Luxure
La luxure désigne un penchant immodéré pour la pratique des plaisirs sexuels. C'est l'un des sept péchés capitaux définis par le catholicisme.
Histoire
modifierCatherine Salles, Les bas-fonds de l'Antiquité, 1982
modifier- Les bas-fonds de l'Antiquité (1982), Catherine Salles, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2004 (ISBN 2-228-89817-1), partie 2. Le monde latin — La ville, chap. 12. La « vie inimitable », p. 290
Littérature
modifierCritique
modifierJean Decottignies, Écritures ironiques, 1988
modifier- À propos du Nom de la Rose, d'Umberto Eco.
- Écritures ironiques, Jean Decottignies, éd. Presses Universitaires de Lille, 1988, p. 164
Prose poétique
modifierRobert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927
modifierPrends garde, ne sois pas mon ami. J’ai juré de ne plus me laisser prendre à ce terrible piège à loup, je ne serai jamais le tien et si tu consens à tout abandonner pour moi, je ne t’en abandonnerai pas moins un jour.
Je connais d’ailleurs, pour l’avoir éprouvé, l’abandon. Si tu désires cette hautaine luxure c’est bien, tu peux me suivre. Autrement, je ne demande que ton indifférence, sinon ton hostilité.
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), VIII. A perte de vue, p. 94
Roman
modifierJames Joyce, Ulysse, 1922
modifierN'avait-il nulle connaissance de cet autre pays qui est appelé Croyez-en-Moi, qui est la terre promise qui sied au roi Délicieux et sera éternellement là où ne sont plus ni mort ni naissance, épousailles ni maternité et où tous tant qu'ils sont entreront qui ont cru en elle ? Oui, Pieux lui avait parlé de cette terre et Chaste lui en avait indiqué la route mais le fait est que sur cette route il était tombé sur une certaine courtisane fort plaisante à l'œil et qui lui dit se nommer Un-Bon-Tiens et le détourna par ruse de la bonne voie avec des flatteries qu'elle lui prodiguait, comme : Oh mon joli cœur viens-t'en un peu par ici et je te ferai voir un endroit charmant, et elle le flatta de tant d'expertes façons qu'elle l'attira en sa grotte qui a nom Deux-Tu-l'Auras, ou selon quelques doctes personnes, Concupiscence Charnelle.
Ceci était ce que tous les membres de cette compagnie attablée là dans le Manoir des Mères convoitaient le plus chaudement et s'ils avaient fait rencontre de cette courtisane Un-Bon-Tiens (qui était dedans soi toutes les ordres infections, tous les monstres, et possédée d'un malin esprit), ils eussent fait feu de tout bois pour lui donner assaut et la posséder. Touchant Croyez-en-Moi, ils dirent que ce n'était chose autre qu'une imagination et qu'ils ne s'en pouvaient faire représentation aucune, que premier, Deux-Tu-l'Auras où elle les entraînait était par excellence une bienheureuse grotte et s'y voyaient quatre oreillers portant pancartes dessus lesquelles étaient ces mots écrits, En Levrette et Tête-Bêche et Langue-Fourrée et Flanc-à-Flanc, et second, que de cet ordre infection, Omnivérole, et des monstres, ils n'avaient souci car Préservatif leur avait fait don d'un puissant bouclier de boyau de bœuf, et en troisième lieu, qu'ils n'avaient non plus à craindre Progéniture qui était cet esprit malin, par la vertu de ce même bouclier qui s'appelait Mortogosse. Ainsi tous s'ébattaient en leur aveuglement, M. Lergoteur et M. Dévot-par-Occasion, M. Chimpanzé-de-la-Chope, M. Faux-Franc-Homme, M. Disert-Dixon, le jeune Grand-Vantard et M. Prudent-Bonace. En quoi, ô misérables humains, vous vous abusiez là, alors que c'était la voix du dieu qui retentissait en sa male rage et que son bras était prêt de se lever pour réduire en poudre vos âmes à cause de tant de blasphèmes et de ce que vous avez jeté hors à mépris de sa parole qui d'engendrer grandement vous enjoint.
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 615
- Ulysse (1922), James Joyce (trad. Auguste Morel), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1957 (ISBN 2-07-040018-2), p. 722
Philosophie
modifier- Traité des devoirs (44 av. J.C.), Cicéron (trad. Gallon La-Bastide), éd. Victor Lecou, 1850, p. 104
- Citation choisie pour le 25 février 2011.
Alexis Philonenko, La philosophie du malheur : concepts et idées, 1999
modifier- La philosophie du malheur : concepts et idées, Alexis Philonenko, éd. Vrin, 1999, p. 243
Psychologie
modifierMary Esther Harding, Les Mystères de la femme, 1953
modifierDans l'initiation aux mystères d'Isis, le candidat devait prendre la forme de l'âne Set ou Typhon pour devenir conscient de toute sa luxure et concupiscence et éprouver l'aspect négatif de l'Eros, de sa propre libido, non pas en se livrant à une débauche effective, mais en passant par l'épreuve rituelle de l'initiation. On l'isolait de ses compagnons pour qu'il se sente abandonné, car quelque chose en lui était hostile à la « participation ». On le battait, le maltraitait, on l'exposait à la faim et aux tentations sexuelles.
Car Typhon n'est pas foncièrement différent d'Eros. C'est Eros sous une forme implacable, l'inverse, le contraire de la « participation ». Lorsque le candidat à l'initiation avait traversé cette épreuve, lorsqu'il avait pleinement éprouvé cet aspect de la vie, ressenti son vide et sa stérilité et résolu d'y renoncer pour toujours, lorsqu'il se montrait capable de castration volontaire, alors seulement il voyait Isis la déesse et retrouvait sa forme humaine en mangeant ses roses. Ces roses d'Isis sont les fleurs de la pure passion, et symbolisent l'amour libéré de la luxure.
- Les Mystères de la femme (1953), Mary Esther Harding (trad. Eveline Mahyère), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2001 (ISBN 2-228-89431-1), chap. XIII. Le sacrifice du fils, p. 296
Religion
modifierJean Couturier, Catéchisme dogmatique et moral, 1827
modifier- À propos du pécheur par luxure.
- Catéchisme dogmatique et moral, Jean Couturier, éd. Victor Lagier, 1827, t. 3, p. 145-146