« Charles Baudelaire » : différence entre les versions

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|année d'origine=1980
|collection=Bouquins
|s=Petits Poèmes en prose}}
 
{{citation|J'ouvre le ''Kreisleriana'' du divin Hoffmann, et j'y lis une curieuse recommandation. Le musicien consciencieux doit se servir du vin de Champagne pour composer un opéra-comique. Il y trouvera la gaieté mousseuse et légère que réclame le genre. La musique religieuse demande du vin du Rhin ou du Jurançon. Comme au fond des idées profondes, il y a là une amertume enivrante; mais la musique héroïque ne peut pas se passer de vin de Bourgogne. Il a la fougue sérieuse et l'entraînement du patriotisme. Voilà certainement qui est mieux, et outre le sentiment passionné d'un buveur, j'y trouve une impartialité qui fait le plus grand honneur à un Allemand. }}
{{Réf Livre
|titre=Petits poèmes en prose – Les Paradis artificiels
|auteur=Charles Baudelaire
|éditeur=Michel Levy Frères
|année=1869
|page=353
|s=Petits Poèmes en prose}}
 
 
{{citation|Mais voici bien autre chose. Descendons un peu plus bas. Contemplons un de ces êtres mystérieux, vivant, pour ainsi dire, des déjections des grandes villes; car il y a de singuliers métiers, le nombre en est immense. J'ai quelquefois pensé avec terreur qu'il y avait des métiers qui ne comportaient aucune joie, des métiers sans plaisir, des fatigues sans soulagement, des douleurs sans compensation, je me trompais. Voici un homme chargé de ramasser les débris d'une journée de la capitale. Tout ce que la grande cité a rejeté, tout ce qu'elle a perdu, tout ce qu'elle a dédaigné, tout ce qu'elle a brisé, il le catalogue, il le collectionne. Il compulse les archives de la débauche, le capharnaum des rebuts. Il fait un triage, un choix intelligent; il ramasse, comme un avare un trésor, les ordures qui, remâchées par la divinité de l'Industrie, deviendront des objets d'utilité ou de jouissance.}}
{{Réf Livre
|titre=Petits poèmes en prose – Les Paradis artificiels
|auteur=Charles Baudelaire
|éditeur=Michel Levy Frères
|année=1869
|page=357-358
|s=Petits Poèmes en prose}}