Liberté d'expression

liberté de communiquer ses opinions et idées

La liberté d'expression consiste à pouvoir s'exprimer librement sans craindre la censure. Elle est garantie par l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948.

La liberté d'expression ne gêne véritablement que ceux qui n'ont rien à dire et qui ne veulent rien entendre.
  • Le Retour du silencieux, Albert Brie, éd. Boréal, 1989, p. 212


François Burgat

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Je suis intimement convaincu que la liberté d’expression ne peut pas être à géométrie variable. En France, nous insistons énormément sur l’universalité de nos valeurs, mais nous avons une récurrente difficulté à les appliquer en tant que telles. On le voit avec la dichotomie entre Dieudonné (avant qu’il n’entre dans sa dérive de radicalisation) et Eric Zemmour. Le premier a été interdit pour un jeu de mots et le deuxième est encensé par tous les médias français. Le problème de notre liberté d’expression est qu’elle est sélective, ce qui lui enlève tout son sens.
  • « Liberté d’expression, le grand malaise né de la tuerie de « Charlie Hebdo » », Julie Conti, Le Temps, 13 janvier 2015 (lire en ligne)


Je ne pense pas que l'État devrait avoir le droit de déterminer la vérité historique et de punir les gens qui dévient de cette vérité. Je refuse de donner à l'État un tel droit […]. Si vous croyez en la liberté d'expression, vous croyez alors dans la liberté de parole pour les opinions qui vous déplaisent également. Goebbels était en faveur de la liberté de parole pour les opinions qu'il aimait… Et Staline était pareil. […] Si vous êtes en faveur de votre liberté de parole, cela signifie que vous êtes en faveur de la liberté de parole pour les opinions que précisément vous méprisez. Sinon, vous n'êtes pas en faveur de la liberté d'expression.


Tout État cherche à se protéger de la destruction, qu’elle vienne de l’intérieur ou de l’extérieur ; les États qui reconnaissent d’une manière ou d’une autre la liberté d’expression voient donc leur volonté de protection interne rendue plus difficile par l’existence même de cette liberté.
  • Démocratie antique et Démocratie moderne (1973), Moses I. Finley (trad. Monique Alexandre), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2006  (ISBN 978-2-228-89751-8), chap. 3. Socrate et après Socrate, p. 126-127


Mais ce qu'il y a de particulièrement néfaste à imposer silence à l'expression d'une opinion, c'est que cela revient à voler l'humanité : tant la postérité que la génération présente, les détracteurs de cette opinion davantage encore que ses détenteurs. Si l'opinion est juste, on les prive de l'occasion d'échanger l'erreur pour la vérité ; si elle est fausse, ils perdent un bénéfice presque aussi considérable : une perception plus claire et une impression plus vive de la vérité que produit sa confrontation avec l'erreur.
  • De la liberté (1859), John Stuart Mill (trad. Laurence Lenglet), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1990  (ISBN 2-07-032536-9), p. 85


Il n'y a ni bon ni mauvais usage de la liberté d'expression, il n'en existe qu'un usage insuffisant.


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