Pierre Drieu La Rochelle
romancier, essayiste et journaliste français
Pierre Drieu La Rochelle, né le 3 janvier 1893 à Paris, mort le 15 mars 1945 à Paris, était un romancier et essayiste français, combattant de la Grande Guerre, romancier, essayiste et journaliste, dandy, socialisant puis fascisant et collaborateur durant l'Occupation de la France par l'Allemagne nazie.
Le Feu follet, 1931
modifierLa vie n'allait pas assez vite en moi, je l'accélère. La courbe mollissait, je la redresse. Je suis un homme. Je suis maître de ma peau, je le prouve. [...] Un revolver, c'est solide, c'est en acier. C'est un objet. Se heurter enfin à l'objet.
- Le Feu follet (1931), Pierre Drieu La Rochelle, éd. Gallimard, coll. « Le livre de poche », 1967, p. 178
L'homme à cheval, 1943
modifierIl y a beaucoup d'action dans l'homme de rêve et beaucoup de rêve dans l'homme d'action.
- L'homme à cheval (1943), Pierre Drieu La Rochelle, éd. Pardès, 2019 (ISBN 978-2-86714-541-4), p. 7
Il y avait une belle et forte idée dans ce rapprochement de l’homme et de la femme, des deux parties de la nation. Mais le Père Florida veillait. Et ce n’est jamais en vain qu’une femme est une femme du monde, comme vous dites dans votre singerie de Paris. Qu’est-ce qu’une femme du monde ? C’est la fille d’une aristocratie battue, décapitée. En cette année 1868, cela est plus vrai que jamais. Cela est vrai depuis 1792. Les aristocrates de par le monde sont des décapités qui marchent par habitude. Voilà ce que sont vos grands, Florida, voilà sur quoi s’appuie l’Église, voilà ce qu’appuie l’Église. Mais peut-être que le pape et les cardinaux sont eux-mêmes des décapités. Cela se saura un jour, dans deux ou trois siècles.
- L'homme à cheval (1943), Pierre Drieu La Rochelle, éd. Pardès, 2019 (ISBN 978-2-86714-541-4), p. 172
- C’est toi, Felipe, qui m’a mis tous ces mots dans la tête. Qu’étais-je, moi ? Un lieutenant de cavalerie qui sautait sur les chevaux, maniait le sabre et la carabine et se roulait dans l’amour des soldats et des filles. Tu as mis des mots en moi.
- Qu’étais-je, moi ? Un joueur de guitare, un pâle étudiant en théologie ; et soudain tu t’es dressé devant moi, tu étais la forme. La Forme. Moi qui était amant de la beauté, je me suis rué vers cette forme, qui était la beauté vivante. Soudain, la musique, la théologie étaient une seule figure qui marchait dans le monde.
- Qu’étais-je, moi ? Un joueur de guitare, un pâle étudiant en théologie ; et soudain tu t’es dressé devant moi, tu étais la forme. La Forme. Moi qui était amant de la beauté, je me suis rué vers cette forme, qui était la beauté vivante. Soudain, la musique, la théologie étaient une seule figure qui marchait dans le monde.
- L'homme à cheval (1943), Pierre Drieu La Rochelle, éd. Pardès, 2019 (ISBN 978-2-86714-541-4), p. 203
Les Chiens de paille, 1944
modifierLa décadence, toujours la décadence... La vie est une perpétuelle décadence depuis le début.
- Les Chiens de paille (1944), Pierre Drieu La Rochelle, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1964 (ISBN 2-07-075315-8), p. 200
Autres citations
modifierL'idée de patrie est liée à l'idée de guerre. Étant donné ce qu'est devenue la guerre dans le monde actuel, elle fait de la Patrie la force la plus immédiatement dangereuse qui circule au milieu de nous.
- Drieu témoin et visionnaire (1928), Pierre Andreu, éd. Grasset, 1952, p. 160
Citations sur Drieu La Rochelle
modifierDescendant avec plus d’amusement le toboggan des idées que travaillant ses phrases, Drieu publia des romans déplorablement écrits.
- Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 728
Ce désinvolte, très Brummell par son élégance invisible et sa calvitie demi-deuil, était obsédé par ses contradictions internes.
- Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 16
Sans doute cet aristocrate de la pensée témoignait-il parfois du manque de rigueur des dilettantes, mais, à mes yeux, ce trait ne retranchait rien à son charme.
- Le Ballet des crabes, Maud de Belleroche, éd. Dualpha (rééd.), 2007, p. 16-17