Messaline

impératrice romaine

Valeria Messalina (c. 20 – 48) est la troisième épouse de l'empereur romain Claude et la mère de Britannicus en 41. Les historiens antiques lui attribuent une conduite scandaleuse qui finit par provoquer sa perte. Soupçonnée de comploter contre l'empereur, elle est exécutée sommairement en 48.

Messaline portant Britannicus ? (marbre, Musée du Louvre) Cette statue serait inspirée du groupe de Céphisodote l'Ancien Eiréné portant Ploutos.

Citations modifier

Tacite, Annales modifier

On était alors au milieu de l’automne : Messaline, plus dissolue et plus abandonnée que jamais, donnait dans sa maison, un simulacre de vendanges. On eût vu serrer les pressoirs, les cuves se remplir ; des femmes vêtues de peaux bondir comme les bacchantes dans leurs sacrifices ou dans les transports de leur délire ; Messaline échevelée, secouant un thyrse, et près d’elle Silius couronné de lierre, tous deux chaussés du cothurne, agitant la tète au bruit d’un chœur lascif et tumultueux. On dit que, par une saillie de débauche, Vectius Valens étant monté sur un arbre très-haut quelqu’un lui demanda ce qu’il voyait, et qu’il répondit : "Un orage furieux du côté d’Ostie ; " soit qu’un orage s’élevât en effet, ou qu’une parole jetée au hasard soit devenue le présage de l’événement.
  • Annales, Tacite (trad. Jean-Louis Burnouf), éd. Hachette, 1863, XI, 31, p. 232


On annonça à Claude, tandis qu'il dînait, que Messaline était morte, sans préciser si c'était de sa propre main ou de celle d'un autre. Il ne le demanda pas ; il réclama une coupe et poursuivit le repas comme d'habitude. Même au cours des jours suivants, il ne donna aucun signe de haine, de joie, de colère, de tristesse, bref d'aucune émotion humaine, ni lorsqu'il voyait les accusateurs joyeux, ni quand il voyait ses enfants affligés. Ce qui aida à faire oublier Messaline fut que le sénat décida que l'on ôterait son nom et ses portraits des lieux publics et privés.
  • Annales, Tacite (trad. Jean-Louis Burnouf), éd. Hachette, 1863, XI, 38, p. 235


Catherine Salles modifier

Les débordements des grandes dames, les orgies licencieuses organisées par les matrones issues de la noblesse27 ne sont pas une pure invention de moralistes scandalisés. Si l'histoire a noirci le personnage de Messaline, le comportement qu'on lui attribue n'est pas sans équivalent dans la société impériale. Après la morosité du règne augustéen, les mœurs se libèrent brutalement pendant les premières années du règne de Tibère. Certaines matrones se font inscrire ouvertement parmi les prostituées recensées par les autorités de police. Cela leur permettra, pensent-elles, d'aimer librement qui elles veulent sans encourir de sanctions.


Paul Veyne modifier

(...) cette jeune femme de 24 ans, qu'on dépeint comme une dévergondée, était en réalité une sentimentale, une amoureuse romantique.
  • La Société romaine, Paul Veyne, éd. Seuil, 1991, Chapitre "La famille et l'amour sous le Haut-Empire romain", p. 98


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