lui donnez-vous pas la recette du bœuf miroton ?
  • À son médecin
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Les vieillards c'est comme les bébés, ça change très vite.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Le repos c'est fait pour les jeunes : ils ont toute la vie devant eux, moi pas.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Les amis n'aiment pas être fidèles, ils ont l'impression de perdre leur personnalité.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Pourquoi ne fumez-vous pas, Millerand ? Ça rend aimable.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Mais, sauf pour les dictateurs et les imbéciles, l'ordre n'est pas une fin en soi.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : C'est une habitude bien française que de confier un mandat aux gens et de leur contester le droit d'en user.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Antoine Monteil, ministre des finances : Un suicide collectif aux accents de Wagner, c'est une belle fin.
  • Henri Crémieux, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Antoine Monteil, ministre des finances : Tu es comme ma femme, tu es toujours d'accord quand on fait ce que tu veux.
  • Henri Crémieux, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Entre l'intérêt national et l'abus de confiance, il y a une marge.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : On ne dit rien à sa femme quand on a épousé une banque. Ça se paye la fortune, c'est ce qui coûte le plus cher. À l'époque de votre mariage, je vous avais pris pour un petit maquereau, mais finalement vous êtes une sorte d'honnête homme. Vous venez de rembourser la dot. Votre beau-père peut être fier de vous. Écrivez !
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Il faut prendre la démocratie comme elle est, cette démocratie dont un grand homme politique a dit qu'elle était le pire des régimes, à l'exception bien entendu de tous les autres.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Augustin, l'agriculteur : On est gouvernés par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui seraient seulement pas foutus de faire pousser des radis.
  • Pierre Larquey, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Au moment de Verdun, M. Chalamont avait dix ans ce qui lui donne par conséquent le droit d'en parler. Étant présent sur le théâtre des opérations, je ne saurais prétendre à la même objectivité. On a une mauvaise vue d'ensemble quand on voit les choses de trop près.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Je peux moi aussi faire voter les morts. Le procédé est assez méprisable croyez-moi.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Mais en écoutant M. Chalamont, je viens de m'apercevoir que le langage des chiffres a ceci de commun avec le langage des fleurs, on lui fait dire ce que l'on veut. Les chiffres parlent, mais ne crient jamais. C'est pourquoi ils n'empêchent pas les amis de M. Chalamont de dormir. Permettez moi messieurs, de préférer le langage des hommes : je comprends mieux.
  • Lors de la séance de l'Assemblée
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Or je comprends très bien que le passif de ces entreprises n'effraie pas une assemblée où les partis ne sont plus que des syndicats d'intérêts.
  • Discours à l'Assemblée Nationale
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Mulstein, directeur de Paris-Presse : Je désespérais d'entendre ça un jour. C'est bon. On l'embrasserait.
  • Lors de l'appel, à l'Assemblée, du Président Beaufort concernant les députés liés à la Haute finance.
  • Jacques Monod, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Votre insignifiance vous tenait lieu de paravent et j'avais justement une question à vous poser.
  • Au député Valimont.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Je ne vous demandais pas simplement vos voix, je vous demandais d'oublier ce que vous êtes. Un instant d'optimisme.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : La Politique, messieurs, devrait être une vocation. Je suis sûr qu'elle l'est pour certains d'entre vous. Mais pour le plus grand nombre, elle est un métier. Un métier qui ne rapporte pas aussi vite que beaucoup le souhaiteraient et qui nécessite de grosses mises de fonds. Une campagne électorale coûte cher. Mais pour certaines grosses sociétés, c'est un placement amortissable en quatre ans. Et pour peu que le protégé se hisse à la présidence du conseil, alors là, le placement devient inespéré. Les financiers d'autrefois achetaient des mines à Djelizer ou à Bazoa. Eh bien ceux d'aujourd'hui ont compris qu'il valait mieux régner à Matignon que dans l'Oubangui, et que de fabriquer un député coûtait moins cher que de dédommager un roi nègre.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Réjouissez-vous, fêtez votre victoire, vous n'entendrez plus jamais ma voix, et vous n'aurez jamais plus à marcher derrière moi, jusqu'au jour de mes funérailles. Funérailles nationales que vous voterez d'ailleurs à l'unanimité et ce dont je vous remercie par anticipation.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Gaston, le chauffeur de car : Faut bien gagner sa vie, je suis pas fonctionnaire, moi.
  • Jacques Marin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Il y a une chose plus grave que la trahison, Millerand, c'est la bêtise.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Dites-vous bien Millerand, que lorsqu'un mauvais coup se mijote, il y a toujours une république à sauver. Et dans chaque cambrioleur, il y a souvent un préfet de police qui sommeille.
  • Lors de la tentative de la secrétaire de Beaufort de dérober une lettre compromettant Chalamont.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : À mon âge on vit en veilleuse, on peut toujours marcher, manger, haïr, mais à condition de faire tout ça doucement.
  • À Chalamont.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Philippe Chalamont : Si la croissance s'arrête de bonne heure, un homme ne cesse jamais de grandir.
  • À Beaufort.
  • Bernard Blier, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Pour des raisons particulières je vous ai longtemps pris pour un salaud et je constate avec plaisir que là aussi j'avais quinze ans d'avance. Et dire que vous avez failli m'avoir. Vous êtes intelligent Chalamont, comme la plupart des salauds d'ailleurs. Vous savez qu'il y a des hommes qu'on peut acheter avec une enveloppe ou un bout de Légion d'honneur. Moi, vous avez essayé de m'avoir par la vanité. Ce que vous venez de faire est ignoble.
  • Lors de la confrontation finale avec Chalamont
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Un homme pas plus mal qu'un autre... Quand on a cette ambition-là on ouvre un bazar, on ne gouverne pas une nation.
  • Lors de la confrontation finale avec Chalamont
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Il faudra en prendre votre parti, je mourrai avec insolence, et sans vous prévenir.
  • Au curé venu aux nouvelles de sa santé.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Tout antisémite a son Juif. Tout anticlérical peut bien avoir son curé, pas vrai ?
  • Au curé venu aux nouvelles de sa santé.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Je crois avoir été l'un des hommes les plus détesté de son époque. Ce fut longtemps mon chagrin. C'est aujourd'hui mon orgueil.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Parce que c'est une saloperie de venir au pouvoir sans avoir une conviction à y appliquer.
  • Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Dialogues remarquables

