Rue des prairies
Rue des prairies est un film français de Denys de La Patellière sorti sur les écrans en 1959. Les dialogues sont signés Michel Audiard.
Citations
modifier
Dialogues
modifierUn copain de bistrot : J'te dis pas qu'ton fils a pas gagné ! Je te souligne seulement que Martin l'a surpris au démarrage, y'a une nuance !
Henri Neveu : Surpris, surpris ! Tu m'as l'air surpris, toi !... Tiens, quand tu causes vélo, c'est comme si moi, j'causais élevage de poules... T'y connais qu'dalle !... Alors !
Un copain de bistrot : Ben, j'ai tout d'même vu passer le Tour de France pas plus tard que c't'été, en haut de l'Izoard, à part ça...
Henri Neveu : Oui, c'est bien c'que j'dis !... T'y connais qu'dalle, tu confonds tout !... Primo, Monsieur, la Cypale, c'est pas l'Izoard ! Secundo, voir passer une course, c'est peut-être un spectacle, mais question bagage technique, zéro !
Un copain de bistrot : J'ai quand même vu Charly Gaul !
Henri Neveu : Charly Gaul, Charly Gaul... Bon, c't un bon coureur, d'accord, bon,... Pis, dis donc, eh !... Si tu veux parler d'la route, alors j'peux t'prendre là-dessus, parce que j'en connais un p'tit bout !... Et pis j'peux t'dire qu'y'en a eu d'autres, des coursiers, avant M'sieur Charly Gaul !... Et pis des drôles de coursiers !
Ernest : Pas des fantaisistes !
Henri Neveu : Ah, oui ! Je veux ! T'as jamais entendu parler d'Monsieur Christophe, le Vieux Gaulois !... De M'sieur Alavoine !... De M'sieur Thyss !... 'Sieur Lambeau !... De M'sieur Notia !... Et je n'parle pas d'Henri !...
Un copain de bistrot : Henri qui ?
Henri Neveu : Oh... Ernest !... Henri qui, qu'y demande, le lavedu !... Mais Henri Pelissier, Monsieur ! Pis à c't'époque-là, y avait pas d'dérailleur !... On retournait sa roue pour le grimper, votre Izoard ! Seulement ça, c'est d'l'histoire... Ça s'apprend pas en vacances au bord des routes !
Un copain de bistrot : N'empêche que, ton fils, j'voudrais bien l'voir dans l'Izoard, moi, tiens !
Henri Neveu : Oh, quel con, c'mec-là ! Prends-le un peu, tiens, y m'essouffle !
Ernest : Écoute, mon vieux... On causerait politique : que tu t'paumes dans les étiquettes, on admettrait... Mais le sport, c'est un truc propre. C'est pourquoi, quand tu compares les sprinters et les grimpeurs, les pistards et les routiers, ben tu mélanges un peu les pédales...
Henri Neveu : Tiens, c'est comme si t'additionnais les oiseaux avec les lévriers... Faut pas avoir été beaucoup à l'école, non ? Tiens, dis donc, Gildas, donne nous donc l'der, là !
Un copain de bistrot : Non ! C'est ma tournée !... D'accord ?
Ernest : C'qu'on t'a dit, c'est pour toi. C'est pour qu'à l'avenir, si t'as à causer d'bicyclette, ben, tu débloques moins !
Henri Neveu : Oui, t'aimes surtout sa voiture et son carnet d'chèques ! La distinction, c'est en plus !... Seulement à ton âge, on n'couche pas avec un type de plus d'cinquante piges sous prétexte qu'il est distingué !
Odette : Oui, et bien j'te jure pourtant qu'ç'a son charme !
Henri Neveu : Dans un salon ou dans les affaires, peut-être, mais dans un plumard, sûrement pas !
Fernand : Tu crois que c'est marrant à mon âge de potasser la carte économique de l'Europe ou d'apprendre en combien de temps se vide une baignoire ?
Henri Neveu : Eh bien, c'est peut-être comme cela, qu'un jour, t'auras une salle de bain.
Odette : J'en ai marre de faire la bonne pour quatre personnes, j'en ai marre de faire ma toilette sur l'évier. Avec toi j'ai toujours vécu en troisième classe. Là, je suis en première et j'y reste.
Henri Neveu : (la giflant) Tiens, voilà le supplément couchettes.