Savinien de Cyrano de Bergerac
écrivain français
Savinien de Cyrano, dit de Bergerac, est un écrivain français, né à Paris, rue des Deux-Portes (actuelle rue Dussoubs dans le 2e arrondissement), baptisé le 6 mars 1619 en l'église Saint-Sauveur et mort à Sannois le 28 juillet 1655. Auteur d'une œuvre audacieuse et novatrice, qui l'inscrit dans le courant libertin de la première moitié du XVIIe siècle, il est surtout connu aujourd'hui du grand public pour avoir inspiré à Edmond Rostand sa « comédie héroïque » de Cyrano de Bergerac, qui, tout en reprenant des éléments de la biographie du poète, s’en écarte par de nombreux aspects.
Citations de ses œuvres
modifierLettre contre les frondeurs, 1631
modifier[U]n honnête homme n'est ni français, ni allemand, ni espagnol, il est Citoyen du Monde et sa patrie est partout.
- « Lettre contre les frondeurs » (1631), dans Œuvres comiques, galantes et littéraires, Cyrano de Bergerac, éd. A. Delahays, 1858, p. 83
Histoire comique des États et Empires de la Lune, 1655
modifierHormis la qualité de Dieu, me répliqua-t-il, dont je ne suis que la créature, ce que vous dites est véritable ; cette terre-ci est la Lune que vous voyez de votre globe ; et ce lieu-ci où vous marchez est le Paradis, mais c’est le Paradis terrestre où n’ont jamais entré que six personnes : Adam, Ève, Énoc, Moi qui suis le vieil Hélie, saint Jean l’Évangèliste, et vous. Vous savez bien comment les deux premiers en furent bannis, mais vous ne savez pas comment ils arrivèrent en votre Monde. Sachez donc qu'après avoir tâté tous deux de la pomme défendue, Adam, qui craignoit que Dieu, irrité par sa présence, ne rengrégeât sa punition, considéra la Lune, votre Terre, comme le seul refuge où il se pouvoit mettre à l’abri des poursuites de son Créateur.
- Le narrateur, parvenu sur la Lune, y découvre le Paradis terrestre, où saint Jean lui relate comment Adam et Eve, créés sur la Lune, se sont exilés sur la Terre après le péché originel.
- L’Autre monde ou les États et empires de la Lune (1655), Cyrano de Bergerac (texte établi par Frédéric Lachèvre), éd. Garnier, 1932, p. 22-23 (texte intégral sur Wikisource)