Arthur Rimbaud

poète français
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Jean Nicolas Arthur Rimbaud est un poète français, né le 20 octobre 1854 à Charleville, dans les Ardennes, et mort le 10 novembre 1891 à l'hôpital de la Conception à Marseille.

Arthur Rimbaud en 1871 (17 ans).

Citations propres à l'auteur modifier

Correspondance modifier

Je est un autre.
  • Issue d'une des lettres « du voyant », à Georges Izambard (13 mai 1871)


Ô Nature ! ô ma mère !
  • Issue d'une lettre à Ernest Delahaye (mai 1873)


Poèmes modifier

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes.


Elle est retrouvée
Quoi ? l'éternité.
C'est la mer allée
Avec le soleil.


Ô saisons, ô chateaux
Quelle âme est sans défaut ?


Cahier de Douai, 1870 modifier

Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.


- On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.


C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.


Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal.


Le Bateau ivre, 1871 modifier

Comme je descendais des Fleuves impassibles
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs ;
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.


Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises,
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus avec de noirs parfums.


Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer.


Une saison en Enfer, 1873 modifier

Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.
Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée.


Le monde marche ! Pourquoi ne tournerait-il pas ?


Je suis esclave de mon baptême. Parents, vous avez fait mon malheur et vous avez fait le vôtre.


Je n'aime pas les femmes. L'amour est à réinventer.


J'écrivais des silences, des nuits, je notais l'inexprimable. Je fixais des vertiges.


La vieillerie poétique avait une bonne part dans mon alchimie du verbe.


La morale est la faiblesse de la cervelle. Acquise sans aucune reflexion, elle s'imprime en nous à nos dépens. Elle est un danger si elle n'est attuénuée par la pensée raisonnable.


Il faut être absolument moderne.


Illuminations, 1872-1875 modifier

La musique savante manque à notre désir.


J'ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d'or d'étoile à étoile et je danse.


D'autres auteurs le concernant modifier

Paul Verlaine modifier

Rimbaud fut un poète mort jeune mais vierge de toute platitude ou décadence — comme il fut un homme mort jeune aussi, mais dans son vœu bien formulé d'indépendance et de haut dédain de n'importe quelle adhésion à ce qu'il ne lui plaisait pas de faire ni d'être.


Venez, chère grande âme, on vous appelle, on vous attend.


logique modifier

Quand même tu dirais
Que tu me trahirais
Si c’était ton caprice,
Qu’est-ce que me ferait
Ce terrible secret
Si c’était mon caprice !


Jules Mary, Arthur Rimbaud vu par Jules Mary, 1919 modifier

Personne ne fut moins pontife que cet aimable et insouciant garçon et je pense de lui que si l'on tenta plus tard, dans les cénacles sacrés, de le griser de sa célébrité naissante, il n'y perdit pas sa raison. L'éclair de moquerie que j'ai connu dans ses yeux était trop indicateur d'un bon sens caché pour qu'il se laissât prendre aux énormes flatteries qui firent de la fantaisie échevelée de son esprit un symbole.
  • « Arthur Rimbaud vu par Jules Mary », Jules Mary, Littérature, nº 8, Octobre 1919, p. 23


Au collège, par une cristallisation dont, même à cette distance, je ne puis bien déterminer les causes, ce frêle garçon, au large regard, nous étonnait et passait, pour ainsi dire, au-dessus de nous. Sa réputation se faisait hors de notre classe et, du dehors, y rejaillissait. Je suis surpris qu'aucune pièce de vers n'ait couru parmi nous sous le manteau, que nous aurions apprise par cœur et cependant nous savions qu'il était poète.
  • « Arthur Rimbaud vu par Jules Mary », Jules Mary, Littérature, nº 8, Octobre 1919, p. 23


Article connexe modifier

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