Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire

série de romans pour la jeunesse

Les Désastreuses Aventures des orphelins Baudelaire (A Series of Unfortunate Events) est une série de romans écrits par l'américain Daniel Handler sous le pseudonyme de Lemony Snicket, dont la parution a débuté en 2006.

NB : du fait de certains problèmes de traduction, on privilégiera les citations traduites littéralement des œuvres originelles, et non les citations de la traduction française qui s'éloigne parfois énormément du texte de départ

Tome I : Tout commence mal modifier

Si vous aimez les histoires qui finissent bien, vous feriez beaucoup mieux de lire un autre livre. Car non seulement celui-ci finit mal, mais encore il commence mal, et tout y va mal d'un bout à l'autre, ou peu s'en faut. C'est que, dans la vie des enfants Baudelaire, les choses avaient une nette tendance à aller toujours de travers. Violette, Klaus et Prunille Baudelaire étaient pourtant des enfants intelligents, pleins de ressources et loin d'être laids. Mais le sort les avait pourvus d'une malchance inimaginable, et presque tout ce qui leur arrivait était placé sous le signe de la guigne, de la déveine et de l'infortune. Je suis navré de devoir le dire, mais c'est la stricte vérité.
  • (en) If you are interested in stories with happy endings, you would be better off reading some other book. In this book, not only is there no happy ending, there is no happy beginning and very few happy things in the middle. This is because not very many happy things happened in the lives of the three Baudelaire youngsters. Violet, Klaus, and Sunny Baudelaire were intelligent children, and they were charming and resourceful, and had pleasant racial features, but they were extremely unlucky, and most everything that happened to them was rife with misfortune, misery, and despair. I'm sorry to tell you this, but that is how the story goes.
  • (fr) Tout commence mal (1999), Lemony Snicket (trad. Rose-Marie Vassallo), éd. Harper Collins, coll. « Nathan », 2002  (ISBN 209282353 - 1), chap. Chapitre I, p. 9-10


C’était un gros livre imprimé serré, ardu et ennuyeux à mourir. Les heures passaient, la fatigue montait. De temps à autre, Klaus sentait ses paupières tomber. Il se surprenait à relire la même phrase encore et encore. Il se surprenait à relire la même phrase encore et encore. Il se surprenait à relire la même phrase encore et encore.
  • (en) The book was long, and difficult to read, and Klaus became more and more tired as the night wore on. Occasionally his eyes would close. He found himself reading the same sentence over and over. He found himself reading the same sentence over and over. He found himself reading the same sentence over and over.
  • (fr) Tout commence mal (1999), Lemony Snicket (trad. Rose-Marie Vassallo), éd. Harper Collins, coll. « Nathan », 2002  (ISBN 209282353 - 1), chap. Chapitre VIII, p. 108


Mais il est aussi des livres que personne n’a jamais envie de lire, et ce sont les livres de droit. Dans ces livres-là, on ne parle que de lois. Et ils sont toujours affreusement longs, affreusement ennuyeux, affreusement ardus à lire. C’est d’ailleurs ce qui permet aux juges, aux avocats et à tous les hommes de loi de devenir très riches : eux seuls ont eu le courage de lire jusqu’au bout ces livres à dormir debout. Et seule l’envie de devenir très riche peut inciter à s’attaquer à des livres affreusement longs, affreusement ennuyeux et ardus – elle seule peut pousser à les lire en entier.
  • (en) Books about law are notorious for being very long, very dull, and very difficult to read. This is one reason many lawyers make heaps of money. The money is an incentive - the word 'incentive' here means 'an offered reward to persuade you to do something you don't want to do' - to read long, dull, and difficult books.
  • (fr) Tout commence mal (1999), Lemony Snicket (trad. Rose-Marie Vassallo), éd. Harper Collins, coll. « Nathan », 2002  (ISBN 209282353 - 1), chap. Chapitre VII, p. 97