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Mademoiselle Millerand : Vous ne trouvez pas, Mr le Président, que Sir Merryl a veilli ?
Le président Beaufort : Ooohhh, ben parce que y'a très longtemps que vous ne l'avez pas vu. Les vieillards c'est comme les bébés, ça change très vite. Moi je crains rien, vous me voyez tous les jours.

  • Renée Faure, Jean Gabin., Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Quoi ? Qu'est-ce qu'y a ? Que je fume la première maintenant ou après déjeuner, du moment je dépasse pas ma ration, qu'est-ce que ça peut vous faire, hein ?
Mademoiselle Millerand : Mais je n'ai rien dit.
Le président Beaufort : Non vous alliez le dire ! ... Pourquoi ne fumez-vous pas Millerand ? Ça rend aimable.

  • Lorsque Mademoiselle Millerand regarde Le président Beaufort s'apprêtant à s'allumer la moitié d'une cigarette qu'il vient de se préparer.
  • Jean Gabin, Renée Faure., Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Une dame de compagnie : C'est exquis vous ne trouvez pas ?
Le président Beaufort : Ma chère amie, Wagner est inécoutable ou sublime selon les goûts, mais exquis surement pas.
[Chalamont remplace Beaufort sur son siège]
Une dame de compagnie : Paraît qu'on ne peut pas trouver Wagner exquis. Alors qui peut-on trouver exquis, je vous le demande !
Philippe Chalamont : Mozart, ou Tino Rossi.

  • Christiane Barry, Bernard Blier., Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : En dehors des charges du pouvoir, vous faire plaisir est le premier de mes soucis. Bonsoir.
Mme Lauzet-Duchet : Bonsoir
[s'éloignant]
Mme Lauzet-Duchet : Et dire que pendant des années vous m'avez dépeint Émile comme un rustre.
Henri Lauzet-Duchet, gouverneur de la banque de France : Comme un rustre oui, mais jamais comme un imbécile.

