Salomon Reinach

archéologue et spécialiste de l'histoire des religions français

Salomon Hermann Reinach, né le 29 août 1858 à Saint-Germain-en-Laye en Seine-et-Oise et mort le 4 novembre 1932 à Boulogne-Billancourt, est un archéologue français, conservateur du musée de Saint-Germain et professeur d'histoire de l'art à l'École du Louvre. C'est l'une des figures de l'intellectuel de la Belle Époque et de l'Entre-deux-guerres engagé dans la cause dreyfusarde et anticléricale.

Salomon Reinach au début du XXe siècle.

Citations modifier

Cornélie ou le latin sans pleurs, 1912 modifier

Si beaucoup d’élèves font si peu de progrès dans l’étude du latin, cela vient précisément de ce qu’ils en méconnaissent la difficulté. Alors que celle du grec tient surtout à son excès de richesse, celle du latin est une conséquence de sa pauvreté. Le latin n’a pas d’article, il sous-entend très souvent les pronoms, il cherche la brièveté, il use beaucoup de formules, de locutions qu’il faut connaître et dont on ne peut deviner le sens. Surtout il emploie les mêmes mots — les petits mots, en particulier — avec des significations très différentes, ce qui est pour nous une source continuelle d’erreurs.
  • (fr) Cornélie ou le latin sans pleurs, Salomon Reinach, éd. Hachette, 1912, Lettre première, p. 2-3


Les Grecs, nos maîtres, avaient raison de croire que Mnémosyne, la mémoire personnifiée, est la mère des neuf Muses. La mémoire seule, sans le jugement et la réflexion, ne suffit à rien, mais elle est indispensable à tout ; ceux qui disent qu’ils n’ont pas de mémoire sont des paresseux qui se trompent eux-mêmes, car comment auraient-ils pu, sans mémoire, apprendre le riche vocabulaire de la langue qu’ils parlent ?
  • (fr) Cornélie ou le latin sans pleurs, Salomon Reinach, éd. Hachette, 1912, Lettre première, p. 4


Lire un vers en y distinguant les longues, les brèves et les pieds qu’elles forment, s’appelle le scander. Ceux qui scandent à vue d’œil les vers latins ont généralement oublié les règles de la prosodie ; ils ont seulement logé dans leur mémoire un nombre de vers suffisant pour qu’ils puissent presque toujours, à défaut de règles, citer des exemples.
  • (fr) Cornélie ou le latin sans pleurs, Salomon Reinach, éd. Hachette, 1912, Lettre première, p. 8


Les Romains terminaient généralement leurs lettres par une de ces deux formules : Vale. qui signifie: “porte-toi bien”—tout le monde se tutoyait à Rome—ou: Vale et me ama, “ porte- toi bien et aime-moi.” Permettez-moi de choisir la seconde, si je ne vous ai pas trop ennuyée.
  • (fr) Cornélie ou le latin sans pleurs, Salomon Reinach, éd. Hachette, 1912, Lettre première, p. 11


En lisant le latin comme si était du français, nous insistons toujours un peu sur les syllabes finales : tempús, Romanús. Les Romains auraient trouvé cela barbare ; mais comme nous n’apprenons pas le latin pour le parler et que les étrangers le prononcent aussi mal que nous, à leur manière, je ne vois pas grand inconvénient à conserver la prononciation française usuelle. Mieux vaut faire abstraction de l’accent et de la quantité que de les marquer de travers.
  • (fr) Cornélie ou le latin sans pleurs, Salomon Reinach, éd. Hachette, 1912, Lettre première, p. 13


Virgile montre Dédale essayant de ciseler en or la chute de son fils Icare, mais la douleur paralyse son génie : Ter patriae cecidere manus, mot à mot : "Trois fois les mains paternelles tombèrent," c'est-à-dire: "Trois fois ses mains de père retombèrent impuissantes."
  • (fr) Cornélie ou le latin sans pleurs, Salomon Reinach, éd. Hachette, 1912, Lettre 2, p. 23


Citations au sujet de Salomon Reinach modifier

Liane de Pougy modifier

Salomon est venu nous voir hier. Il fut affable, tendre, souriant, complimenteur, prit souvent ma main entre les siennes et ne nous débita en somme que des fadaises. Albert de Monaco vient de lui octroyer le grand cordon de son État, avec une décoration brillante de diamants. Il en semblait tout fier. Qu'il est futile ! Nous fîmes deux ou trois tours dans le parc. Je lui cueillis des violettes ... qu'il mit dans sa poche. Ça n'est plus du tout ça !
  • Au sujet de Salomon Reinach, 13 mars 1921.
  • (fr) Mes Cahiers Bleus, Liane de Pougy (avec préface du R.P. Rzewuski), éd. Plon, 1977, p. 150


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