Serge Bramly
écrivain français
Cette page est une ébauche. N'hésitez pas à la modifier en ajoutant des citations admissibles ! | |
Serge Bramly, né en 1949, est un écrivain et critique d’art français.
Citations
modifierIl ne note pas ses souvenirs; il évite d’en parler, mais, ne pouvant leur échapper, s’interroge, comme pour les conjurer, sur le mécanisme de la mémoire : « notre jugement n’évalue pas dans leur ordre exact et raisonnable, dit-il, les choses qui se sont passées à des périodes différentes, car maints événements ayant eu lieu il y a bien des années semblent toucher au présent, tandis que beaucoup d’autres, récents, nous font l’effet d’être anciens et de remonter à l’époque lointaine de notre jeunesse. »
- Léonard de Vinci : une biographie, Serge Bramly, éd. JC Lattès, 2019 (ISBN 978-2-7096-6323-6), chap. IV. La peur et le désir, p. 136
Mais ces phrases ne révèlent-elles pas, à son insu, son système de défense, la méthode qu’il a élaborée pour réduire une pensée importune? Plutôt que de donner prise, de se laisser atteindre, de s’apitoyer, il retourne cette sorte de pensée, en fait son champ d’étude ; il va du rôle passif au rôle actif : il neutralise tout sentiment succeptible de l’affecter en lui opposant un œil froid de philosophe, d’homme de science. « Les sens appartiennent à la terre, avoue-t-il ; la raison, à l’écart, demeure contemplative ». Serait-ce, en partie, le premier moteur de sa quête intellectuelle, la genèse de ses carnets ?
- Léonard de Vinci : une biographie, Serge Bramly, éd. JC Lattès, 2019 (ISBN 978-2-7096-6323-6), chap. IV. La peur et le désir, p. 137
Il a pris l’habitude, lorsqu’il se sert d’une nouvelle plume, après l’avoir taillée, de l’essayer dans un coin de page ; il écrit alors des phrases sans suite qui commencent toujours par les mêmes mots : Dis, dis-moi. Cela donne : « Dis, dis-moi si jamais… », « Dis-moi comment les choses se passent… », « Dis-moi si jamais fut fait… »
- L’auteur précise en note (p. 246) que Carlo Pedretti compte une trentaine d’occurrences dans son The Literary Works of Leonardo da Vinci : A Commentary to Jean Paul Richter's Edition.
- Léonard de Vinci : une biographie, Serge Bramly, éd. JC Lattès, 2019 (ISBN 978-2-7096-6323-6), chap. V. Dispero, p. 228
« Toutes nos connaissances, dit Léonard, découlent de ce qu’on ressent ». Éprouver par les sens - au premier rang desquels il place la vue - et discerner, juger, réfléchir, tels sont pour lui les vecteurs fondamentaux de la sapieta - de la « sapience », qui est à la fois savoir et sagesse.
« Ce qu’on acquiert dans sa jeunesse, écrit-il, permet de lutter contre les misères du grand âge ; et si veux que ta vieillesse se nourrisse de sapience, fais en sorte, tant que tu es jeune, que ta vieillesse ne manque pas de vivres. »
« Ce qu’on acquiert dans sa jeunesse, écrit-il, permet de lutter contre les misères du grand âge ; et si veux que ta vieillesse se nourrisse de sapience, fais en sorte, tant que tu es jeune, que ta vieillesse ne manque pas de vivres. »
- Léonard de Vinci : une biographie, Serge Bramly, éd. JC Lattès, 2019 (ISBN 978-2-7096-6323-6), chap. VIII. L’homme universel, p. 369
- Citation choisie pour le 4 juin 2021.
Il est facile de devenir universel, dit-il, car la Nature obéit dans tous ses développements à des lois similaires et invariables, de sorte que connaissant l’un de ses processus on peut comprendre les autres par analogie.
Se perfectionner en jouant : il indique ainsi des « récréations profitables » par lesquelles on s’entraîne « à bien juger de la longueur et de la largeur des choses », à comparer les proportions, à évaluer les distances.
Se perfectionner en jouant : il indique ainsi des « récréations profitables » par lesquelles on s’entraîne « à bien juger de la longueur et de la largeur des choses », à comparer les proportions, à évaluer les distances.
- Léonard de Vinci : une biographie, Serge Bramly, éd. JC Lattès, 2019 (ISBN 978-2-7096-6323-6), chap. VIII. L’homme universel, p. 370
Michel-Ange lui lance encore : « Et ces idiots de Milanais t’ont fait confiance ? » […] Le trait de Michel-Ange a touché juste : Léonard a laissé derrière lui tant d’ouvrages inachevés ! Combien de fois, le cœur amer, a-t-il noté dans le passé, machinalement, en essayant une plume neuve : « Dis-moi si rien à jamais été accompli ; dis-moi… », « Dis-moi si j’ai jamais fait une chose qui… », « Dis, dis-moi si jamais… »
- Léonard de Vinci : une biographie, Serge Bramly, éd. JC Lattès, 2019 (ISBN 978-2-7096-6323-6), chap. IX. Lauriers et orages, p. 486