Panthère des neiges

espèce de félins des hautes montagnes
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La panthère des neiges (Panthera uncia), aussi appelée léopard des neiges, once ou irbis, est une espèce de félins de la sous-famille des Pantherinae.

Panthère des neiges.

Sylvain Tesson

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— Il y a une bête au Tibet que je poursuis depuis six ans, dit Munier. Elle vit sur les plateaux. Il faut de longues approches pour l'apercevoir. J'y retourne cet hiver, viens avec moi.
— Qui est-ce ?
— La panthère des neiges, dit-il.
— Je pensais qu'elle avait disparu, dis-je.
— C'est ce qu'elle fait croire.


Elle reposait, couchée au pied d'un ressaut de rochers déjà sombres, dissimulée dans les buissons. Le ruisseau de la gorge serpentait cent mètres plus bas. On serait passé à un pas sans la voir. Ce fut une apparition religieuse. Aujourd'hui, le souvenir de cette vision revêt en moi un caractère sacré.


Nous restâmes jusqu'à la nuit. La panthère somnolait, épargnée de toute menace. Les autres animaux paraissaient de pauvres créatures en danger. Le cheval rue au premier geste, le chat détale au moindre bruit, le chien perçoit une odeur inconnue et se lève d'un bond, l'insecte fuit vers sa cache, l'herbivore redoute les mouvements derrière lui et l'homme lui-même n'oublie jamais de regarder dans les coins en entrant dans une pièce. La paranoïa est une condition de la vie. Mais la panthère était certaine de son absolutisme. Elle reposait, absolument abandonnée car intouchable.


Elle bâilla.
Voilà l'effet de l'homme sur la panthère du Tibet.
Elle nous tourna le dos, s'étira, disparut.
Je rendis la lunette à Munier. C'était le plus beau jour de ma vie depuis que j'étais mort.
— Ce vallon n'est plus le même à présent que nous y avons vu la panthère, dit Munier.
Lui aussi était royaliste, croyant à la consécration des lieux par la séjour de l'Être. Nous redescendîmes dans la nuit. J'avais attendu cette vision. Je l'avais reçue. Plus rien ne serait désormais équivalent en ce lieu fécondé par la présence. Ni en mon for intérieur.


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