  • Jean Gabin, actrice non créditée, Louis Seigner., Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Un ministre : Je ne vois pas pourquoi on ne ferait pas confiance à des financiers en matière de finances.
Antoine Monteil, ministre des finances : L'ennui, c'est que leur intérêt ne coïncide pratiquement jamais avec ceux du pays.
Un ministre : Qu'est ce que cela prouve ?
Le président Beaufort : Cela prouve qu'un homme intelligent peut dire des bêtises.

  • Jean Ozenne, Henri Crémieux, Jean Gabin., Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


[La bonne Huguette vient de demander son après-midi « pour aller voir sa grand-mère qui est malade ».]
Le président Beaufort : Elle témoigne d'une imagination délicate.
Mademoiselle Millerand : D'un certain culot, oui.
Le président Beaufort : Non, le culot aurait été de me dire « M. Le président j'ai besoin de mon après-midi pour aller me faire sauter ».

  • Jean Gabin, Renée Faure., Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Augustin, l'agriculteur : Tiens, tu veux le fonds de ma pensée, hein, les députés il faudrait tous les fiche dans la Seine.
Le président Beaufort : Oh, sois tranquille, ils savent nager.
Augustin, l'agriculteur : La politique est un métier de voyous.
Le président Beaufort : Et ben dis donc je te remercie.
Augustin, l'agriculteur : Oh non non, c'est pas pour toi que je dis ça, tu le sais bien, non toi tu es d'ici c'est pas pareil, la culture tu es presque né dedans.
Le président Beaufort : Et bien tu vois c'est sans doute pourquoi ils ne m'ont jamais confié le portefeuille de l'agriculture. Je te l'aurais refusé d'ailleurs, pour ne pas me fâcher avec toi.

  • Pierre Larquey, Jean Gabin., Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Vous me demandez d'intervenir auprès des services des adjudications pour faciliter une affaire à laquelle vous, conseiller général, êtes associé. Alors je dis non, c'est tout !
Xavier Taupin : Et bien, j'ai besoin d'un coup de main. Tu peux tout !
Le président Beaufort : C'est précisément pour ça que je ne peux pas tout me permettre. Excusez-moi !

  • Jean Gabin, Raoul Marco., Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Antoine Monteil, ministre des finances : Et dire qu'il a été proposé pour la commission de censure. Heureusement qu'il a été blackboulé.
Un ministre : Par qui ?
Le président Beaufort : Par tous ceux qui savent lire et écrire.

  • En parlant d'un député à la tribune de l'Assemblée.
  • Henri Crémieux, acteur non crédité, Jean Gabin., Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Antoine Monteil, ministre des finances : Il dit n'importe quoi !
Le président Beaufort : C'est l'apanage de l'opposition.

  • En parlant de Chalamont lors de la séance à l'Assemblée.
  • Henri Crémieux, Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Un député : Quand on veut pas du pouvoir, on le refuse, M. Beaufort. On peut très bien vivre dans l'ombre.
Le président Beaufort : Et ne jamais en sortir vous en savez quelque chose.

  • René Berthier, Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Tout le monde parle de l'Europe. Mais sur la manière de faire cette Europe que l'on ne s'entend plus. C'est sur les principes essentiels que l'on s'oppose. Pourquoi croyez vous, Messieurs, que l'on demande au Gouvernement de retirer son projet d'union douanière. Parce qu'il constitue une atteinte à la souveraineté nationale ? Non, pas du tout ! Simplement parce qu'un autre projet est prêt.
Philippe Chalamont : C'est faux !
Le président Beaufort : Un projet qui vous sera présenté par le prochain gouvernement.
Philippe Chalamont : Monsieur le Président je vous demande la permission de vous interrompre.
Le président Beaufort : Ah non ! Et ce projet, d'avance je peux vous en annoncer le principe. La constitution de trusts horizontaux et verticaux et de groupes de pressions qui maintiendront sous leur contrôle non seulement les produits du travail, mais les travailleurs eux-mêmes. On ne vous demandera plus, messieurs, de soutenir un ministère, mais d'appuyer un gigantesque conseil d'administration.

  • Jean Gabin, Bernard Blier, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Je vous reproche simplement de vous être fait élire sur une liste de gauche et de ne soutenir à l'Assemblée que des projets d'inspiration patronale.
Le député Jussieu : Il y a des patrons de gauche ! Je tiens à vous l'apprendre.
Le président Beaufort : Oui, et y'a aussi des poissons volants mais qui ne constituent pas la majorité du genre.