Second Tome : The Reptile Room modifier

Lorsqu'une personne a un peu tort -- disons, lorsqu'un serveur verse dans votre espressio macchiato du lait sans matières grasses, à la place d'un lait allégé -- il est souvent plutôt aisé de lui expliquer en quoi et pourquoi celle-ci a tort. Mais lorsqu'une personne a incommensurablement tort -- disons, lorsqu'un serveur se met à vous mordre le nez au lieu de prendre votre commande -- l'on se trouve parfois si surpris que l'on s'en trouve incapable de dire quoi que ce soit. Paralysé par le tort incroyablement élevé du serveur, votre bouche resterait grande ouverte et vos yeux ne cesseraient de clignoter, mais vous seriez incapable de prononcer le moindre mot.
  • (en) When someone is a little bit wrong — say, when a waiter puts nonfat milk in your espresso macchiato, instead of lowfat milk — it is often quite easy to explain to them how and why they are wrong. But if someone is surpassingly wrong — say, when a waiter bites your nose instead of taking your order--you can often be so surprised that you are unable to say anything at all. Paralyzed by how wrong the waiter is, your mouth would hang slightly open and your eyes would blink over and over, but you would be unable to say a word.
  • The Reptile Room, Lemony Snicket (trad. Wikiquote), éd. HarperCollins, 1999, p. 53


Lorsque vous étiez petit, peut-être l'on vous a-t-on lu l'insipide -- adjectif signifiant ici "qui ne mérite d'être lue à quiconque" -- du Gars qui criait au Loup. Un garçon particulièrement ennuyeux, comme vous vous en souvenez peut-être, criait "Au Loup !" lorsqu'il n'y avait manifestement aucun loup à proximité, et les villageois naïfs couraient à sa rescousse, seulement pour découvrir que tout cela n'était qu'une blague. Mais un jour il cria "Au Loup !" sans intention de blaguer, les villageois ne vinrent pas, le garçon se fit dévorer, et l'histoire, Dieu merci, s'arrête là. La morale de cette histoire, bien sûr, est qu'il ne faudrait jamais vivre dans un endroit où les loups rôdent et traînent avec une telle liberté, mais celui qui vous a raconté cette même histoire vous a probablement seriné que la morale était qu'il ne faut jamais mentir dans la vie. Une morale absurde, puisque vous et moi savons très bien que mentir peut être non seulement bon, mais également nécessaire. [...] Il existe une autre histoire impliquant les loups qu'on vous a probablement lue également, une histoire tout aussi absurde. Je parle du "Petit Chaperon Rouge", une petite fille particulièrement odieuse qui, tout comme le Gars qui criait Au Loup, persista à envahir en intruse le territoire d'animaux dangereux. Vous vous rappellerez que le Loup, après avoir été traité de façon très malpolie par notre Petit Chaperon Rouge, mangea la grand-mère de cette jeune fille, et se déguisa de ses frusques. C'est bien cet aspect de l'histoire qui atteint le summum du ridicule, car tout à chacun pourrait penser que même une pimbêche aussi peu maligne que le Petit Chaperon Rouge pourrait faire en un instant la différence entre sa grand-mère et un loup en robe de chambre et charentaises. Si vous connaissez suffisamment bien quelqu'un, comme votre grand-mère, ou votre petite sœur, vous saurez très bien déterminer les fois où elles sont réelles de celles où elles sont des usurpatrices.
  • (en) When you were very small, perhaps someone read to you the insipid story — the word insipid here means not worth reading to someone — of the Boy Who Cried Wolf. A very dull boy, you may remember, cried Wolf! when there was no wolf, and the gullible villagers ran to rescue him only to find the whole thing was a joke. Then he cried Wolf! when it wasn't a joke, and the villagers didn't come running, and the boy was eaten and the story, thank goodness, was over. The story's moral, of course, ought to be Never live somewhere where wolves are running around loose, but whoever read you the story probably told you that the moral was not to lie. This is an absurd moral, for you and I both know that sometimes not only is it good to lie, it is necessary to lie. [...] There is another story concerning wolves that somebody has probably read to you, which is just as absurd. I am talking about Little Red Riding Hood, an extremely unpleasant little girl who, like the Boy Who Cried Wolf, insisted on intruding on the territory of dangerous animals. You will recall that the wolf, after being treated very rudely by Little Red Riding Hood, ate the little girl's grandmother and put on her clothing as a disguise. It is this aspect of the story that is the most ridiculous, because one would think that even a girl as dim-witted as Little Red Riding hood could tell in an instant the difference between her grandmother and a wolf dressed in a nightgown and fuzzy slippers. If you know somebody very well, like your grandmother or your baby sister, you will know when they are real and when they are fake.
  • The Reptile Room, Lemony Snicket (trad. Wikiquote), éd. HarperCollins, 1999, p. 54


