Pierre Benoit
écrivain français (1886-1962)
Pierre Benoit, né le 16 juillet 1886 à Albi (Tarn) et mort le 3 mars 1962 à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques), est un écrivain français, membre de l'Académie française, dont les romans d'aventures, au premier rang desquels L'Atlantide, ont connu un succès considérable dans la première moitié du XXe siècle.
Citations
modifierL'Atlantide, 1920
modifierSi les pages qui vont suivre voient un jour la lumière du soleil, c’est qu’elle m’aura été ravie. Le délai que je fixe à leur divulgation m’en est un assez sûr garant.
- L'Atlantide, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1920, Lettre liminaire, p. 9 (texte intégral sur Wikisource)
J’aurais pu étudier le droit, la médecine. Je serais aujourd’hui quelqu’un de bien tranquille, dans une ville, avec une église et des eaux courantes ; et non pas ce fantôme vêtu de coton, accoudé, avec une anxiété inexprimable, sur le désert qui va l’engloutir.
- L'Atlantide, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1920, Lettre liminaire, p. 12-13 (texte intégral sur Wikisource)
Le maréchal des logis Châtelain n’a peur de personne, mon lieutenant. Il a été à Abomey, contre les Amazones, dans un pays où, de chaque buisson, sortait un bras noir qui vous saisissait la jambe, tandis qu’un autre, d’un coup de coutelas, vous la tranchait, raide comme balle.
- L'Atlantide, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1920, chapitre I, p. 21 (texte intégral sur Wikisource)
Depuis, j’ai eu l’occasion de me familiariser avec les Agatarchide de Cos et les Artémidore d’Éphèse, mais j’avoue qu’en cet instant la présence de leurs dissertations dans les cantines d’un capitaine de cavalerie ne fut pas sans me causer quelque émoi.
- L'Atlantide, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1920, chapitre II, p. 36 (texte intégral sur Wikisource)
Deux jours plus tôt, du pont du paquebot, j’avais commencé à apercevoir la terre d’Afrique. Je les plains, ceux qui, lorsqu’ils voient pour la première fois les pâles rochers, ne sentent pas un grand coup à leur cœur en songeant que cette terre se prolonge des milliers et des milliers de lieues…
- L'Atlantide, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1920, chapitre II, p. 40-41 (texte intégral sur Wikisource)
C’est ainsi qu’Antinéa, fille de Neptune, compte au nombre de ses aïeules l’immortelle reine d’Égypte. C’est ainsi que, par ses droits d’héritage, les vestiges de la bibliothèque de Carthage, enrichis des vestiges de la bibliothèque d'Alexandrie, se trouvent actuellement sous vos yeux.
- Dans le roman d'aventure de Pierre Benoit, Antinéa, souveraine du royaume souterrain de l'Atlantide, a préservé les plus précieux ouvrages de la bibliothèque.
- L'Atlantide, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1920, chapitre IX, p. 153 (texte intégral sur Wikisource)
La Chaussée des géants, 1922
modifierC'est le lundi du saint jour de Pâques de l'année 1152 que Devorgilla, fille d'Antrim, femme du Turnan O'Ruarc, a commis le crime, ayant juste atteint ce jour-là son septième lustre. Qu'une fille d'Antrim atteigne elle aussi son septième lustre un lundi de Pâques : alors, ce jour-là, la faute de Devorgilla sera rachetée, les cieux retentiront des trompettes de la délivrance, et la Chaussée des Géants verra, avec la victoire de Finn Mac Coul, la fuite de l'envahisseur.
- Inscription énigmatique écrite en anglais figurant au verso d'une image offerte par la jeune Antiope d'Antrim au narrateur.
- La Chaussée des géants, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1922, Prologue, p. 15 (lire en ligne)
La guerre est sans doute, après le cloître, la plus grande école d'humilité. J'ajoute que cette réflexion ne m'est venue que plus tard, sur un lit d'hôpital.
- La Chaussée des géants, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1922, Chapitre premier, p. 17 (lire en ligne)
Ah ! soirée sinistre, solitude totale ! des gens se sont suicidés pour moins que cela. Et moi, pourtant, grâce aux trois livres dont je tâtais sous ma capote les dos basanés, j'étais heureux.
- La Chaussée des géants, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1922, Chapitre premier, p. 20 (lire en ligne)
Le mingrélien ! Fichtre, dit-il, quand il apprit l'objet de mes études présentes. Et vous pensez l'utiliser à quelque chose, votre mingrélien ? ajouta-t-il, avec ce sens des réalités qui caractérise de plus en plus les universitaires français.
- La Chaussée des géants, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1922, Chapitre premier, p. 20 (lire en ligne)
Noisy-le-Sec ! Combien de Français qui allaient mourir ont été dirigés vers leur destin immérité par cette lugubre écluse noire.
- La gare de Noist-le-Sec était celle où les combattants mobilisés passaient pour partir à la guerre durant la Première guerre mondiale.
- La Chaussée des géants, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1922, Chapitre premier, p. 36 (lire en ligne)
Ce n'est pas ma faute si l'Anglais est ainsi fait, mais vous devriez le savoir, monsieur le professeur, en poignardant un de ses ministres, on a plus de chances d'arriver à une conversation fructueuse avec lui qu'en servant bêtement dans son armée, comme un mercenaire sikh ou gourka.
- M. Térence.
- La Chaussée des géants, Pierre Benoit, éd. Albin Michel, 1922, Chapitre premier, p. 54 (lire en ligne)
Citations rapportées
modifierElles étaient là, peintes au faîte de ma cathédrale, ce matin de juillet 1886 où l'on déposait le sel du sacrement de rédemption sur les lèvres de l'enfant dont les yeux n'étaient même pas encore ouverts à la lumière. S'il ne pouvait, lui, les contempler, elles l'avaient, elles, déjà entrevu. Elles savaient que le temps n'était plus loin où il ne vivrait plus que pour elles. Pour le meilleur et pour le pire, elles seraient, les unes et les autres, ses inséparables compagnes, les animatrices, faibles ou fortes, des intrigues qu'elles seraient par lui chargées de dénouer, à bon ou à moins bon escient.
- Au sujet de la parabole des vierges folles et des vierges sages représentée sur la façade de la cathédrale d'Albi, ville où Pierre Benoit a grandi.
- « Pierre Benoit et le terroir français », Robert Jouanny, dans Pierre Benoit témoin de son temps, actes du colloque organisé par l'Association des écrivains de langue française, Pierre Benoit, cité par Robert Jouanny, dans Edmond Jouve, Gilbert Pilleul, Charles Saint-Prot (dir.), éd. Albin Michel, 1991, p. 191