  • Passe d'armes à l'Assemblée Nationale.
  • Jean Gabin, Louis Arbessier, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le député Audran de Hauteville : Les Hauteville n'ont pas de leçon à recevoir M. Beaufort, ils pourraient par contre vous en donner.
Le président Beaufort : J'en suis certain. Venant de gens qui allient la vocation de pacifiste au métier d'armurier, j'aurais en effet beaucoup de choses à apprendre.

  • Acteur non crédité, Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


François, le chauffeur : J'ai eu ma congestion pulmonaire et je me suis dit « T'attendais la mort de ton patron, c'est le ciel qui te punit ». Comme quoi les mauvaises pensées...
Le président Beaufort : ... ne sont permises qu'aux gens bien portants.

  • Jean Gabin, Alfred Adam, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Philippe Chalamont : Savez-vous ce que vous allez avoir au Gouvernement ? Un Bergelon, un Marcel Ferchoux, un crétin. Et un crétin comme vous les aimez, honnête.
Le président Beaufort : Eh ben, ce sera toujours ça ! Étant donné ce que ça rapporte, il faut bien que cela serve à quelque chose d'être honnête !

  • Lorsque Beaufort éconduit Chalamont.
  • Bernard Blier, Jean Gabin, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Le président Beaufort : Madame la rédactrice en chef, au risque de vous décevoir, je me dois de vous informer, que ma vie sentimentale fut extrêmement brève. Veuf, après dix ans d'une union parfaitement heureuse, il ne m'est jamais venu à l'idée de me remarier. Durant les trente années qui ont suivi, je n'ai eu qu'une maîtresse, la France. Pour le reste, je me suis toujours adressé aux maisons closes et aux théâtres subventionnés.
Mademoiselle Millerand : Oh ! On va pas envoyer ça ?
Le président Beaufort : Si, et avec une photo encore ! Tenez, envoyez donc celle où je suis au gala des Petits Lits Blancs, avec le président Doumergue et les Dolly Sisters.

  • Réponse de Beaufort dictée à sa secrétaire pour un magazine féminin.
  • Jean Gabin, Renée Faure, Le Président (1961), écrit par Michel Audiard


Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :

Film Le président (1961) avec Jean Gabin, Bernard Blier, Renée Faure…

Discours du Président du conseil (Jean Gabin) en réponse à celui de Mrs Chalamet à l’Assemblée National (1 :07 :12)

(Le président de l’assemblée) : La parole est à Monsieur le président du conseil.

