Paresse

propension à ne rien faire, une répugnance au travail ou à l'effort

La paresse est une propension à ne rien faire, une répugnance au travail ou à l'effort. Considérée comme un des sept péchés capitaux dans la religion catholique, elle est élevée au rang de valeur par certains courants idéologiques contestataires.

Paresse matinale, de Louise Catherine Breslau

Littérature modifier

Essai modifier

Jacques Bénigne Bossuet, Œuvres complètes, 1857 modifier

Qu'est-ce que la paresse ?
C'est une langueur de l'âme qui nous empêche de goûter la vertu, et nous rend lâches à la pratiquer.
  • « Second catéchisme », dans Œuvres complètes (1687), Bossuet, éd. Louis Vivès, 1857, t. 5, p. 100


Gilbert Keith Chesterton, À bâtons rompus, propos débridés, 2010 modifier

Quant à la troisième forme de loisir, la plus précieuse, la plus consolante, la plus pure et la plus sacrée : la noble habitude de ne rien faire du tout… c'est celle qui se trouve négligée à un point qui me paraît menacer toute la race de dégénérescence. C'est parce que les artistes ne pratiquent pas, que les patrons ne patronnent pas, que les foules ne s'assemblent pas pour adorer avec révérence le grand oeuvre de Ne Rien Faire, que le monde a perdu sa philosophie et a même échoué à inventer une nouvelle religion.


Jean Couturier, Catéchisme dogmatique et moral, 1827 modifier

L'oisiveté enfante tous les vices, elle est appelée par excellence la mère de tous les vices. Les proverbes dictés par l'Esprit Saint ne sont que trop prouvés par l'expérience : une âme lâche qui est dans l'inaction est ouverte à toutes les tentations et ne se fait aucune violence pour y résister.
  • Catéchisme dogmatique et moral, Jean Couturier, éd. Victor Lagier, 1827, t. 3, p. 180


Pierre-Marc-Gaston de Lévis, Maximes et réflexions sur différents sujets de morale et de politique, 1812 modifier

L'oisiveté est la rouille de l'âme.


L'oisiveté est aussi fatigante que le repos est doux.


François de La Rochefoucauld, Réflexions ou sentences et maximes morales, 1675 modifier

Il n'y en a point qui pressent tant les autres que les paresseux lorsqu'ils ont satisfait à leur paresse, afin de paraître diligents.


Paul Lafargue, Le Droit à la paresse, 1883 modifier

Jéhovah, le dieu barbu et rébarbatif, donna à ses adorateurs le suprême exemple de la paresse idéale ; après six jours de travail, il se repose pour l'éternité.


Poésie modifier

Robert Desnos, Rrose Sélavy, 1922 modifier

Est-ce que la caresse des putains excuse la paresse des culs teints ?
  • « Rrose Sélavy », Robert Desnos, Littérature Nouvelle Série, nº 7, Décembre 1922, p. 16


Musique modifier

Jacques Higelin, Tombé du ciel, 1988 modifier

Poil dans la main,
Payé à rien foutre,
regarder la poutre
dans l'œil du voisin

  • Poil dans la main, Jacques Higelin, Jacques Higelin, album Tombé du ciel (1988 chez EMI).


Cinéma modifier

Éric Rohmer, La Collectionneuse, 1967 modifier

Ce qui compte dans le temps qui vient, c'est pas le travail, c'est la paresse. Tout le monde s'accorde pour dire que le travail n'est qu'un moyen. On parle d'une civilisation du loisir. Quand on y arrivera on aura perdu tout sens du loisir. Il y a des gens qui travaillent quarante ans pour se reposer ensuite et quand il tiennent enfin le repos, ils ne savent pas qu'en faire et ils meurent. Sincèrement, je crois que je sers mieux la cause de l'humanité en paressant qu'en travaillant. C'est vrai, il faut avoir le courage de ne pas travailler.


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