Nicolas et Sonia Poussin
Alexandre et Sonia Poussin sont des voyageurs français qui ont notamment traversé l'Afrique à pied.
Africa Trek, 2007
modifierQuand tu arrives au sommet, continue à monter.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 36
Marcher, c'est attendre et cultiver sa patience.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 40
Chacun de nos actes a des conséquences éternelles. Prendre à droite ou à gauche ? Frapper à cette porte ou à celle-ci ? Et savoir que le sort de notre voyage est en jeu. C'est aller au-devant de la vie. Collectionner les coïncidences. Jouer avec les anges. Nous marchons aussi pour cette excitation.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 91
Nous rentrons au crépuscule, recrus de fatigue et songeant à l'importance de l'art dans la vie. L'art ou la signature d'un peuple, l'art ou le pied de nez infligé au temps.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 101
Le Sesotho (langue du Lesotho) a cent dix mots concernant l'état du lait !
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 127
Il y en a qui font que les choses arrivent, d'autres qui regardent les choses arriver, d'autres qui se demandent si les choses sont arrivées.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 135
Le travail sépare ceux qui s'aiment.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 142
Reproduire c'est mourir, évoluer c'est avancer.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 168
Teilhard de Chardin : « On est toujours au centre du paysage qu'on traverse ! On croit le voir ? On ne fait qu'en déplacer le centre, et le paysage ne cesse de changer... » : la synthèse est impossible. L'humain échappe sans cesse aux tentatives normatives. Reste l'expérience... par définition subjective...
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 179
Plus nous allons de l'avant dans notre voyage, plus nous nous rendons compte qu'il faut marcher pour mériter les rencontres. Si on ne marche pas, il ne se passe rien. Comme s'il y avait un rapport direct entre le litre de sueur et la récompense à l'arrivée, une sorte de loi imminente, irrationnelle, secrète. Chacun de nos pas nous ouvre une porte fabuleuse, nous apporte un enseignement, une leçon peu pathétique. Notre n'a jamais été aussi riche que nous sommes de pauvres marcheurs. Marcher, c'est provoquer. C'est aller au-denvant des choses, moissonner en liberté le long d'un sillon romanesque, vivre dans un émerveillement perpétuellement renouvelé. Vive la marche !
Cette fois-ç, après un partage avec un parlementaire, la marche nous offre un week-end jet-set avec un important industriel du pays. La marche s'en moque, elle n'est ni raciste ni marxiste, elle décloisonne, elle est libre, elle postuel que tout hôte a quelque chose à donner et n'a pas été croisé par hasard.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 234
Ce qui reste à faire impressionne beaucoup plus que ce qui a été fait.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 253
Ce qui fait l'homme, c'est l'amour de la vie et la conscience que tout n'est que vide et poussière hormis cet amour de la vie. La vie organise. La barbarie désorganise, anéantit.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 278
Je sculpte pour transformer une idée fugitive en trace éternelle. Je pense soudain à nos traces, si éphémères, semées derrière nous en chapelets de pas évanouis, invisibles...
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 320
Lucy. Notre sauveuse s'appelle Lucy. Elle est entre deux âges, en guenilles, marquée par la vie, l'alcool et les coups, mais son sourire est pur comme un soleil. C'est une princesse, une Eve, une mère des hommes, une apparition. Un clin d'œil à notre marche paléo-anthropologique. Le rappel aussi que c'est de nos rencontres que depuis onze mois nous tenons notre survie.
C'est notre faiblesse. C'est notre force.
Une leçon d'humilié pour nos mollets. Ils ne progressent pas par orgueil ou volonté, mais grâce à la simple et naturelle hospitalité des Africains chez qui nous arrivons tous les jours épuisés et assoiffés. Sans eux, sans cette humble chaîne de solidarité, nous n'aurions pas pu marcher plus de deux jours. Des soutiens financiers ? Nous n'en avons pas. Des sauveurs ? Au moins un par jour, en la personne du paysan africain le plus modeste et le plus pauvre, mais riche de cœur. C'est ça, notre survie. C'est ça, notre lot quotidien. C'est ça, notre trésor...- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 328
Il nous démontre, s'il en était besoin la différence entre la pauvreté et la misère. L'une peut être noble et digne tandis que l'autre est toujours une indigence physique ou morale.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 350
L'indigence est une maladie, pas une fatalité. La pauvreté est une dépression mentale, un abandon, une abdication, un laisser-passer, plus qu'un état comptable.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 408
Parlons-en, du tribalisme ! On dit toujours que nos sociétés devraient s'inspirer du fameux « esprit communautaire » africain. Kak Man ! C'est le groupe qui tue l'individu ici. Cet esprit communautaire, de nature tribale, est castrateur, conservateur, il empêche les individus de progresser, de s'extraire du lot, de penser différemment, il attise les jalousies, supprime tous les originaux... C'est le premier totalitarisme et le totalitarisme premier. Il n' y a que les crocodiles qui nagent à contre-courant sur ce continent. Et cet esprit-là n'a rien à voir avec l'esprit communautaire qu'on connaît, solidaire, constructif, collégial, capable de rassembler les hommes d'un village pour construire un pont, un barrage, terrasser un chemin pour mener aux champs communautaires. Ca n'existe pas ici. C'est un paradoxe, dans ces sociétés prétendument communautaires. Les individus sont totalement laissés et livrés à eux-mêmes, ils ne peuvent compter sur personne. Le tribalisme communautaire est le pire des individualismes. La famille extensive est toujours là pour te ponctionner si tu réussis, jamais pour t'aider, ou alors juste pour la survie. Je ne vous parle même pas de l'État. Ils n'en attendent rien. Quand je demande à mes ouvriers pourquoi ils ne manifestent pas contre les agissements du pouvoir, ils me répondent que le président a raison puisque justement il est au pouvoir, et que lorsque leur tribu y sera à son tour ils feront la même chose. Moi, je les plains, ces gens. Ils sont perdus entre deux modèles : le modèle tribal qui fonctionnait à sa façon autrefois et le modèle national dont on constate l'échec depuis cinquante ans.
Puis, philosophe, André nous donne son explication :
- Pour moi, trois grandes tares affectent l'Afrique et l'empêchent de décoller : l'inertie de la tradition, la fuite des cerveaux qui réussissent à échapper à cette inertie et la vacance du gouvernement. Les uns sont castrés, les autres se barrent, les troisièmes se goinfrent sur le dos des premiers. Le cercle est vicieux. Alors qu'on arrête de blâmer l'héritage colonial, le complot mondialiste du contrôle des prix des matières premières ou le déterminisme des conditions naturelles. Ces gens se croient pauvres alors qu'ils vivent au paradis.- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 442-443
Poids des héritages, de l'Histoire, de la politique. Nier des frontières, c'est nier ces trois pilliers de la culture. C'est la culture qui fait l'homme, pas la terre. La pauvreté n'est pas une fatalité.
- Africa trek : 14 000 kilomètres dans les pas de l'homme. 1, Du Cap au Kilimandjaro, Alexandre et Sonia Poussin, éd. Pocket, 2007 (ISBN 978-2-266-15965-4), p. 463