Nous savons tous très bien que le temps qui nous est imparti en ce monde est limité, et que sur le long terme l'intégralité d'entre nous terminera sous une quelconque planche, pour ne jamais se réveiller. Et pourtant nous sommes toujours surpris lorsque ceci arrive à un de nos proches. Ce serait comme marcher dans un escalier jusqu'à votre chambre dans la pénombre, et croire qu'il y a une marche de plus de celles qui existent réellement. Vos pieds sombrent, fendant l'air, et l'on confronte un funeste moment de noire surprise alors que l'on tente de le faire, et qu'on réajuste la façon dont on voyait les choses.
  • (en) We all know that our time in this world is limited, and that eventually all of us will end up underneath some sheet, never to wake up. And yet it is always a surprise when it happens to someone we know. It is like walking up the stairs to your bedroom in the dark, and thinking there is one more stair than there is. Your foot falls down, through the air, and there is a sickly moment of dark surprise as you try and readjust the way you thought of things.
  • The Reptile Room, Lemony Snicket (trad. Wikiquote), éd. HarperCollins, 1999, p. 117


Troisième Tome : The Wide Window modifier

Il vaut mieux ne pas mettre en bouche ce à quoi l'on est allergique, particulièrement si ce sont les chats.
  • (en) If you are allergic to a thing, it is best not to put that thing in your mouth, particularly if the thing is cats.
  • The Wide Window, Lemony Snicket (trad. Wikiquote), éd. HarperCollins, 2000, p. 110


Bien souvent, lorsque certaines personnes se sentent insupportablement malheureuses, elles voudront faire en sorte que d’autres personnes ressentent la même chose. Mais ça n’aide pas vraiment.
  • The Wide Window, Lemony Snicket (trad. Wikiquote), éd. HarperCollins, 2000, p. 32


Il y a peu de spectacles plus désolants qu’un livre détruit.
  • (en) There are few sights sadder than a ruined book.
  • The Wide Window, Lemony Snicket (trad. Wikiquote), éd. HarperCollins, 2000, p. 134


Le vol, bien sûr, est un crime, et un acte passablement malpoli. Mais comme la plupart des actes de malpolitesse, il est excusable sous certaines circonstances. Un vol n’est pas excusable si, par exemple, vous vous trouvez dans un musée et décidez qu’un tableau irait bien mieux chez vous, arrachez la dite peinture et l’accrochez dans votre maison. Mais, si vous souffriez d’une faim vraiment, vraiment insupportable, et n’aviez pas le moindre moyen d’obtenir de l’argent, il serait excusable d’arracher la dite peinture, de l’emporter dans votre maison, et la manger.
  • (en) Stealing, of course, is a crime, and a very impolite thing to do. But like most impolite things, it is excusable under certain circumstances. Stealing is not excusable if, for instance, you are in a museum and you decide that a certain painting would look better in your house, and you simply grab the painting and take it there. But if you were very, very hungry, and you had no way of obtaining money, it might be excusable to grab the painting, take it to your house, and eat it.
  • The Wide Window, Lemony Snicket (trad. Wikiquote), éd. HarperCollins, 2000, p. 95


Il existe deux sortes de peurs : rationnelles et irrationnelles – ou en des termes plus simples, celles basées sur du réel et celles qui ne le sont pas. […] Avoir peur d’un monstre caché sous le lit est parfaitement rationnel, car il se peut qu’il y ait effectivement un monstre sous le lit à tout moment, prêt à vous avaler, mais la peur des agents immobiliers est une peur irrationnelle. […] A part la probabilité de porter un manteau hideux, le pire que puisse vous faire un agent immobilier est de vous montrer une maison hideuse à votre goût, et il est donc complètement irrationnel qu’ils vous inspirent de l’effroi.
  • (en) There are two kinds of fears: rational and irrational- or, in simpler terms, fears that make sense and fears that don't. […] Being afraid of a monster under the bed is perfectly rational, because there may in fact be a monster under your bed at any time, ready to eat you all up, but a fear of realtors is an irrational fear. […] Besides occasionally wearing an ugly yellow coat, the worst a realtor can do to you is show you a house that you find ugly, so it is completely irrational to be terrified of them.
  • The Wide Window, Lemony Snicket (trad. Wikiquote), éd. HarperCollins, 2000, p. 58


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