« Messieurs, Monsieur Chalamon vient d’évoquer en termes émouvant les victimes de la guerre. Je m’associe d’autant plus volontiers à cet hommage, qui s’adresse à ce qui fut les meilleurs de mes compagnons. Au moment de Verdun Monsieur Chalamont avait 10 ans, ce qui lui donne par conséquent le droit d’en parler… (rires) Etant présent sur le terrain des opérations je ne saurais prétendre à la même objectivité…. on a une mauvaise vue d’ensemble quand on voit les choses de trop près ! Monsieur Chalamont parle d’un million cinq cent mille morts, personnellement je ne pourrai en citer qu’une poignée, tomber tout près de moi (applaudissements à gauche) j’ai honte messieurs, mais je voulais montrer Monsieur Chalamont que je peux moi aussi faire voter les morts. Le procédé est assez méprisable croyez-moi. Moi aussi j’ai un dossier complet, 300 pages, 300 pages de bilan et de statistiques que j’avais préparé à votre attention. Mais en écoutant Monsieur Chalamont je viens de ma percevoir que le langage des chiffres à ceci de commun avec le langage des fleurs : on lui fait dire ce que l’on veut. Les chiffres parlent mais ne crie jamais ! C’est pourquoi il n’empêche pas les amis de Monsieur Chalamont de dormir ! Permettez-moi Messieurs de préférer le langage des humains, je le comprends mieux ! Pendant toutes ces années de folie collective et d’autodestruction, je pense avoir vu tout ce qu’un homme peut voir : des populations jetés sur les routes, des enfants jeter dans la guerre, des vainqueurs et des vaincus finalement réconcilier dans des cimetières que leur importance à élever au rang de curiosités touristiques ! La paix revenue, j’ai visité les mines, j’ai vu la police charger des grévistes, je l’ai vu aussi chargé des chômeurs ! J’ai vu la richesse de certaines contrer et l’incroyable pauvreté de certaines autres : et bien durant toutes ces années je n’ai jamais cessé de penser à l’Europe ! Monsieur Chalamont lui a passé une partie de sa vie dans une banque à y penser aussi : nous ne parlons forcément pas de la même Europe ! – (opposition droite et extrême / conservateur) nous pensons d’abord à la France ! Et vous n’avez pas le monopole de l’Europe, nous y pensons aussi ! – (le président du conseil) Tout le monde parle de l’Europe ! Mais c’est sur la manière de faire cette Europe que l’on ne s’entend plus, c’est sur les principes essentiels que l’on s’oppose. Pourquoi croyez-vous messieurs que l’on demande au gouvernement de retirer son projet d’union douanière : parce qu’il constitue une atteinte à la souveraineté nationale ? Non pas du tout. Simplement parce qu’un autre projet est prêt. – (opposition droite et extrême/conservatrice) c’est faux ! – (le président du conseil) Un projet qui vous sera présenté par le prochain gouvernement ! – (opposition droite et extrême/conservatrice) Monsieur le président je demande la permission de vous interrompre. – (le président du conseil) À non ! Et ce projet je peux d’avance vous en dénoncer le principe : la constitution de Trust horizontaux et verticaux et de groupe de pression qui maintiendront sous leur contrôle non seulement les produit du travail mais les travailleurs eux-mêmes. On vous demandera plus Messieurs de soutenir un ministère mais d’appuyer un gigantesque conseil d’administration. Brouhaha, sifflement et l’assemblée chahutent de gauche à droite. Le président de l’AN (clochette) : messieurs un peu de calme, la parole est à Monsieur le président du conseil. – (le président du conseil) Si cette assemblée avait conscience de son rôle, elle repousserait cette Europe des maîtres de forge et des compagnies pétrolières, cette Europe qui a l’étrange particularité de vouloir se situe au-delà des mers c’est-à-dire partout sauf en Europe car je les connais moi ces européens à tête d’explorateur ! – (opposition droite et extrême/conservatrice) La France le 89 avec une mission civilisatrice à remplir. – (le président du conseil) Et quelques profits à en tirer ! – (opposition droite et extrême/conservatrice) Il y avait des places à prendre. Le devoir de la France était de les occuper pourrait trouver de nouveau débouchés pour son industrie, un champ d’expérience pour ses armes. – (le président du conseil) Et une école d’énergie pour ses soldats, je connais la formule. Et bien personnellement je trouve cette mission sujette à caution et le profit dérisoire, sauf évidemment pour quelques affairistes en quête de fortune et quelques missionnaires en mal de conversion. Or je comprends très bien que le passif de ces entreprises n’effraie pas une assemblée ou les parties ne sont plus que des syndicats d’intérêts ! Brouhaha complet. – (deux hommes à gauche) Il est fou, c’est un suicide ! Non mais c’est un adieu… – (un homme du centre droit prend la parole) Monsieur le président de l’assemblée…. Monsieur le président de l’assemblée je demande que les insinuations calomnieuses que le président du conseil vient de porter contre les élus du peuple ne soit pas publiée au JO ! (Applaudissements) – (le président du conseil) J’attendais cette protestation mais je ne suis pas surpris qu’elle vienne de vous Monsieur Jussieu : vous êtes je crois conseil juridique des aciéries Crénaire, je ne vous le reproche pas. – (le même homme - centre droit) Vous êtes trop bon ! – (le président du conseil) Je vous reproche simplement de vous être fait élire sur une liste de gauche et de voter à l’assemblée que des projets d’inspiration patronale. – (le même homme - centre droit) Il y a des patrons de gauche ! Je tiens à vous l’apprendre. – (le président du conseil) Il y a aussi des poissons volants mais qui ne constitue pas à la majorité du genre. Brouhaha. – (le président du conseil) J’ai parlé tout à l’heure de syndicat d’intérêt, voulez-vous messieurs que je fasse l’appel de cette assemblée ? Nous allons même le faire par ordre alphabétique. « Ooooh…ooh… »