Organisation armée secrète
organisation politico-militaire clandestine française pour la défense de la présence française en Algérie
L'Organisation armée secrète (OAS), également appelée Organisation de l'armée secrète, était une organisation française politico-militaire clandestine, dont les actions concrètes sont principalement le militantisme, la propagande et le terrorisme. Créée le 11 février 1961 après une rencontre à Madrid entre Jean-Jacques Susini et Pierre Lagaillarde, elle regroupait les partisans du maintien de l'« Algérie française » par la lutte armée. Le sigle OAS apparut sur les murs d'Alger le 16 mars 1961, accompagné du slogan « L’Algérie est française et le restera ».
J'estime que les crimes aveugles de l'OAS doivent être condamnés, mais que les hommes qui les commettent ont été rendus « fous furieux » par la politique inhumaine et odieuse poursuivie par le Pouvoir et qu'ils doivent dès lors bénéficier de notre compréhension et des circonstances atténuantes; j'estime encore qu'un jugement analogue doit être porté quant aux crimes, non moins odieux, commis par les hommes du FLN. J'estime que ces crimes, il était certain qu'ils seraient commis, car on ne peut attendre de gens primitifs et fanatiques, après sept ans de combats clandestins et atroces, au cours desquels ils ont été impitoyablement décimés, qu'ils se comportent en hommes raisonnables et civilisés. De là, je conclus qu'il est non seulement inhumain, mais insensé, pour le Pouvoir de livrer dans de telles conditions le groupe minoritaire désarmé à ma merci du groupe majoritaire supérieurement armé. J'affirme que c'est là une décision barbare qui restera longtemps au cours des siècles qui vont suivre comme un opprobre ineffaçable pour notre pays.
- L'Algérie d'Evian (1962), Maurice Allais, éd. Jeune Pied-Noir, 1999, 22 mai 1962, p. 249
Même au moment ou tout était perdu, il y avait dans le cœur de certains Musulmans l'immense espoir que les chefs militaires prestigieux qui avaient été à la tête de l'Armée française et qui avaient pris la tête de l'armée secrète parviennent à la victoire. J'ai le devoir d'écrire que si de nombreux Musulmans, beaucoup plus nombreux qu'on ne le dit, se sont embarqués sur cette galère qu'ils soient du MNA ou de l'Algérie française, c'est qu'ils voyaient dans l'OAS une planche de salut, leur dernière avant de s'avouer vaincus, avant de dire définitivement, nous avons été trahis.
- Mon pays la France (1963), Saïd Boualam, éd. Pocket, 1973, p. 246
La guerre d’Algérie n’a jamais été une guerre entre européens et musulmans. C’est avant tout une guerre arabo-arabe, entre musulmans qui ont choisi l’évolution vers la culture et la société occidentales, et les autres, partisans d’une société arabo-musulmane dont les principes politiques et économiques se rattachent à la tradition musulmane et aux utopies socialistes. Aussi, pour les arabes et berbères partisans de l’Algérie Française, leur engagement dans l'OAS est la suite logique de leur engagement pour la France puissance européenne.
- Les oubliés de la guerre d'Algérie, Raphaël Delpard, éd. M. Lafon, 2003, p. 217
Le terrorisme de l’OAS a été une riposte à celui du FLN. S’indigner du premier en oubliant le second relève de l’inconscience ou de l’hypocrisie. Il ne doit pas y avoir deux poids et deux mesures pour juger des actes semblables.
- Guy Pervillé, 1er novembre 2004, Pieds-noirs : la valise ou le cercueil, dans Science et vie hors série, Algérie 1954-1962, la dernière guerre des Français, novembre 2004, pp. 129-140, paru 1er novembre 2004.
Peut-être l'OAS, si inexcusable que soient ses agissements, doit être interprétée comme le sursaut d'un peuple qui ne veut pas mourrir. Ne nous y trompons pas : elle porte les espoirs de la majorité des Européens d'Algérie. Le terrorisme européen mérite la même réprobation, mais aussi la même considération, que le terrorisme de la rebellion.
- Faut-il partager l'Algérie? (1962), Alain Peyrefitte, éd. Plon, 1962, p. 51
L'armée, les pieds-noirs, les musulmans, les élus, étaient unis par une certaine conception qu'ils avaient de la France. [...] C'était celà l'O. A. S., ni ultras, ni fascistes, ni hitlériens. Qu'étaient-ils donc, je vous en prie, pour le pouvoir? ils étaient un obstacle sur la route qui conduisait à l'indépendance de l'Algérie.
- J'ai choisi la défense, Jean-Louis Tixier-Vignancour, éd. Éditions de la Table ronde, 1964, chap. Le procès de l'attentat du Petit-Clamart, p. 240