« Vieillesse » : différence entre les versions

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|traducteur=Roxanne Azimi
|année d'origine=2004
}}
 
 
== [[Benoîte Groult]], ''La Touche étoile'' ==
 
{{citation|citation=Une fois que la mort a posé sa griffe sur toi, elle ne te lâchera plus. Au fond de toi, en silence, elle va s'installer comme un taret. Ta chair va entamer sa dégradation à pas imperceptibles. Des organes que tu ne connaissais ni d'Ève ni d'Adam vont t'imposer leurs caprices. Ta grâce va devenir un effort, ta beauté une conquête, ta démarche un tour de force, l'insouciance une discipline, la santé une forteresse assiégée et l'inquiétude une compagne lancinante.}}
{{Réf Livre|titre=La Touche étoile
|auteur=Benoîte Groult
|éditeur=Le Livre de Poche
|année=2006
|page=10
}}
 
 
{{citation|citation=Eux, les vieux, cumulent tous les âges de la vie. Tous ceux qu'ils ont été cohabitent, sans compter ceux qu'ils auraient pu être et qui s'obstinent à venir empoisonner le présent avec leurs regrets ou leur amertume.
}}{{Réf Livre|titre=La Touche étoile
|auteur=Benoîte Groult
|éditeur=Le Livre de Poche
|année=2006
|page=13
}}
 
{{citation|citation=Que se passerait-il si je faisais encore l'amour avec Adrien ? Il enlèverait ses prothèses dentaires et ne pourrait plus me mordre. J'enlèverais mes prothèses auditives et ne pourrais plus entendre ses mots d'amour (si on les garde, ça siffle quand on vous prend la tête entre les mains […]), nous pousserions de petits gloussements que l'autre prendrait pour des cris d'extase alors qu'ils traduiraient une sciatique, une crampe ou quelque difficulté à faire progresser un outil périmé dans un conduit désaffecté. Je lui crierais : « Mais tu m'as mis quelque chose de rouillé, Adrien ! Ôte-moi ça, s'il te plaît ! »
}}{{Réf Livre|titre=La Touche étoile
|auteur=Benoîte Groult
|éditeur=Le Livre de Poche
|année=2006
|page=29
}}
{{citation|citation=
C'était un boulot à plein temps de vieillir. Et rien que pour empirer un peu chaque jour, ça coûtait très cher !
}}{{Réf Livre|titre=La Touche étoile
|auteur=Benoîte Groult
|éditeur=Le Livre de Poche
|année=2006
|page=120
}}
 
{{citation|citation=Chez les vieux […], c'est la démarche qui trahit la première. Plus aucun ne marche selon les lois de la nature. Ils se déplacent, certes, mais à l'intérieur ça couine. Plus rien ne va de soi ; il faut sans cesse s'ajuster au terrain, compenser, tricher, avec l'espoir de tromper son monde. […]
Penser à ce qu'il faut mettre en jeu pour marcher, ce n'est plus marcher, c'est se déplacer d'un point à un autre. Et rappelle-toi qu'un jour, même ça, ça paraîtra miraculeux. En attendant, il faut réfléchir au pas suivant et coordonner ses efforts comme le fait le petit enfant. […] Quand la marche ne va plus de soi, c'est un peu de l'harmonie du monde qui est remise en cause. Nous devenons des échafaudages improbables où la défection d'un seul boulon suffit à compromettre tout l'édifice.
}}{{Réf Livre|titre=La Touche étoile
|auteur=Benoîte Groult
|éditeur=Le Livre de Poche
|année=2006
|page=138-139
}}
 
{{citation|citation=[...]Si on y pense, nous sommes une insulte à la perfection de l'univers et jamais plus la septuagénaire que je suis ne marchera comme vénus parmi les vagues.}}
{{Réf Livre|titre=La Touche étoile
|auteur=Benoîte Groult
|éditeur=Le Livre de Poche
|année=2006
|page=188
}}